invitée à la Cité de l’espace pour la soirée autour de l’éclipse totale, l’astrobiologiste Nathalie Cabrol assure que la vie est ailleurs dans l’Univers

invitée à la Cité de l’espace pour la soirée autour de l’éclipse totale, l’astrobiologiste Nathalie Cabrol assure que la vie est ailleurs dans l’Univers
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l’essentiel
L’astrobiologiste franco-américain sera l’invité, lundi 8 avril, de la Cité de l’espace qui organise une soirée autour de l’éclipse totale de Soleil. La scientifique de haut vol aux 400 publications, qui travaille entre autres pour la NASA, parle de sa passion pour la vie extraterrestre et de « la possibilité de vie ailleurs dans l’Univers ». Entretien.

Vous êtes connu pour vos études sur les anciens lacs de Mars, vos expéditions scientifiques en haute altitude dans les Andes (Chili), en tant que scientifique principal du High Lakes Project, financé par le NASA Astrobiology Institute (NAI), vous êtes spécialisé en planétologie, plongeur extrême, vous étudiez la vie dans l’Univers et vous publiez « A l’aube de nouveaux horizons » (éd. J’ai Lu) ?

C’est un livre qui résume les avancées de l’astrobiologie. Car toute la discipline fait un grand bond en avant, notamment avec le télescope James Webb qui fait progresser la cosmologie et les exoplanètes, mais il y a aussi les missions en cours, les Keepers, celles dans le système solaire, les découvertes faites ces dix dernières années. ces dernières années et celles que nous continuerons à faire avec la mission Juice [qui part explorer les lunes glacées de Jupiter, NDLR], les missions vers Mars constituent une avancée mondiale. C’est un très grand échiquier qui change complètement la vision que nous avons de la naissance de la vie dans l’Univers.

Justement, les recherches dans ce domaine confortent-elles votre idée selon laquelle il existe une vie extraterrestre ?

La vie extraterrestre a des échelles de grandeur très différentes. Il existe une vie microscopique dans le système solaire et nous observons des résultats intéressants sur les sites des rovers Curiosity et Perseverance sur Mars. Nous disposons de données qui montrent des résultats intrigants sur les isotopes du carbone.

Des résultats intéressants ?

Ces résultats dépendent de plusieurs explications : cela peut être dû à l’environnement ou à l’activité biologique, mais ce qui est intéressant c’est qu’on a par exemple trouvé sur Curiosity un déficit de carbone 13 et un pic de carbone 12, ça intrigue. Car sur Terre, cela peut indiquer le métabolisme. Il s’avère que la vie est paresseuse. Lorsqu’il veut développer son métabolisme et se nourrir, il a tendance à utiliser des carbones plus légers car les liaisons sont plus faciles à rompre. Il y a aussi sur Mars le mystère du méthane qui a aussi plusieurs possibilités : il existe sept façons de produire du méthane, dont certaines incluent la biologie mais pas seulement. Il peut également y avoir des causes cosmiques et géologiques. Hubble permet également d’observer des résultats carbone sur Europe, un des satellites de Jupiter, qui proviendrait d’un océan, le carbone étant la charpente de la vie telle que nous la connaissons, et aussi l’oxygène. Ce qui pourrait permettre des formes de vie – nous ne parlons pas de grands animaux – mais une forme de vie qui pourrait être multicellulaire. Sur Pluton, nous avons également découvert un monde géologique très actif. C’est assez redoutable, on ne s’y attendait pas, à six milliards de km du soleil. Avec l’existence potentielle d’un ancien océan qui serait toujours là, sous la surface de Pluton. Enfin, il a été découvert que la Terre n’est pas le seul monde océanique du système solaire. Nous disposons de données réelles, observées, théoriques et modélisées provenant de quinze mondes océaniques de notre système solaire.

La planète Mars est-elle affectée ?

Mars et Vénus étaient potentiellement habitables au début de leur histoire, leurs océans ont disparu. Les quinze mondes océaniques modélisés sont actuels. L’exemple de Titan, la grande lune de Saturne, est révélateur : à la surface, on trouve du méthane et de l’éthane liquides, ce qui n’a rien à voir avec ce qu’il y a sur Terre, par contre cette La lune n’a pas seulement des lacs et des mers sur la surface, mais il y a aussi un océan de 50 km de profondeur. Et c’est un océan d’eau.

Alors, la vie peut-elle s’y développer ?

Il y a les ingrédients pour cela. Or, quelle vie peut se développer dans un tel environnement ? Cela nécessitera d’envoyer d’autres missions pour comprendre. Pour Titan, la mission Dragon fly partira au début de la prochaine décennie pour une exploration. La mission Juice de l’Esa (Agence spatiale européenne) est en route vers l’Europe et d’autres missions vers Mars, etc., le buzz est de toutes parts.

La vie ailleurs que sur Terre, à votre stade, est-elle une certitude ?

Pour l’instant, les seules données dont nous disposons sont celles de notre Terre, nous n’avons pas encore trouvé d’autres mondes. Mais, compte tenu de toutes les données, il existe une grande convergence pour dire que la probabilité de trouver la vie ailleurs est très élevée. C’est aussi parce que tout change que j’ai pensé qu’il était temps d’écrire ce livre « A l’aube de nouveaux horizons ».

 
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