Alpine F1 est sous le feu des projecteurs depuis plusieurs mois, rarement pour de bonnes raisons. La mi-saison 2023 a vu une crise interne se traduire par le départ de plusieurs personnalités clés du staff technique et le début de la saison 2024, pour laquelle l’équipe a revu son concept, est pour l’instant très loin des attentes et a déjà conduit à un restructuration du département technique. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de voir fleurir les rumeurs d’une vente de l’équipe.
Cependant, selon les informations glanées ces dernières semaines, il semble que la vente de l’écurie par Renault ne serait possible qu’à la condition que le nouveau propriétaire s’engage à utiliser le groupe motopropulseur français à l’avenir.
Actuellement, Alpine est l’une des trois équipes du championnat à n’avoir pas marqué de point lors de quatre Grands Prix, avec Sauber et Williams. Pire encore, elle semble être la moins performante des trois, même si elle a en réalité le statut d’équipe d’usine.
Les objectifs fixés en 2023, à savoir capitaliser sur une saison 2022 intéressante pour continuer à se rapprocher du top 3, semblent avoir été mis de côté depuis longtemps. Les départs de Laurent Rossi (PDG), Otmar Szafnauer (directeur), Alan Permane (directeur sportif) et Pat Fry (directeur technique) à l’été 2023 ont sanctionné des performances bien en deçà des attentes. En tentant de se relancer pour 2024, l’équipe a finalement fait un net retour en arrière, qui a notamment conduit au départ de Matt Harman, son directeur technique.
Le projet actuel de Renault en F1, dont Alpine est la deuxième identité depuis 2021, remonte à 2015, lorsque la marque au losange a décidé de racheter Lotus et son usine d’Enstone avant de se lancer pleinement, sous son nom, en 2016. Malgré des objectifs ambitieux, ce projet n’a jamais réalisé les ambitions sportives affichées, récoltant tout de même une victoire au GP de Hongrie 2021 et un total de sept podiums, mais sans jamais faire mieux qu’une quatrième place chez les constructeurs.
Alpine a été mise en avant à partir de 2021 dans le cadre d’un effort de relance de la marque, mais les résultats actuels en F1 ne constituent évidemment pas une très bonne publicité dans cette optique. Aussi, l’idée de vendre l’équipe pourrait devenir de plus en plus attractive si la dynamique ne s’inverse pas.
Trouver des candidats au rachat ne devrait pas poser de problème, mais la condition émise par Renault pour conserver le moteur actuel pourrait freiner les acheteurs potentiels. D’autant que, selon les informations recueillies dans le paddock de Suzuka, cette obligation pourrait courir jusqu’en 2029. Une manière d’assurer l’avenir des ingénieurs travaillant actuellement à Viry-Châtillon, sur le moteur 2026.
Avec Roberto Chinchero et Jonathan Noble
