Une nouvelle étude, publiée dans Scientific Reports et réalisée par des chercheurs brésiliens des institutions allemandes et suédoises, révèle que les déchets agro-industriels, comme le marc de bière et les feuilles de bananier, peuvent être utilisés pour cultiver des champignons et fabriquer des biocomposites durables.
Réalisé dans la région de Santa Catarina, au Brésil, Cette recherche démontre comment ces déchets, lorsqu’ils sont correctement combinés, optimisent la production de champignons et génèrent des matériaux biodégradables. Les résultats indiquent une étape importante vers une économie circulaire, où les déchets sont transformés en ressources précieuses, réduisant ainsi la dépendance au plastique et promouvant des pratiques durables.
Les déchets de bière, une ressource durable
La production de bière génère de grandes quantités de marcs, un sous-produit riche en nutriments mais généralement éliminé de manière inappropriée, ce qui a un impact sur l’environnement. Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé ce marc frais et séché, mélangé à des feuilles de bananier et de pupunha, comme substrat pour cultiver le champignon Pleurotus sajor-caju. En mélangeant le marc avec les feuilles, il a été possible d’augmenter la productivité de la culture, ce qui indique que l’utilisation des déchets locaux offre une alternative viable et écologique à l’élimination des déchets dans la nature.
En plus de permettre une croissance plus efficace des champignons, ces mélanges se sont révélés être une Source de nutriments, sans présence d’éléments toxiques comme le plomb ou le mercure. Ainsi, cette utilisation innovante de la bagasse répond à un modèle d’économie circulaire, où les déchets d’une industrie deviennent les matières premières d’une autre.
Champignons nutritifs et durables
Les champignons cultivés dans le substrat de marc et de feuilles se sont révélés riches en protéines, en phosphore et en d’autres nutriments, et pauvres en sodium. ce qui en fait un aliment nutritif aux propriétés bénéfiques pour la santé.
Ces champignons contiennent tous les acides aminés essentiels, ainsi qu’une bonne proportion d’acides gras insaturés et une teneur minimale en matières grasses.
Cultivés sur des déchets naturels, ces champignons ont un coût de production inférieur et peuvent répondre à la demande croissante d’alimentation durable. En outre, Le Pleurotus sajor-caju est l’un des types de champignons comestibles les plus populaires au Brésil et dans le monde, en raison de sa valeur nutritionnelle et de sa facilité de culture dans une variété de substrats.
Production de biocomposites durables
Après avoir récolté les champignons, Le substrat restant est utilisé pour produire des biocomposites, des matériaux similaires à la mousse et au bois qui peuvent remplacer les plastiques. Ces composites présentent des propriétés mécaniques satisfaisantes, telles qu’une résistance élevée à la compression et une faible absorption d’humidité, ce qui les rend adaptés à l’emballage et à la construction légère.
Biocomposites fabriqués avec un substrat résiduel ont montré une plus grande résistance et densité que celles fabriquées avec un substrat frais, grâce au développement du mycélium dans les résidus de champignons. Ces matériaux sont biodégradables et, à la fin de leur vie utile, retournent dans le sol, contribuant ainsi à réduire l’utilisation de matériaux synthétiques et à promouvoir la durabilité.
Avantages et perspectives d’avenir
Cette étude met en avant les avantages de la valorisation des déchets agro-industriels, contribuant à la réduction des impacts environnementaux et à la valorisation des matériaux locaux. La réutilisation du marc de bière dans un système de production séquentielle de champignons et de biocomposites ouvre la voie à de nouvelles solutions durables, économiser les ressources naturelles et réduire les déchets.
Les recherches futures pourraient élargir ces applications en explorant la résistance aux chocs, la conductivité thermique et l’absorption acoustique des biocomposites. En outre, le potentiel antimicrobien du champignon peut être évalué pour développer des emballages intelligents. L’étude propose donc une vision innovante et écologique des déchets, bénéfique pour l’environnement et incitant à des pratiques industrielles plus responsables.
Référence de l’article :
par Nascimento Deschamps, JL, Schulz, JG, Riani, JC et coll. Production durable de Pleurotus sajor-caju champignons et biocomposites utilisant des déchets de brasserie et des résidus agro-industriels. Représentant scientifique 1426281 (2024).