Les ports bretons abritent un cancer contagieux chez les moules

Les ports bretons abritent un cancer contagieux chez les moules
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« C’est un cancer rare et contagieux chez les moules. Les cellules cancéreuses parviennent à se déplacer d’un individu à l’autre, à proximité. Elle n’est pas causée par un virus ou une bactérie. C’est l’un des 14 cancers transmissibles que l’on connaît aujourd’hui : trois chez les mammifères, révélés en 2006, et onze chez les bivalves marins, découverts chez les mollusques en 2015 », résume la biologiste Maurine. Hammel. Elle a récemment consacré une thèse à ce sujet, à l’Université de Montpellier, des chercheurs du CNRS, de l’Ifremer et de l’Institut de recherche pour le développement.

Ce cancer a été repéré dans le sud de l’Europe, dans la mer du Japon et au Chili. “On ne sait pas combien de populations de moules sont touchées, mais la prévalence du cancer est estimée à 1%”, ajoute la jeune doctorante, contactée le 19 avril à l’université de Cambridge, où elle poursuit ses investigations sur les cancers transmissibles. . cette fois parmi les chiens et les diables de Tasmanie.

Soixante seize populations de moules observées

Des scientifiques ont étudié 76 populations de moules communes (mytilus edulis) et méditerranéennes (mytilis galloprovincialis), les deux espèces présentes en France, dans des habitats naturels et artificiels situés entre Saint-Nazaire et Port-Haliguen, à Quiberon, via La Trinité-sur-Mer. et Hœdic dans le Morbihan. « Nous avons trouvé sept ports et deux sites naturels où les moules étaient touchées par le cancer, avec une prévalence moyenne de 1,5 %. Curieusement, c’est du côté de Guérande, sur un ponton situé dans un site classé Natura 2000, avec eau claire et courant, qu’on a trouvé le plus de cas de cancer », relate le jeune chercheur postdoctoral.

Le rôle du bioencrassement

Les chercheurs concluent, à ce stade, que les ports sont des foyers de contagion et que le trafic maritime mondial et local influence la propagation de ce cancer. « Nous avons regardé les flux de bateaux commerciaux, de bateaux de pêche, de bateaux de plaisance et de ferries. C’est le seul point commun de nos observations : les moules accrochées aux coques des bateaux sont transportées d’un port à l’autre », résume Maurine Hammel. Le biofouling, encrassement biologique sur les coques ou les supports, comme les pontons, les balises ou les quais, jouerait donc un rôle dans la circulation et la transmission de la maladie.

Les scientifiques recommandent « des politiques pour réguler ce phénomène de biofouling ». Lesquels? « En tant que biologiste, l’utilisation de peintures, souvent toxiques, n’est pas la solution idéale. Parmi les hypothèses envisagées, peut-être que les ports à sec ou en eau douce pourraient apporter une partie de la solution », répond provisoirement le chercheur.

Des élevages préservés

En tout cas, rapporte-t-elle, les élevages et les populations naturelles de moules sont plutôt bien préservés de ce cancer. Cette dernière, encore une fois, reste rare et il n’y a pas de mortalité significative chez les moules. “Mais, au-delà des moules, cela pose la question de ce que l’on transporte sur les coques des bateaux, comme des agents biologiques pathogènes, qui peuvent provoquer des maladies, ou des espèces invasives qui nuisent à l’environnement”, signifie Maurine Hammel.

 
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