Le producteur de lampes intelligentes Signify l’avait déjà fait avec Wiz, et la société française Netatmo récidive avec Omajin : en introduisant une sous-marque de produits moins chers qui tente d’attirer un autre groupe cible. Nous ne sommes pas des experts en marketing, mais nous connaissons une ou deux choses sur les caméras intelligentes. C’est pourquoi nous attendions avec curiosité de voir ce que la caméra solaire Omajin avait à nous offrir.
Concernant Netatmo, nous serons brefs. L’entreprise fabrique depuis longtemps ce type de produits particulièrement élégants et au design soigné dans le but de rendre nos maisons plus intelligentes et moins énergivores. De la caméra extérieure, en passant par le système d’alarme vidéo, jusqu’au thermostat intelligent : les gadgets Netatmo ont à chaque fois et sans exception obtenu une bonne note lors des tests réalisés par votre serviteur.
Mais Netatmo est aussi une marque qui propose des prix raisonnables. Vous payez également un peu plus pour le joli design, la finition élégante et la qualité de la technologie, qui se reflète, par exemple, dans une application très conviviale. Pour vous donner une idée, sachez que l’élégante « caméra extérieure avec sirène » (le vrai nom de l’appareil) coûte 320 euros, tandis que la sonnette vidéo intelligente coûte 300 euros. Ce sont tous d’excellents produits qui peuvent facilement concurrencer, par exemple, les alternatives Nest de Google, mais pour de nombreux utilisateurs potentiellement intéressés, ils sont tout simplement trop chers.
De la prise au babyphone intelligent
Avec la sous-marque Omajin, Netatmo compte bien changer les choses. La toute nouvelle gamme comprend temporairement une caméra de surveillance wifi intérieure et extérieure, une prise intelligente (soit une mise à niveau pour votre connecteur), un babyphone avec caméra et microphone, une sonnette vidéo intelligente et la star de ce test : la caméra solaire Omajin. . Ce qui frappe d’emblée, ce sont les prix qui sont nettement inférieurs à ceux des produits Netatmo. C’est ainsi que la caméra solaire coûte 64,99 euros. Cependant, il est livré avec une carte SD de 32 Go pour stocker les enregistrements vidéo.
La caméra solaire n’est pas vraiment compacte, bien au contraire. Pour une caméra de surveillance, nous considérons cette taille comme un avantage supplémentaire. Il mesure 195 mm de long, 100 mm de large et 80 mm de haut. Le panneau solaire de 3,5 W au-dessus est encore nettement plus grand (232 x 147 mm) et à l’arrière, on retrouve également deux antennes solides sortant de l’appareil pour le signal wifi 2,4 GHz. En résumé : l’appareil photo impressionne vraiment.
Son encombrement est dû d’une part à tous les composants qu’il contient – depuis les quatre batteries Li-ion rechargeables représentant ensemble 8 800 mAh jusqu’au bloc optique, en passant par la sirène produisant 105 décibels en cas d’urgence. danger jusqu’au projecteur intégré. De plus, la caméra est un appareil très robuste avec un boîtier métallique, une certification IP55 qui la protège des impuretés et de la pluie et un support de fixation solide. Le constructeur recommande également d’installer la caméra solaire à une hauteur d’environ trois mètres pour obtenir une bonne image de la situation et éviter que la caméra ne soit facilement sabotée.
Installation ultrasimple
Le fabricant fournit suffisamment de vis, chevilles, etc. pour fixer facilement la caméra qui peut être positionnée sans problème dans l’angle souhaité à l’aide de charnières. Omajin recommande dans un premier temps de charger les batteries de la caméra pendant deux heures via le câble USB-C fourni en standard, après quoi le panneau solaire s’occupe du reste. À peine dit que c’était fait! Ensuite, le reste de l’installation et de la configuration est un jeu d’enfant grâce à l’application smartphone Omajin : rarement on a pu établir une connexion wifi avec une caméra aussi facilement que dans le cas présent. Bien joué!
De plus, la caméra solaire fait – en termes généraux – ce que nous lui demandons : surveiller et envoyer rapidement une notification avec une photo à votre smartphone lorsqu’elle détecte un problème. La bonne nouvelle : rien ne lui échappe vraiment ! Mais, et c’est une moins bonne nouvelle, cela est dû en grande partie au fait qu’il est difficile de déterminer si l’appareil doit émettre une alarme ou non. Par une journée ensoleillée et peu venteuse, nous ne recevons pratiquement aucune notification (inutile), mais lorsque le vent se lève, il suffit que les branches d’un arbre voisin se heurtent pour déclencher rapidement plusieurs fausses alarmes par heure. Idem avec la lumière entrante du soleil bas à cette époque de l’année. Notre caméra était certes orientée vers le sud, mais un algorithme correct doit pouvoir distinguer ce phénomène naturel d’une calamité, avons-nous raison de penser.
Et l’application Omajin ne facilite pas non plus le réglage précis de la surveillance. Il existe certes une fonction permettant de configurer ‘l’alarme de détection de mouvement, le niveau de sensibilité, le degré de filtrage…’, sauf que rien ne se passe comme il se doit. Le bouton vous dirige exclusivement vers la fonctionnalité ‘Détection de personnes’… que nous n’avons jamais réussi à activer lors de nos tests approfondis ! Même après plus d’un mois, nous ne sommes jamais allés plus loin que le stade d’une icône, juste… pour déconner.
Et les mises à jour alors ?
Ce type de bug peut généralement être rapidement corrigé grâce à une mise à jour. Mais à notre grande surprise, pendant toute la période de test, nous n’avons vu la moindre mise à jour ni pour l’application Omajin ni pour la caméra elle-même. Ce qui est pour le moins très inhabituel pour un produit aussi nouveau sur le marché. Au moment d’écrire ces lignes, l’application avait déjà deux mois, alors que de nombreux autres bugs se retrouvent également dans la copie en notre possession.
Mais où en étions-nous restés ? Ah oui, au réglage fin. Veuillez noter que le seul impact que vous aurez sur la détection de mouvement de la caméra est d’ajuster la position du commutateur PIR. Vous définirez ainsi – en quatre étapes – la sensibilité du capteur infrarouge (passif), qui devrait en théorie être capable de distinguer les personnes et les animaux des branches en collision. Cela n’a pas fonctionné lors de nos tests, car la fonction « Détection de personnes » n’a pas pu être vérifiée. Au départ, nous pouvions utiliser le commutateur PIR pour faire taire la caméra de manière permanente, lorsque nous ne voulions pas recevoir de notifications inutiles. Curieusement, l’application ne dispose pas d’un véritable interrupteur d’arrêt. Lors de la rédaction de cet article, il n’était également plus possible de sélectionner une autre position PIR en raison – dans chaque cas – d’un ‘Network time-out’.
Maintenant que nous sommes en mode récrimination : où est le bouton pour empêcher le faisceau lumineux intense (aussi appelé projecteur) vous aveugle à moitié, si vous ne voulez pas qu’il s’active à chaque mouvement ? De même, les réglages concernant la puissante sirène sont tellement nébuleux qu’on n’ose rien faire pour y apporter un changement, de peur de réveiller les voisins de manière totalement inopinée en pleine nuit. Qu’en est-il de la commande vocale via Google Assistant et Alexa ? Elle est là, mais ne nous demandez pas ce qu’on peut faire avec la caméra : l’application et le manuel d’utilisation sont totalement muets sur ce point, et nos tentatives (« désactiver la caméra », etc.) n’ont pas eu le moindre effet. .
Chérie, je suis à la maison !
Ce qui n’est pas anodin avec les caméras de surveillance, c’est qu’elles savent quand vous êtes présent ou non chez vous. C’est relativement simple à configurer via la localisation géographique de votre smartphone. Omajin rapporte que cette fonctionnalité automatisée est encore en phase de test, mais qu’elle ne devrait pas être publiée avant 2024 (et avec une société mère comme Netatmo). Lorsque vous sortez, la caméra doit s’allumer et lorsque vous entrez, elle doit s’éteindre, point final. Malheureusement, la caméra solaire n’est pas (encore) totalement fiable dans ce domaine, car des messages d’erreur apparaissent lors de l’activation de tâches, ce qui oblige temporairement encore à opter pour un fonctionnement manuel.
Alors, est-ce que tout est à jeter dans cette caméra solaire Omajin ? Toujours pas. Car même si l’appli laisse vraiment à désirer en raison de ses nombreux défauts, le matériel compense beaucoup de choses (mais pas tout). Nous avons déjà souligné la qualité de fabrication, mais il n’y a guère non plus de reproches à faire quant à la qualité de l’image. La caméra enregistre à une excellente résolution (1.080p), et si vous souhaitez regarder en direct, le logiciel vous propose rapidement une vidéo cryptée sur laquelle vous pouvez zoomer d’un simple pincement. Avec une caméra Nest par exemple, cela prend beaucoup plus de temps, sauf si vous la visualisez via l’application Google Home (que nous ne comprenons pas encore bien).
Nous avions précédemment signalé que la caméra solaire serait fournie avec une carte mémoire de 32 Go pour le stockage à court terme des images enregistrées. Pour continuer la visualisation arrière, vous pouvez opter pour un abonnement cloud qui conserve les vidéos pendant 14 ou 30 jours pour une ou plusieurs caméra(s). Les prix de ces forfaits commencent à 4,99 euros par mois (14 jours, un appareil). Cela n’est toujours pas comparable à un abonnement Nest Aware, qui ajoute une solide dose d’intelligence à la caméra de surveillance, comme la reconnaissance faciale et les zones d’activité. À cet égard, l’abonnement Omajin en est encore à ses balbutiements.
Conclusion
Cet article débutait sous de bons auspices avec une imposante caméra extérieure pilotée – et ce n’est pas négligeable d’un point de vue écologique – par l’énergie solaire. Du matériel solide proposé à un prix abordable, qui perd malheureusement beaucoup de crédit à cause d’une application qui fait tout de travers. C’est en fait un véritable chaos que cette application Omajin, caractérisée par une interface peu claire, des paramètres qui donnent le tournis ou – pire encore – ne fonctionnent tout simplement pas. Quelle est la réaction du constructeur ? Il tergiverse et donne l’impression de ne pas se rendre compte de la situation depuis déjà deux mois. Si Omajin lit cet article : merci d’appliquer immédiatement les mises à jour indispensables qu’il suffit d’intégrer à cette jolie caméra ! En attendant, une chose est heureusement sûre : rien ne lui échappe…