c’est l’actualité des montres la veille de Pâques

Couleurs primaires et géométrie de base pour un tourbillon post-moderne (Louis Érard).

MB&F : Un trouble dégenré…

Nous avons eu tort de prendre cette délicate Legacy Machine, baptisée FlyingTpour son « tourbillon volant » [lequel « volait » effectivement au sommet d’un mouvement construit verticalement, et non à plat comme les autres mécaniques horlogères], pour une montre exclusivement féminine grâce aux montures de bijoux qui ornaient les premières versions. Il est vrai que les poignets masculins ne sont pas encore habitués à des montres plus développées en trois dimensions que les champions du monde ultra-plats qui échouent souvent par manque d’une réelle présence physique. On regardera donc ce FlyingT différemment sur son socle en onyx, et on se rendra compte qu’il a sa place sur un poignet viril de dimensions normales – haltérophiles, s’abstenir. On aimera autant sa sobriété noir et or que le décalage du cadran décalé à sept heures et incliné à 50°, avec deux simples aiguilles « serpentines » pour afficher les heures et les minutes pendant que le tourbillon va et vient tranquillement (18 000 battements par heure, tout de même) au sommet de la pyramide mécanique du mouvement – ​​280 composants, qui assurent quatre jours de réserve de marche (100 heures). Sous son dôme en verre saphir qui porte l’épaisseur de la montre à 20 mm, ce qui reste raisonnable pour un boîtier de 38,5 mm de diamètre, la rotation de soixante secondes de ce « tourbillon volant » est aussi fascinante qu’énigmatique. : par quelle magie toute cette énergie est-elle renvoyée vers le cadran des heures et des minutes ? Vous n’avez pas fini d’éprouver l’attraction hypnotique de ce FlyingT. A l’heure où la dictature wokiste tente de tout dégenrer dans notre quotidien, cette réappropriation culturelle par les hommes d’un concept apparemment féminin est inquiétante : qui va s’en plaindre parce que c’est si beau ?

VERSACE : Une réminiscence ancienne…

Ni franchement carré, ni ouvertement arrondi, ni visiblement rond (sauf pour le cadran)ni même clairement tonneau, mais un peu de tout ça en même temps, le style octogonal est à la mode : il séduit autant par son manque apparent de radicalité [l’octogone a quelque chose de consensuel et de réconciliateur] que par les nouveautés formelles qu’elle introduit dans l’offre horlogère. Jamais à court de tendance, Versace saute immédiatement sur cette monture stylistique, pour nous proposer une Antarès en titane mat qui rend hommage à la frise grecque emblématique de la marque. Antarès est l’étoile la plus brillante de la constellation du Scorpion, comme l’avaient bien identifié les astronomes de l’Antiquité : on aura compris l’allusion au « grec », que l’on retrouve également sur le bracelet bien que sur le cadran, sous le regard sévère de la Méduse. – également grec – à midi ! Les quatre vis hexagonales du cadran confirment l’esprit contemporain d’une montre dont le boîtier aurait pu se passer du « Versace » qui est gravé, même s’il est déjà en majesté sur le cadran. Quoi qu’il en soit, cet Antarès Swiss Made prouve la capacité d’une marque de mode à révéler un réel talent pour s’adapter aux codes de l’horlogerie (mouvement électronique)…

WATCHPEOPLE : Une perturbation parodique…

Poussé jusqu’à la nausée, le culte des « icônes » horlogères méritequelques plaisanteries ironiques, à la manière de celles que peuvent provoquer la série WP6 de Watchpeople, qui pastiche l’une des plus vénérables de ces icônes : disons le franchement, le « Tank » de Cartier, théoriquement né en 2017 et donc universellement décliné depuis que le nom « Tank » est devenu générique aux Etats-Unis pour désigner toute montre rectangulaire avec des chiffres romains sur le cadran. Watchpeople, qui ne se résume pas à quelques parodies, entreprend donc de déconstruire cette légende du patrimoine horloger à travers une recombinaison à l’identique de ses repères, jouant à la fois sur les matières, sur les couleurs et sur les tailles. Ce style vous plaît : nous le proposons en trois tailles, en acier, or ou polyamide dans différentes couleurs, avec des variations infinies dans les cadrans. Avec Watchpeople, on joue comme on aime, notre liberté était le plus ultime de nos luxes comme aime à nous le dire Jean-Pierre Lutgen, qui a repris en mode iconique le meilleur de l’esprit disruptif qu’il sait aussi insuffler à Ice. Montre. Alors, alors que le printemps s’installe et que les manches se retroussent, pourquoi ne pas faire un pied de nez aux bonnes pratiques de l’horlogerie suisse, sachant que cette pimpante WP6 « Royal Red » (ci-dessous) est totalement Swiss Made, hormis son prix (entre 150 euros). et 250 euros selon le modèle). Quand vous découvrirez les innombrables possibilités offertes par cette collection WP6 de Watchpeople, de la plus classique à la plus époustouflante, vous ne saurez plus vers qui vous tourner, surtout à ce prix…

GRECO-GENEVE : Créativité industrielle…

Admettez que l’on ne vous a jamais donné le truc de la « surveillance des noix » auparavant. : oui, taillé comme un écrou à six pans qui reposerait sur le poignet, aux dimensions d’une montre, et même d’un chronographe qui compterait les secondes avec une précision suisse ! Nous vous proposons ici la version joaillière étincelante, presque parodique dans son extravagance, avec ses aiguilles en forme de clé et ses index hexagonaux : Stéphane Greco, l’un des plus brillants fournisseurs de l’horlogerie genevoise, qu’il sait faire briller de mille feux. sur les moindres composants, n’a visiblement peur de rien lorsqu’il cède à son instinct créatif industriel ! Ce passionné de sport automobile a visiblement été impressionné par l’écrou central (et unique) des roues des voitures qui se changent en un clin d’œil dans le paddock lors des compétitions. Si cette fascination vous habite suffisamment pour oser une forme aussi exceptionnelle, il existe cependant des versions plus simples, moins serties et plus accessibles que cette montre hautement joaillière baptisée « Les temps modernes » : la forme à elle seule suffira à vous faire vivre des aventures fascinantes. conversations avec vos voisins de bistrot, complètement bluffés par cette audace formelle insolite…

LOUIS ERARD : Une exclusivité dans la subtilité…

Ou encore un « tourbillon », subtilité mécanique qui permet aux horlogers d’affirmerqu’ils ont vaincu la gravité universelle en faisant tourner les composants mécaniques qui assurent la précision de leurs montres – si ce n’est pas faux, c’est très relativement imprécis par rapport aux lois générales de la physique [on reconnait ce tourbillon aux six heures de ce cadran, avec une aiguille cambrée jaune qui rythme les secondes]. Ou encore un « régulateur », autre subtilité horlogère qui consiste à afficher les heures, les minutes et les secondes sur trois niveaux différents. Nous venons de voir que les secondes se lisent au-dessus du tourbillon : les heures sont ici assignées au sous-cadran argenté à midi (aiguille triangulaire rouge), tandis que les minutes sont indiquées autour du cadran par l’aiguille flèche bleue. On aura reconnu dans la rigueur géométrique et chromatique de ces aiguilles la « patte » stylistique d’Alain Silberstein, le doyen des créateurs horlogers français, qui n’a jamais autant maîtrisé son art que dans sa splendeur septuagénaire. Le tout sur un fond noir qui fait office de « révélateur », au sens photographique du terme, et en mode Swiss Made, bien que ce « tourbillon » [mécaniquement signé Olivier Mory, autre génie émergent de la scène horlogère suisse] n’est proposé qu’à un peu plus de 16 000 euros, soit environ quatre à cinq fois moins cher que les propositions équivalentes – sans l’esthétique Bauhaus – des « grandes marques » qui se dépassent. Dirigée par le très sage Manuel Emch, la maison Louis Érard a tout compris de notre nouveau rapport au luxe, qui s’annonce plus existentiel que matériel – c’est-à-dire qu’il relève davantage de l’être que de l’avoir. La mise en scène de ce tourbillon réglant Louis Érard x Alain Silberstein est un manifeste de combat au service des nouvelles générations…

BON À SAVOIR : En bref, en vrac et en toute liberté

•••• ROLEX : Tous les amateurs d’horlogerie entretiennent une relation passionnée (et pas toujours rationnelle) avec la marque Rolex, dont la couronne emblématique fascine ou irrite sans jamais laisser personne indifférent. Entre la légende – soigneusement entretenue par la marque et ses fanatiques – et les réalités historiques d’une trajectoire qui a fait de ces montres la référence absolue de l’horlogerie de prestige (au point de représenter un gros tiers des ventes horlogères mondiales). ), il n’y a rien de très grave, faute d’archives concluantes. Jusqu’à ce que l’historien suisse Pierre-Yves Donzé nous propose sa Fabrique d’excellence – Histoire de Rolex (éditions Alphil, 300 p.), qui exploite des archives intéressantes et inédites, comme les dossiers très officiels de l’administration suisse ou le documentaire inédit collection de la société de publicité américaine JWT (James Walter Thomson), qui est l’un des principaux facteurs du triomphe international de Rolex. De quoi faire la lumière dans les coulisses de la marque et expliquer sa dynamique insolente à travers les crises et les faux pas des maisons concurrentes, aujourd’hui largement en retard. On découvre notamment comment Rolex aura incarné mieux que toute autre marque de prestige social le triomphe mondial du « mâle blanc occidental » et ses valeurs conquérantes. Reste à savoir si la déconstruction en cours de cette domination et si les récentes « défaites de l’Occident » (lire Emmanuel Todd) ne sont pas, à long terme, une menace toxique pour cet imperium régalien et pour les « parts de poignet » conquises. . lutté avec acharnement par Rolex pendant près d’un demi-siècle… •••• REGARDER LES EXPORTATIONS : alors que le ralentissement des ventes de montres s’est fait sentir dès l’été 2023, les marques suisses ont persisté, imprudemment, à exporter d’énormes quantités de montres, sans tenir compte de cette baisse, et à surapprovisionner tant leurs filiales que les vitrines de leurs détaillants. Aujourd’hui, les exportations accusent un déclin et, compte tenu de la faible demande des amateurs ainsi que de la crise économique rampante qui fragilise toutes les économies développées, ce n’est sans doute que le début d’une crise systémique du marché primaire (montres neuves), une crise que nous sentions déjà très visible sur le marché secondaire (montres d’occasion, montres de collection, ventes aux enchères, etc.). La déflation d’une bulle qui a duré près d’un quart de siècle est en cours… •••• SWATCH x OMEGA : quelques MoonSwatches biocéramiques plus tard (il en existe déjà vingt-deux versions différentes), voici un nouveau chronographe, dont la blancheur rend hommage à la pleine lune, doté d’un affichage des phases de la lune – d’où son nom, « Full Moon ». . On remarque sur le disque de ce « phases de lune » (à deux heures) un Snoopy allongé sur la Lune. En bonus (mais visible uniquement sous un rayon de lumière UV), une citation de la bande dessinée Snoopy est cachée dans les croissants de Lune : c’est un hommage secret à Snoopy qui est la mascotte de la NASA américaine depuis les années 1960. [il faut savoir le « Silver Snoopy Award » est la récompense la plus prestigieuse que l’agence spatiale américaine peut remettre aux individus et organisations qui assurent la sécurité et donc la réussite de ses missions : un prestigieux prix décerné à Omega en 1970 pour sa contribution essentielle au retour sain et sauf de l’équipage d’Apollo 13]. Autre clin d’œil amusant : les empreintes de Snoopy sur la surface lunaire, au dos de la montre. De quoi faire de cette MoonSwatch « Mission to the Moonphase » (ci-dessous) une future pièce de collection, qui ne sera vendue qu’à raison d’une montre par personne, par jour et par Swatchstore…

• LES MONTRES QUOTIDIENNES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les fabriquent est disponible chaque jour dans Montres et bijoux professionnelsmédia d’information horlogère depuis 2004…

 
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