On a testé pour vous « Stellar Blade », l’exclusivité Playstation 5 de ce mois d’avril

Annoncé lors d’un Playstation State of Play il y a quelques mois, Lame stellaireanciennement appelé Projet EVE, aura fait couler beaucoup d’encre, notamment à cause de son héroïne et de la représentation féminine qu’elle incarne. Place au jeu et à ce qu’il a réellement dans le ventre, avec une épreuve qui suit cinq axes techniques et artistiques principaux.



Présentation et originalité

Lame stellaire place son intrigue dans un marronnier de jeu vidéo, la terre post-apocalyptique, tandis qu’une colonie qui rassemble la plupart des ce que l’humanité a pu sauver envoie des escadrons d’androïdes pour tenter de reprendre la planète. La catastrophe qui provoqua l’exil des hommes fut en effet caractérisée par l’apparition des Naytybas, créatures hybrides, atrocités tantôt mi-animales, mi-mécaniques, mi-insectes mi-chimères, et se révèlent être de redoutables prédateurs. Le jeu s’ouvre sur une scène très cinématographique, d’une efficacité redoutable, pour présenter EVE, l’héroïne synthétique du jeu, membre d’un escadron aéroporté. Décor de fin du monde, introduction au combat très dynamique, tragédie initiale pour notre personnage, le crash qui vous lance dans l’action reste gravé dans votre mémoire. Le jeu semble alors plus dans les rangs, rappelant de grands jeux pas si anciens que ça.

Les ennemis sont parfois remarquablement grands.

La franchise Horizon déploie le même style de créatures, ainsi que l’excellent Nexus écarlate. Et on pense forcément à un très grand jeu, Nier : Automates, qui envoie également une héroïne androïde sur terre. Une héroïne aux aspects sexy et à la froideur apparente que rappelle EVE, avec ses tenues très ajustées et son absence quasi totale de sourire. Quand 2B, l’héroïne de Refuserdéveloppé du cynisme et de la rage au contact des humains et de sa mission, EVE ne perd jamais sa naïveté de découvreuse du monde humain, ce qui fait d’elle un personnage moins charismatique. que son aînée. Cette femme-robot est sous de multiples influences, quand on découvre qu’on peut presque, à l’aide de tenues à débloquer, en faire un sosie de Bayonetta, une autre héroïne légendaire du jeu d’action. À plusieurs reprises, on a l’impression d’avoir déjà joué à ce jeu, et pourtant, au fur et à mesure de vos découvertes, d’agréables surprises et des changements de ton vous attendent.

Graphisme et fluidité

Lame stellaire est un jeu d’action en 3D dont l’action est très fluide, notamment lors des combats. En revanche, les graphismes souffrent parfois d’un certain manque de finesse, surtout pour un jeu PS5. Ils apparaissent parfois brillants et détaillés, puis tombent soudainement dans l’ennui, perdant leur éclat sans que l’immersion du joueur ne le commande. Certaines textures sont grossières lorsqu’on s’en approche. Ce qui s’explique dans le cadre d’un jeu qui propose de vastes espaces à explorer… Ce que le joueur ne découvre pas tout de suite, condamné qu’il est dans les premières heures de jeu à errer dans les couloirs.

Les décors ne manquent pas d’imagination mais parfois de finesse.

L’esthétique est irrégulière, avec de très bonnes idées, mises en valeur lors des cinématiques, et des points plus faibles comme les mains des personnages, souvent disproportionnées. Les décors post-apocalyptiques ne semblent pas particulièrement originaux par rapport à tous les jeux qui suivent ce chemin narratif. L’animation faciale des personnages est parfois aléatoire, cependant la synchronisation labiale avec le texte est solide, l’esthétique des ennemis plutôt bluffante. Les angles de caméra, le mouvement de l’héroïnerappeler, une fois de plus, le Nier : Automates de Square Enix, ce qui n’est pas un défaut mais aurait pu être encore transcendé, pour un jeu d’une génération de console supérieure.

Bande sonore

C’est un bon point du jeu. La musique, plutôt atmosphérique, porte des voix, ce qui n’arrive pas si souvent dans un jeu vidéo (sauf dans Nier Automates par exemple, encore lui !) est agréable à l’oreille, et véhicule le message mélancolique du jeu et de l’héroïne qui ne se sent vraiment chez elle nulle part. Il peut être modifié dans les camps de survie que vous activez au fur et à mesure de votre progression. Elle passe à des phases plus effrénées, face à des patrons par exemple, à des guitares rock plus classiques mais aussi efficaces.

Les dialogues sont clairs, les voix françaises bonnes, l’animation des visages est en retrait.

Les voix françaises sont de bonne qualité et ne surjouent pas trop, alors que c’est un gros problème habituel du doublage français sur les jeux vidéo AAA. Les bruitages sont parfois un peu répétitifs mais solides, avec mention pour celui de la parade parfaite, digne du bouclier de Captain America dans les films Marvel.

Difficulté et durée de vie

Lame stellaire a plusieurs modes de difficulté et un nouveau mode jeu +, et ce n’est pas un jeu particulièrement facile. Les ennemis sont sournois, ont des routines parfois difficiles à lire et les boss représentent parfois des sommets de difficulté. Le jeu propose une vingtaine d’heures de pratique, selon que vous explorez les environs à fond à la recherche de trésors. Cela a un impact direct puisque les éléments que vous récoltez sont susceptibles d’améliorer votre puissance, vos points de vie, mais aussi vos exospines.qui sont des gains définitifs, des ajouts à votre robot sur différents points de jouabilité, d’esquive, de dégâts infligés ou reçus… qui peuvent eux-mêmes être améliorés.

L'écran devient rouge lorsque votre héroïne n'a plus de points de vie.
L’écran devient rouge lorsque votre héroïne n’a plus de points de vie.

Ajoutez à cela un large arbre de compétences qui se remplit assez vite, grâce à un jeu plutôt généreux en points pour ceux qui explorent son monde, et votre personnage peut vite devenir un éclair de guerre. Cela conservera cependant les quelques inspirations que Stellar Blade prend auprès des souls-like : des boss coriaces, déjà, des potions de soins en nombre limité, et surtout, si on veut les réapprovisionner sur un des camps de survie où l’on sauvegarde la partie, le fait que les ennemis vaincus reviennent à la vie.

Jouabilité et plaisir de jeu

Les combats sont très plaisants, ils commencent par des épées, puis évoluent parfois vers des tirs… et sont souvent tendus même contre des ennemis de petit calibre, car le timing est important. EVE est à la fois capable de parer certains coups, d’étourdir les ennemis ce faisant, mais aussi d’esquiver les attaques les plus dangereuses. Et au fur et à mesure de votre progression, les ennemis deviendront plus violents mais EVE deviendra plus puissant et capable d’enchaîner les attaques de manière plus fluide. Il y a une vraie satisfaction de progression dans le jeu, d’autant que la prise en main est impeccable. Du moins lorsqu’il est utilisé pour des phases d’exploration ou de combat durant lesquelles le jeu n’a rien à envier. Refuser Ou Bayonetta.

Les combats sont souvent très tendus.
Les combats sont souvent très tendus.

En revanche, certaines phases d’escalade ou de plateformes ne nous ont pas laissé de bons souvenirs en raison de la raideur de notre caractère. Lame stellaire est un jeu qui gagne à être connu et exploré à l’avance, car des phases de jeu insoupçonnées (pilotage, quêtes de dialogue, etc.) lors des premiers niveaux quelque peu répétitifs s’offrent à vous. Là encore, nous pouvons faire une comparaison avec Nier Automatesmais dans le bon sens cette fois-ci : dans ce dernier, les phases de jeu en 3D, en jeu de combat aérien et en vue de dessus ou de côté étaient présentées assez rapidement en début de partie.

La note : 17/20

EVE protège tout ce qu'elle peut, même son drone.
EVE protège tout ce qu’elle peut, même son drone.

On éprouve un réel plaisir, une satisfaction qui augmente, en explorant Lame stellaireaprès avoir eu légitimement peur du fouillis d’influences dont a souffert le jeu. Il s’agit du premier jeu AAA de Shift up, dans lequel les développeurs ont à la fois voulu mettre plein de choses qui leur plaisent et ne pas trop se mêler de l’identité artistique, en puisant des idées chez Square Enix ou From Software, ou encore chez Cliquet et Clank. La réussite se retrouve ainsi plus dans la jouabilité, très dynamique et bien équilibrée, que dans l’esthétique et la réalisation technique. Ce serait une erreur de s’en tenir aux premiers pas du jeu, ou en surface, comme de nombreux joueurs l’ont fait sur l’aspect sexy de l’héroïne. Dans l’intermède, Lame stellaire est une nouvelle star dans le ciel du jeu d’action, même s’il brille un peu moins que certains de ses modèles.

 
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