Nous y avons présenté un premier spectacle, avec quelques comédiens invités, le 28 septembre.
« Nous avons invité principalement nos salariés, il y avait 180 personnes. Nous en avons profité pour voir les ajustements nécessaires, par exemple la hauteur des lumières, l’éclairage des tables», explique Jean-François Quintal, propriétaire du complexe Porte de la Mauricie, qui comprend le Cabaret.
L’expérience a apparemment été très appréciée par les artistes invités, selon M. Quintal.
« Ils ont dit qu’ils en parleraient à leurs amis comédiens pour qu’ils puissent venir ici », se réjouit-il.
L’ambiance de la salle aurait également ravi Paul Piché, qui s’y produisait les 3 et 4 octobre.
Paul Piché at Cabaret Lac St-Pierre. (Cabaret Lac St-Pierre)
« Il a été vraiment impressionné. Je pense qu’il a eu des doutes lorsqu’il a vu que la pièce était faite horizontalement. Il semble que souvent, cela ne donne pas un très bon son, mais avec la façon dont nous avons fait les choses et avec l’équipement dont nous disposons, cela a très bien fonctionné », explique M. Quintal.
Paul Piché at Cabaret Lac St-Pierre. (Cabaret Lac St-Pierre)
Quant au public, il a pu vivre une expérience assez unique, en étant très proche de l’artiste. La formule hybride, combinant rangées de sièges et tables plus proches du style cabaret, semble également gagnante.
« Il y a des gens qui préfèrent être assis à une table, entre amis, mais il y a aussi des gens qui préfèrent être assis en rangées de sièges. C’est vraiment le meilleur des deux mondes, ça touche tout le monde», se réjouit l’homme d’affaires.
A noter que la salle était presque à sa capacité maximale, soit 300 personnes, lors des deux représentations de Paul Piché.
Parmi les autres artistes que la salle recevra au cours de la saison 2024-2025, on retrouve Patrick Norman et Nathalie Lord, Michel Pagliaro, The Blue Ridge Band, Gregory Charles, les comédiens Dominic et Martin, Annie Villeneuve et Cindy Bédard. Cette variété, on la doit à Isabelle Viviers, dont les contacts dans le monde du divertissement ont grandement facilité l’élaboration de la programmation.
« C’est vraiment grâce à elle qu’on a pu avoir tout ce monde car quand on a commencé à démarcher les artistes, on n’avait rien à leur montrer : la salle n’était pas encore prête ! S’ils ont accepté, c’est parce qu’ils lui ont fait confiance », souligne Jean-François Quintal.
La formule secrète ?
En ces temps où l’inflation limite la capacité de dépenser des Québécois, après une pandémie qui a aussi modifié les habitudes de consommation de produits culturels, n’était-ce pas un pari risqué de se lancer dans une telle aventure ?
« Je pense que l’épreuve la plus dure que nous avons dû endurer, c’est celle du secteur de la restauration, pendant la pandémie. Je me dis que si on survit à ça, on peut tout surmonter », affirme sans sourciller M. Quintal.
Il ajoute que le projet de lancer une nouvelle salle de spectacle n’était pas une impulsion. Il a été réfléchi pendant des années avant de se concrétiser.
Un aperçu de la salle. (Cabaret Lac-St-Pierre)
« Nous avons commencé à y réfléchir lorsque mon oncle a pris sa retraite (du groupe Quintal) en 2018. Nous avons réalisé que les salles de réception n’étaient plus aussi demandées qu’avant, nous avons donc cherché une façon d’occuper la salle différemment. Nous voulions aussi ouvrir le Cabaret en 2020, mais à cause de la pandémie, nous sommes entrés en mode survie et avons mis le projet sur la glace », explique-t-il.
M. Quintal estime également que l’emplacement stratégique de la salle joue en sa faveur.
« C’est accessible, il y a un grand parking et il y a tout ce dont vous avez besoin autour, avec le restaurant et l’hôtel. Au niveau du prix aussi, nous sommes vraiment très accessibles. Et comme les spectacles commencent vers 19h30 et se déroulent sans entracte, cela signifie que les gens des environs sont de retour chez eux au plus tard à 22 heures.»
La loge du Cabaret Lac St-Pierre comprend un lit, si les artistes préfèrent y dormir plutôt que de prendre la route après leur spectacle. Il y a même un clin d’œil à l’univers du rock, avec des frigos déguisés en amplificateurs Marshall. (Matthieu Max-Gessler/Le Nouvelliste)
La salle réussit également à attirer des spectateurs extérieurs à la région.
« On a des gens de Berthierville et même de Joliette qui sont venus ici. Pour eux, ce n’est pas si loin et c’est accessible : on est coincés sur l’autoroute », souligne M. Quintal.
Si l’enthousiasme était un gage de succès, nous n’aurions certainement pas à craindre pour l’avenir du Cabaret Lac St-Pierre. Mais en cas de doute, les résultats des premières performances démontrent un potentiel intéressant !
À suivre…
