Infinity Space Providers entre dans la bataille pour des mini-lanceurs 100 % réutilisables

Infinity Space Providers entre dans la bataille pour des mini-lanceurs 100 % réutilisables
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Pour SpaceX, c’est devenu une routine. Depuis sept ans, l’Américain a pu récupérer le premier étage des lanceurs Falcon 9. SpaceX veut aller plus loin avec Starship, dont les étages doivent être entièrement réutilisables mais pour l’instant l’entreprise n’a pas encore réussi à les ramener sur Terre.

Cette révolution du réemploi se répercute désormais également dans le monde des mini-lanceurs, ces fusées de petit format capables d’envoyer jusqu’à 500 kg en orbite. L’américain Rocket Lab a déjà récupéré avec succès le premier étage de sa fusée Electron. Contrairement à SpaceX, Rocket Lab a utilisé pour ce vol un système de parachute permettant un atterrissage contrôlé sur l’eau avant récupération par un navire. En France, ArianeGroup a annoncé l’été dernier le « succès » du premier test d’allumage d’un étage complet d’un lanceur spatial réutilisable (paire de moteurs Protheus et étage réutilisable Themis).

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Un lanceur 100% réutilisable pour limiter les débris

Face à ces acteurs bien établis, une jeune entreprise toulousaine entend se tailler une place dans le monde des mini-lanceurs réutilisables. Fondée en 2022, Infinity Space Providers a pour objectif de développer Arcadia, un lanceur 100 % réutilisable, dont non seulement le premier mais aussi le deuxième étage revient sur Terre, afin de limiter au maximum la génération de débris spatiaux.

Aujourd’hui, il n’existe pas de lanceur réutilisable à 100 %, le deuxième étage devient donc un débris. Pour limiter la pollution spatiale, certains envisagent d’envoyer des satellites pour éliminer ces débris. Mais il ne faut pas générer de nouveaux débris, ce serait comme ramasser les déchets d’un habitant pour en déposer de nouveaux chez le voisin. », déclare Michel Condé, PDG de la startup. Avec le risque d’un paradoxe : que les contributions essentielles à la surveillance du changement climatique issues des activités spatiales soient menacées par la prolifération des débris. Le pire serait un syndrome de Kessler où la pollution spatiale se généraliserait et où il ne serait plus possible de lancer des objets en orbite. “, il ajoute.

Michel Condé, PDG de la startup Infinity Space Providers. (Crédits : Fournisseurs Infinity Space)

Le lanceur Infinity Space Providers devrait voler fin 2028. Il mesurera 30 mètres de haut, deux mètres de diamètre avec une capacité de lancement standard de 500 kilos et mettra ensuite la charge utile en orbite à environ 500 kilomètres. », décrit Michel Condé. Le lanceur sera réutilisable entre huit et vingt fois. Au-delà de l’aspect réutilisation des étages, la startup entend réduire l’impact environnemental de la solution en limitant la combustion des ergols et pourquoi pas utiliser un parachute pour faire atterrir le lanceur sans démarrer les moteurs. Côté choix de matériaux, des études sont menées pour intégrer des fibres composites dans la calotte par exemple.

Infinity Space Providers vient également d’être sélectionné lors d’un challenge R&T du CNES pour éditer un guide pratique de l’usage de l’éco-conception dans l’espace en termes de moteurs, de ressources au sol et d’opérations dans l’espace.

Nouveaux tests et collecte de fonds

Le 23 mars, la startup a lancé une version miniature de son lanceur sur laquelle un premier moteur a été testé. Ce manifestant mesurait deux mètres et pesait 20 kilos. Un nouvel essai sera réalisé avec ce type de fusée-sonde capable d’atteindre une altitude allant jusqu’à 10 kilomètres. L’objectif est de récupérer le parachute du lanceur, le reconditionner pour le relancer. D’ici fin 2025, la startup prévoit d’envoyer un nouveau démonstrateur de cinq mètres capable de transporter une vingtaine de kilos jusqu’à 100 kilomètres.

Infinity Space Providers vise des solutions pour les écoles, notamment les écoles d’ingénieurs, pour des activités en orbite afin de tester des composants ou des expérimentations ou enfin l’envoi de charges utiles pour réaliser des opérations dans l’espace. Incubée à l’accélérateur TBS à Toulouse depuis un an, la jeune entreprise, qui faisait partie de la sélection occitane du concours Tech for Future organisé par La Tribune, compte lever cinq millions d’euros (dont la moitié en capital) d’ici fin de l’année.

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