Depuis plusieurs jours, les chercheurs de l’Institut de recherche en biologie des insectes (IRBI) disposent d’un nouveau terrain de jeu. Des « cabanes » perchées à quinze mètres du sol, à quelques minutes à pied de leur bureau. Dans le boisé de la faculté de Grandmont, deux nouvelles plateformes ont été installées autour des arbres la semaine dernière.
« Il y a deux ans, nous avions déjà imaginé un prototype de plateforme de recherche dans les arbres pour étudier l’évolution de la biodiversité en hauteur, face au changement climatique et à l’activité humaine »se souvient David Giron, directeur d’Irbi.
“Il n’y a pas d’équivalent sur la planète”
Des modèles imaginés à partir de structures utilisées dans l’industrie du divertissement. « Nous les avons adaptés en travaillant avec des architectes et des ingénieurs. Nous avons installé des étagères, des garde-corps et des bâches pour nous protéger de la pluie. » À l’intérieur, les chercheurs ont installé leur microscope, branché sur leur ordinateur. « Cela nous fait gagner du temps, nous pouvons prélever un insecte et l’analyser sur place, sans passer par le laboratoire. Il n’y a pas d’équivalent sur la planète. »
Une plateforme plus petite et plus haute – elle s’élève à 25 mètres du sol – permet d’accéder à la verrière. “Il est équipé d’un mât qui permet de hisser des appareils de mesure”explique David Giron. Une véritable opportunité également pour les équipes de l’Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) qui utilisent la plateforme. « Jusqu’à présent, nous ne savions pas vraiment ce qui se passait au-dessus de la canopée. »
Ces installations, financées par le contrat de plan État-Région sont réalisés dans le cadre d’un programme européen. « Il vise à cartographier la biodiversité à l’échelle mondiale, en milieu urbain et non urbain. » Un autre laboratoire équivalent à celui du bois de Grandmont fut installé dans le bois de Larçay.
« L’étude est menée dans une centaine de sites à travers le monde et durera sept ans. » À Grandmont, des prélèvements sont effectués quotidiennement.
(Photo NR, Pascaline Mesnage)
En Martinique et en Guadeloupe A Tours, ce samedi, le grand public a pu découvrir ce laboratoire insolite. Equipés de harnais, les visiteurs sont montés sur la plateforme en quelques minutes, les uns après les autres.« Absolument incroyable » » s’est enthousiasmée une mère en visitant la structure avec son fils. Plus qu’un outil de recherche, les cabanes ont vocation à sensibiliser un large public à la biodiversité.
« Nous espérons toucher les écoliers et les étudiants. Nous avons préparé un kit pédagogique sur les insectes. »
Pour l’heure, la plateforme Epiphyte conçue à Tours avance déjà : des équipements similaires seront bientôt installés en Martinique et en Guadeloupe par des chercheurs du Muséum d’histoire naturelle de Paris.
A terme, le bois de Grandmont devrait accueillir une quinzaine de plateformes.
130 000 € pour la plateforme Luna, 25 000 € pour Epiphyte.
Un océan de connaissances au parc Grandmont
Le village des sciences, sur le site de la faculté Grandmont à Tours, est ouvert ce dimanche, de 10h à 18h, sur le thème des océans. Des neurosciences à l’archéologie sous-marine, en passant par la biologie des insectes ou encore l’intelligence artificielle, un riche programme attend le visiteur.
Près de 50 stands d’animations sont proposés avec des visites de laboratoires, un escape game, des expériences, des chasses au trésor, des observations, des ateliers, un café scientifique, etc. À partir de 6 ans. ENTRÉE LIBRE.