La belle histoire de « Saviorless », le premier jeu vidéo cubain distribué à l’international – 05/04/2024 à 05:28 – .

La belle histoire de « Saviorless », le premier jeu vidéo cubain distribué à l’international – 05/04/2024 à 05:28 – .
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Les développeurs Josuhe Pagliery (à gauche) et David Darias (à droite) se félicitent après la sortie sur consoles et plateformes internationales de « Saviorless », le premier jeu vidéo cubain indépendant, à La Havane, le 2 avril 2024 (AFP / ADALBERTO ROQUE)

« Nous avons réussi ! » : les développeurs Josuhe Pagliery et David Darias sont soulagés. « Saviorless », le premier jeu vidéo cubain indépendant, est sorti sur les consoles et plateformes internationales. Une histoire de persévérance sur une île où les conditions n’étaient guère favorables.

En 2016, lorsque le projet surgit dans la tête de Josuhe Pagliery, il semble naître sous une bonne étoile. “Le projet est né à un moment historique”, raconte à l’AFP le graphiste de 43 ans, qui était responsable de la conception visuelle du jeu – sorti le 2 avril – tandis que David Darias s’occupait de la programmation.

Cuba et les États-Unis connaissent alors une période de dégel sous la présidence de Barack Obama (2009-2017) et l’île communiste attire tous les regards.

Le projet bénéficie du soutien d’une fondation américaine, d’un financement participatif et Josuhe Pagliery voyage aux États-Unis où son rêve de créer un jeu vidéo cubain indépendant est relayé dans la presse.

Le programmeur cubain David Darias dans son studio, le jour de la sortie sur consoles et plateformes internationales de « Saviorless », le premier jeu vidéo cubain indépendant, à La Havane, le 2 avril 2024 (AFP/ADALBERTO ROQUE)

Parallèlement, à Cuba, Internet devient disponible sur les téléphones portables à partir de 2018 et les coûts de connexion diminuent drastiquement, alors que jusqu’alors il n’était possible de se connecter que dans les lieux publics à des prix élevés.

Mais après cette « période brillante » est arrivée « la tempête parfaite pour annuler le projet », dit Josuhe.

Les tensions politiques refont surface sous Donald Trump (2017-2021), qui renforce les sanctions économiques contre La Havane, le programmeur initial du projet émigre, puis Cuba s’enfonce dans une grave crise économique post-Covid, avec son lot de coupures d’électricité. électricité et pénuries.

– “Rêve” –

« L’instabilité est ce qui a caractérisé ce projet tout au long de son développement », résume David Darias, 35 ans, ancien professeur à l’Université de La Havane et aujourd’hui programmeur indépendant, dans la pièce de son appartement qui lui sert de studio.

L’artiste et développeur cubain Josuhe Pagliery lors du lancement de « Saviorless », le premier jeu vidéo cubain indépendant disponible sur consoles et plateformes indépendantes, à La Havane, le 2 avril 2024 (AFP / ADALBERTO ROQUE)

Il y avait bien sûr les contraintes financières, auxquelles s’ajoutait un conflit sur le nom du jeu, les doutes, et surtout les défis technologiques qui surgissent constamment à Cuba, soumis à un embargo américain depuis 1962.

Logiciels pas toujours adaptés à la lenteur de la connexion, utilisation permanente d’un VPN (réseau privé virtuel), sauvegardes rendues compliquées par les coupures de courant : le duo de développeurs pourrait sans cesse multiplier les exemples de difficultés quotidiennes.

« Le pire, qui s’est produit deux fois, c’est quand nous avons perdu non seulement le travail que nous venions de faire, mais aussi celui de la semaine », raconte David, faisant référence à une énième panne de courant lors d’une sauvegarde. .

Un critique cubain du jeu vidéo tente de se connecter à internet pour découvrir « Saviorless », le premier jeu vidéo cubain indépendant disponible sur les consoles et plateformes internationales, à La Havane, le 2 avril 2024 (AFP / ADALBERTO ROQUE)

Après quatre ans de travail, des finances à sec et des centaines de lettres à des éditeurs internationaux restées sans réponse, les deux amis ont décidé de faire une « démo gratuite pour qu’il y ait au moins une trace de tous nos efforts », raconte Joshua.

C’est alors que Chers Villageois, un éditeur français basé à Montpellier, repère le travail des Cubains et décide de les soutenir pour qu’ils puissent “réaliser leur rêve”, explique à l’AFP Francis Ingrand, fondateur de la société qui publie une dizaine de vidéos. jeux par an.

– “Légende” –

“Nous avons toujours eu cette appétence pour les projets originaux, nous aimions la touche artistique et le jeu nous parlait”, ajoute-t-il, saluant la ténacité des deux développeurs qui “ont accompli quelque chose de fou !”

Les critiques cubains du jeu vidéo découvrent « Saviorless », le premier jeu vidéo cubain indépendant disponible sur les consoles et plateformes internationales, à La Havane, le 2 avril 2024 (AFP / ADALBERTO ROQUE)

Le jeu en 2D, avec des illustrations dessinées à la main, invite les joueurs à percer le mystère des « Îles du Sourire » en combattant des monstres et en résolvant des énigmes.

Dans la communauté des joueurs de l’île, le projet, après avoir éveillé la curiosité, était devenu une « légende » tant il a mis du temps à se concrétiser, s’amuse Luis Antonio Noa, 27 ans, animateur d’une chaîne YouTube dédiée aux joueurs. jeux vidéo à Cuba.

Pour Carlos Oscar Anaya, 29 ans, qui dirige également la chaîne, les joueurs cubains – qui naviguent entre jeux gratuits, hacks et jeux édités localement – ​​sont habitués à ce que les jeux vidéo cubains soient « plus éducatifs ».

Mais « Saviorless » est « un jeu avec une intrigue plus sombre qui ne cherche qu’à divertir », dit-il, soulignant sa « beauté graphique et musicale ». Il espère désormais qu’il « touchera un large public et placera Cuba sur la carte du jeu vidéo » dans le monde entier.

 
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