Comment le tardigrade peut résister aux radiations qui pourraient nous tuer

Comment le tardigrade peut résister aux radiations qui pourraient nous tuer
Comment le tardigrade peut résister aux radiations qui pourraient nous tuer
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Micrographie électronique à balayage du tardigrade. DAVID SPEARS/ARDEA/BIOSPHOTO

SToutes les mousses de nos jardins cachent des créatures aussi minuscules qu’étonnantes. Moins d’un millimètre de long, huit pattes griffues et un corps rebondi : les tardigrades ont beau avoir été surnommés « ours d’eau », ils ne payent pas de mine. Pourtant, les quelque 1 500 espèces du groupe, présentes du fond des océans (– 4 500 mètres) jusqu’aux sommets de nos montagnes (+ 6 000 mètres) et des pôles jusqu’à l’équateur, cachent des capacités de résistance inégalées.

Les chercheurs les ont soumis aux pires abus, les plongeant dans de l’hélium liquide (–270°C) ou dans un four à 150 degrés, les tardigrades ont survécu. Ils ont appliqué des pressions phénoménales, plusieurs milliers d’atmosphères… sans dommage. Les priver d’eau ne les affecte pas non plus : ils entrent alors dans un état végétatif qui peut durer plusieurs décennies.

Mais ce qui fascine le plus les scientifiques reste la capacité de ces créatures à résister aux rayons ionisants. Pour l’homme, la dose létale des rayons X est de 8 grays, celle des rayons gamma est de 4 grays. Les tardigrades reçoivent des doses respectives de 5 700 et 5 000 grays. Un mystère que la recherche traque depuis des décennies. Une équipe chinoise vient de publier dans la revue Sciencele 25 octobre, un article particulièrement éclairant. Cela montre en effet que pour se défendre, l’animal dispose en réalité d’une variété d’armes.

« Découvert par hasard »

Pour commencer, des scientifiques chinois ont déchiffré le génome d’une nouvelle espèce de tardigrades, qu’ils ont baptisée Hypsibius du Henan. “Nous l’avons découverte par hasard, elle s’est avérée très résistante aux radiations et facile à élever, nous l’avons donc choisie comme modèle”» déclare Lingqiang Zhang, biologiste moléculaire au Centre national d’étude des protéines de Pékin, l’un des coordinateurs de l’équipe. Les chercheurs ont soumis l’animal à de fortes doses de rayons gamma et ont observé les changements génétiques. Ils en ont identifié 2 801, dont l’expression, c’est-à-dire la production de protéines, a été modifiée.

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Ils ont ensuite classé ces changements et le type de gènes impliqués, et ont ainsi identifié « trois mécanismes de radiotolérance différents ». Enfin, dans chacun de ces cas, ils ont mis en évidence le gène le plus actif, dont ils ont détaillé l’origine et le mode d’action. Leur résultat le plus spectaculaire s’appelle Doda1. D’abord par son origine : ce gène a été acquis par transfert horizontal à partir d’une bactérie. Au contact du micro-organisme, l’animal aurait simplement capté un gène. L’événement n’est pas exceptionnel, mais il le devient lorsqu’il s’agit d’acquérir une fonction aussi importante.

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