Créateurs et repreneurs d’entreprises sont encore loin de la parité

Créateurs et repreneurs d’entreprises sont encore loin de la parité
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Enfant, elle rêvait de devenir pharmacienne ou fleuriste. En fondant D-Lab Nutricosmetics en 2010, marque de compléments alimentaires naturels destinés à la beauté et au bien-être, Fleur Phelipeau est devenue un peu des deux. « Quand j’ai commencé, après avoir quitté HEC, j’étais uniquement responsable du design des produits », raconte-t-elle. Désormais, je gère également leur fabrication. »

En 2022, elle ajoute une troisième corde à arc : l’industriel. D-Lab Nutricosmetics a ouvert sa propre usine de production à Saint-Bonnet-de-Rochefort, près de Vichy. Un pari audacieux. « L’industrie est un terrain de jeu encore très peu investi par les femmes », souligne-t-elle. Mais j’ai adoré m’y lancer… Justement parce qu’on ne m’y attendait pas. »

Le poids des stéréotypes de genre

L’entrepreneuriat féminin continue de croître. Le baromètre 2024 d’Infogreffe le confirme : sur les 613 320 entreprises immatriculées au registre du commerce et des sociétés en 2023, 33,1 % ont été créées par des femmes. A titre de comparaison, ce chiffre n’était que de 27,3% en 2018.

Malgré cette amélioration, nous sommes encore loin de la parité. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Cela s’explique principalement par le poids persistant des stéréotypes de genre. « Lorsque je parlais de mon projet d’usine à mon entourage, une question revenait sans cesse : mais qui va le gérer ? », dit Fleur Phelipeau, déçue.

Ces clichés poussent les femmes entrepreneures à se tourner principalement vers des activités « féminines » : l’habillement, les services sociaux et la santé. En revanche, les domaines jugés plus techniques, comme l’installation et la réparation de machines, l’industrie ou encore le bâtiment attirent peu de candidats. Les femmes ne représentent encore que 4% des artisans des métiers secondaires du bâtiment.

Plombiers, carreleurs…

C’est pour insuffler plus de diversité dans le secteur de la construction que Karine Santamaria et Emmanuelle Taulet ont créé, en octobre 2021, Batifemmes. Cette plateforme met en relation les clients avec les plombiers, carreleurs, plâtriers et autres menuisiers partout en . Pour obtenir les coordonnées d’un des 130 professionnels du réseau, il suffit de payer une redevance de 20 euros, et c’est tout.

Les artisanes, quant à elles, ont le choix entre deux formules d’abonnement : l’un freemium qui leur permet d’être référencées et de recevoir des demandes de devis, l’autre premium avec une page vitrine et l’accès à un groupe d’entraide privé sur WhatsApp. « Aucune commission n’est prise. du travail », explique Emmanuelle Taulet. Notre ambition étant d’aider ces femmes à pérenniser leur activité, il n’était pas question de les contraindre à réduire leurs marges. » Le parcours financier des femmes entrepreneures est déjà semé d’embûches…

Selon une étude publiée en 2022 par l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), les femmes chefs d’entreprise présentent des plans de financement plus modestes que les hommes, et les montants qui leur sont prêtés sont 33 % inférieurs. à ceux accordés à leurs homologues masculins. Comment expliquer une telle disparité ? 25% des entrepreneurs estiment avoir sous-évalué leur demande et 26% estiment avoir obtenu un prêt inférieur à ce qu’ils souhaitaient.

Des start-up très masculines

Les représentants de la French Tech ne sont pas mieux lotis. Solenne Bocquillon-Le Goaziou l’a vécu. « Lorsque j’ai tenté de lever des fonds pour la première fois, en 2022, les investisseurs affirmaient que le BtoC brûlait trop de cash pour qu’ils acceptent de me suivre », raconte le président fondateur de Soft Kids, une application qui vise à augmenter les chances des enfants de réussir. réussite en développant leurs compétences socio-comportementales.

Après avoir remporté un appel à manifestation d’intérêt auprès de l’Éducation nationale, elle se croyait prête. Mais non. « On m’a dit que travailler avec l’État était trop compliqué », se plaint Solenne Bocquillon-Le Goaziou. Son cas est loin d’être isolé. Selon le baromètre Sista-BCG publié en mars 2023, 86 % du montant total levé par les start-up en 2022 était encore capté par des équipes 100 % masculines, contre seulement 2 % pour les équipes 100 % féminines. Résultat ? « Les femmes ne peuvent compter que sur leur croissance organique, qui prend beaucoup plus de temps », regrette la sociologue Séverine Le Loarne, chercheuse à Grenoble Ecole de management.

Pour lutter contre ces inégalités, plusieurs investisseurs se sont engagés en 2019 à financer 25 % de start-up fondées ou co-fondées par des femmes d’ici 2025. Mais pour Solenne Bocquillon-Le Goaziou, il faut aller plus loin. « Aujourd’hui, il n’y a que 12 % de femmes parmi les business angels en France, rappelle-t-elle. Si nous voulons développer l’entrepreneuriat féminin, nous devons introduire plus de diversité dans l’écosystème. Parce que nous investissons d’abord dans les mondes que nous connaissons. »

 
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