Nous vous présentons la « comète du diable », visible avec de simples jumelles

Nous vous présentons la « comète du diable », visible avec de simples jumelles
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La comète 12P/Pons-Brooks, son nom scientifique, n’apparaît au voisinage de la Terre que tous les soixante et onze ans.

Elle n’est pas aussi spectaculaire que la comète de Hale-Bopp, qui a brillé dans le ciel pendant plusieurs mois en 1997, mais elle surprendra à coup sûr. La « comète du diable », aussi appelée 12P/Pons-Brooks, est visible sous nos latitudes au début du printemps. Franceinfo présente ce visiteur lointain que l’on ne voit que tous les soixante et onze ans. Cette boule glacée, qui comme toutes les comètes est un vestige de notre système solaire, devrait être facilement observable à partir du 28 mars et jusqu’à la mi-avril en début de soirée, avec de simples jumelles.

Il a été découvert par un Français

La comète 12P/Pons-Brooks a été découverte par Jean-Louis Pons en 1812 à l’observatoire de Marseille. L’homme qui avait été embauché comme concierge dans l’établissement a fini par devenir astronome, puis directeur adjoint de l’établissement. Internationalement reconnu, Jean-Louis Pons fut l’un des découvreurs de comètes les plus prolifiques de l’histoire.

Surtout, l’objet observé par Jean-Louis Pons en 1812 a été retrouvé indépendamment par l’Américain William Brooks en 1883, soit soixante et onze ans plus tard. Il prend alors les noms de ses deux découvreurs, même si, en réalité, les premiers signes d’observation de cette « comète du diable » remontent au XIVe siècle, en Chine et au Japon.

Il a un noyau plus grand que la moyenne

Les comètes ont en moyenne un noyau de 10 km de diamètre. Selon les dernières estimations, celle de 12P/Pons-Brooks mesure 30 km, note Nicolas Biver, astronome à l’Observatoire de Paris et président de la commission comètes de la Société française d’astronomie. Trente kilomètres, c’est aussi deux fois plus long que la célèbre comète de Halley, souligne-t-il.

“Ce doit être l’une des dix plus grosses comètes connues actuellement.”

Nicolas Biver, astronome

sur franceinfo

La queue de la comète “n’est pas hyperétendu” mais se déroule tout de même sur quelque 50 millions de kilomètres, soit “un tiers de la distance de la Terre au Soleil”note Nicolas Biver.

Elle doit son surnom à deux cornes

La Comète du Diable est connue pour ses sursauts. C’est en fait le théâtre d’explosions, qui font varier considérablement sa luminosité, ou changer la forme de ses « cheveux ». C’est ce qui s’est passé fin 2023 lorsqu’elle s’est retrouvée avec deux séquences ou brins. Certains ont cru voir deux cornes, ce qui lui a valu le surnom de « comète du diable ». Mais les sensibilités sont différentes et certains ont plutôt identifié la silhouette du Millenium Falcon, le célèbre navire de la saga. Guerres des étoiles.

A quoi sont dus ces éclats ? « On ne sait jamais vraiment. C’est spécifique à chaque comète. C’est lié à leurs caractéristiques uniquesrépond Nicolas Biver. Nous devrions aller voir là-bas. « Cependant, nous avons des hypothèsesil dit. Une zone plus riche en glace est-elle périodiquement plus exposée au Soleil, à l’origine de ces bouffées de poussière ? Cela arrive presque tous les quinze jours.. Ou est-ce lié à la forme du noyau ? S’il est parfaitement sphérique, il ne se passe rien de spécial. S’il a une forme très inégale, il est possible que des morceaux se détachent, provoquant ces éclats de lumière.

Elle a les cheveux verts

Au-delà de la paréidolie, c’est-à-dire de ce que peut évoquer la forme de la comète, 12P/Pons-Brooks ravit les photographes qui scrutent sa couleur verte.

« C’est quelque chose de bien connu, lié à la présence de certains composés dans l’atmosphère de la comète, notamment le dicarbone.a présenté Nicolas Biver. Ce n’est pas vraiment une molécule : elle a déjà été brisée par le rayonnement solaire. Au cours de ce processus, un élément est créé “qui vient probablement de l’acétylène”. Mais cette dernière est de couleur verte. “C’est ce qu’on voit quand on soude à l’acétylène”souligne l’astronome.

Il est visible à côté de Jupiter

Après une fenêtre de visibilité début mars, la Comète du Diable devrait à nouveau être facilement observable entre le 28 mars et jusqu’à mi-avril, selon Nicolas Biver. Pour mettre toutes les chances de votre côté, partez dans un endroit loin de la pollution lumineuse, loin des villes. Un ciel clair est évidemment essentiel.

« Il faut un horizon ouest/nord-ouest très dégagé », car à la tombée de la nuit, la comète ne devrait pas être très haute dans le ciel, insiste Nicolas Viber. Pour le voir, il faudra d’abord trouver Jupiter, la plus grande planète du système solaire, facilement visible à l’œil nu. La comète se trouvera alors juste à côté de Jupiter. Pointez cette planète en tendant le bras, puis fermez la main : la comète doit être à un poing de Jupiter, à droite.

« Avec des jumelles – des lunettes de 5 cm de diamètre sont nécessaires – vous pourrez voir une petite tache et éventuellement un morceau de la queue de la comète », assure l’astronome. La Comète du Diable passera ensuite vers l’hémisphère sud à partir du 21 avril. Il faudra ensuite attendre l’année 2095 pour la revoir.

 
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