La CSN presse le ministre Dubé de mettre fin à l’exode des médecins vers le privé

La CSN presse le ministre Dubé de mettre fin à l’exode des médecins vers le privé
La CSN presse le ministre Dubé de mettre fin à l’exode des médecins vers le privé

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) passe à la vitesse supérieure dans sa lutte contre la détérioration du réseau de santé au Québec. Le syndicat presse le ministre de la Santé, Christian Dubé, de freiner l’exode des médecins du secteur public vers le secteur privé.

Dans un communiqué publié dimanche matin, la Confédération tape du pied en soulignant la désaffiliation croissante des médecins du régime public d’assurance maladie (RAMQ). Il cite notamment les données de la RAMQ qui indiquent que, rien qu’en 2024, le nombre de médecins de famille désaffiliés était de l’ordre de 500, un chiffre, poursuit le syndicat, qui aurait quadruplé depuis 2009.

Selon le président de la Confédération des syndicats nationaux, le gouvernement québécois pourrait mettre fin à cet exode «dès lundi». Caroline Senneville affirme dans le communiqué syndical que « le gouvernement n’a aucune excuse » pour ces départs du public au profit du secteur privé.

Dans une interview plus tard dans la journée, le syndicaliste a expliqué que « c’est la loi qui réglemente le fait que les médecins puissent ainsi aller dans le secteur privé. » Elle souligne le fait que la loi québécoise n’autorise pas les médecins à exercer à la fois dans un établissement privé et dans un établissement public, « mais ce que la loi permet, c’est qu’on peut travailler dans le secteur privé et dans le public si on faire de la télémédecine. On pourrait mettre une serrure. »

Elle rappelle également qu’un médecin peut alterner entre public et privé. « Tu peux faire trois mois sur le réseau public, trois mois sur le réseau privé, trois mois sur le réseau public… Et là, c’est vraiment pervers, parce que tu fais trois mois sur le réseau public, tu reçois des gens, puis tu leur dis. “Si vous venez en public, je n’ai pas le temps de vous voir avant deux ans ou un an pour l’opération, mais si je vous mets dans mon cabinet privé, je pourrais vous proposer un créneau dans deux ou trois mois.”

Mmoi Senneville proteste contre le fait que les patients québécois soient de plus en plus confrontés à un dilemme : attendre ou payer. Et attendre semble de moins en moins être une option acceptable, car, selon une enquête réalisée par Revue Québec et le cabinet Léger réalisé fin septembre auprès de 1002 personnes, en cinq ans, 17% de Québécois de plus se sont tournés vers le réseau privé pour se faire soigner.

Toujours selon l’enquête, la moitié des 34 ans et moins ont payé des soins médicaux au cours des cinq dernières années, contre 36% des 55 ans et plus pour la même période.

Caroline Senneville s’exclame à ce sujet : « On prend de plus en plus pour acquis que la fonction publique ne répond plus à nos besoins. Nous nous sommes en quelque sorte résignés à payer. Mais ce que nous disons, c’est non, cessons de céder et donnons-nous les moyens d’avoir un service de santé publique solide et efficace.

La CSN annonce qu’elle proposera une série de mesures lors d’un grand rassemblement le 23 novembre au Colisée Vidéotron de Trois-Rivières. Ce plan doit faire suite à la campagne menée depuis plusieurs mois par le syndicat et baptisée « Pas de profit sur la maladie ».

Le syndicat n’en dévoilera pas davantage pour l’instant sur ses solutions possibles. Mmoi Senneville insiste simplement sur le fait que ceux-ci doivent garantir que l’accès aux soins « se fonde sur nos besoins et non sur l’épaisseur de notre portefeuille ».

Le ministère n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

Avec les archives de Katrine Desautels

Une version précédente indiquait, au paragraphe 2, que ce chiffre a quadruplé depuis 2019. Il s’agit plutôt de depuis 2009.

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