«Je suis allé dans un cinéma de luxe à Dubaï et wow!» – .

Dubaï : le cinéma comme hôtel de luxe.

Voir un film au cinéma à Dubaï, c’est la garantie de ne plus jamais aller dans un cinéma sombre en Suisse.

Après le mauvais temps extraordinaire du mardi 16 avril à Dubaï et les folles aventures de cette journée intense, j’avais besoin de me changer les idées. J’ai regardé la programmation des cinémas Roxy, l’équivalent des cinémas Pathé en Suisse. Mais la comparaison s’arrête là.

« Dans les cinémas de Dubaï, vous n’avez pas seulement le choix entre du popcorn salé ou sucré, c’est une expérience complète qui vous est proposée »

Ces cinémas proposent trois types de projection principaux : Argent, Or et Platine (comme les cartes de crédit). Vous l’aurez deviné, il faut vivre l’expérience Platinum, car à Dubaï, on veut le meilleur, le plus, le meilleur.

J’ai regardé les films projetés : il y avait Godzilla x Kong : Le Nouvel Empireencore un combat entre les deux grosses bêtes, une comédie en arabe qui avait l’air drôle, mais uniquement sous-titrée en arabe et un film d’action indien à la manière de les anges de Charlie. Nous ne sommes pas gâtés en matière de programmation. Disons qu’il faudra voir le film d’auteur ailleurs. Dans les cinémas Roxy, c’est souvent soit un gros blockbuster, soit Bollywood. Finalement, j’ai vu qu’il y avait aussi Kung Fu Panda 4. Je déteste ce dessin animé, mais l’expérience cinématographique est telle qu’au final, je n’ai pas beaucoup aimé le film.

Lorsque vous arrivez au cinéma à Dubaï, cela ressemble plus ou moins à n’importe quelle autre entrée de cinéma. Il y a une grande salle avec des écrans pour acheter des billets et un comptoir où les employés vendent les classiques snacks, pop-corn et glaces.

Mais pour l’expérience Platinum, il faut monter à l’étage, passer devant des fauteuils de massage (les locaux adorent ça) et entrer dans un salon qui ressemble à un salon d’affaires d’aéroport. Le comptoir derrière lequel se tiennent deux employés annonce la couleur : laqué, parfaitement poli, avec en son centre une massive orchidée blanche : nous sommes bien à Dubaï et non au cinéma Balexert.

Le salon avant d’entrer dans la pièce sombre. Je pourrais y passer ma soirée, ça me conviendrait très bien aussi. Watson

J’arrive toujours 15 minutes en avance pour pouvoir analyser le menu, car ça ne sert à rien de vivre l’expérience Platinum si ce n’est pour manger pendant le film. La carte est dense (9 pages) (oui, j’ai compté). On y trouve tout ce qu’on aime manger et bien plus encore en regardant un film : des burgers, des pizzas, des nachos, mais aussi des rouleaux de homard, des sushis, des macaronis au fromage, et même des katsu sando, les sandwichs typiquement japonais. Vous pouvez également déguster des bao, des tacos, des côtes levées mijotées ou un steak de saumon. En plus de la partie salée, on retrouve toute une gamme de desserts dont une crêpe au Nutella, un Chocolate Lava Cake ou encore un cheesecake.

Même le popcorn met à terre tous les autres popcorns du monde : salé, sucré, cheese, caramel ou tabasco. En fait, vous pouvez mélanger plusieurs goûts. C’est complètement nul. Manger au cinéma à Dubaï, c’est comme manger dans un avion, il n’y a pas de règles. J’ai vu des gens commencer par le dessert et terminer par le salé. Ils s’en moquent, ils regardent un film dans le noir.

Pendant que j’inspecte la carte comme si j’allais acheter un terrain, confortablement assis dans des fauteuils en cuir, on m’apporte un petit apéritif, mais sans alcool. À Dubaï, seuls les restaurants des hôtels et des « quartiers agréés » peuvent vendre de l’alcool. Il n’est donc pas rare de se retrouver dans un restaurant et de ne pas pouvoir boire une bière ou un verre de vin.

Au cinéma, on trouve du vin blanc sans alcool et même du gin sans alcool. Mais ce qui m’intéresse vraiment, c’est la nourriture. Le film démarre dans 5 minutes, je dois commander et là aussi, on peut pousser l’expérience très loin :

« Je vais commencer par un macaroni au fromage et un hot dog puis après 30 minutes de film, une crêpe au sucre »

En effet, on peut demander que le repas suive le rythme du film. je suis allé voir Dunes 2 il y a quelques semaines et comme ça dure 2 heures 46 minutes, j’ai mangé tout le temps, à tel point qu’à un moment je me suis assoupi.

C’est d’ailleurs le plus grand défi quand on va au cinéma à Dubaï : ne pas s’endormir. Parce que les sièges sont fous. Ce sont d’immenses fauteuils en cuir qui peuvent être inclinés voire abaissés comme les fauteuils de Chandler et Joey dans Amis. Parfois je me dis que le film n’a que peu d’importance. Ce qui compte, c’est mon macaroni au fromage et mon confort.

Le cinéma de luxe à Dubaï est une autre dimension.

Les sièges de cinéma appellent à la sieste.Watson

Et il n’y a aucun risque que quelqu’un s’assoie devant vous et vous bloque la vue. Ces cinémas sont construits en balcons. Que vous soyez au premier ou au dernier rang, à l’intérieur ou à l’extérieur des couloirs, tout le monde voit parfaitement l’écran et personne n’est trop près ou trop loin de l’écran.

D’un autre côté, cela ne nous intéresse pas. La climatisation tourne à plein régime. Il y a une couverture (sous plastique) à chaque endroit, mais j’ai appris à toujours prendre un pull et une paire de chaussettes épaisses.

Autre défaut, le son est ultra fort. Je ne sais pas pourquoi ils mettent le volume à ce niveau, surtout si c’est pour regarder Kung Fu Panda 4. Quand je suis allé voir Dunes 2, j’avais l’impression que mon cerveau jouait des maracas contre mon cervelet, tellement c’était bruyant. Peut-être que c’est fait exprès pour nous empêcher de nous endormir.

Finalement, Kung Fu Panda 4 n’était pas un si mauvais film. Mon moment préféré : quand mon macaroni au fromage est arrivé… bien chaud, gras, probablement à base de fromage en poudre (c’est le meilleur) accompagné de pain chaud à l’ail et d’une verveine. Les serveurs défilent discrètement dans l’allée principale à la recherche des clients qui ont commandé tel ou tel plat. Et si vous ne souhaitez pas manger complètement dans le noir, il y a une veilleuse que vous pouvez allumer sans déranger les autres spectateurs. A tout moment, vous pouvez à nouveau commander de la nourriture ou des boissons en scannant le code QR présent sur la tablette à côté du siège. De plus, à Dubaï, de plus en plus de restaurants suppriment les menus classiques fabriqués à partir de véritable papier d’arbre. De plus en plus de personnes utilisent un code QR, même pour la facture.

Le cinéma de luxe à Dubaï est une autre dimension.

On ne voit pas grand chose, mais c’est le fameux macaroni au fromage.Watson

Tout ce luxe a un prix. Il en coûte 178 dirhams (environ 45 francs) pour une place. Ce n’est pas excessif quand on sait qu’en Suisse, un siège coûte 27fr 90 et qu’à ce prix-là, on vous propose un siège qui ne se baisse pas et qui ne vous garantit pas une tête devant vous.

Mais évidemment, à Dubaï, il y a toujours plus, il y a toujours mieux : dans ces cinémas Roxy, on peut aussi louer une salle privée pour l’anniversaire d’un enfant de 5 ans, par exemple. Un cadeau simple et sans prétention qui enseigne à vos petits les vraies valeurs de la vie. Par contre pour le prix, ce sera sur demande.

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Vidéo: Watson

 
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