Quelle épopée ! Avec son équipe de scientifiques, Simon Klemperer, géophysicien à l’université de Stanford, a parcouru des chemins de terre, franchi des ruisseaux à gué… L’objectif de son expédition : prélever des échantillons dans quelque 200 sources naturelles réparties sur près d’un millier de kilomètres au sud du Tibet.
En effet, pour les géologues, l’eau de ces sources vaut de l’or, car elle contient de précieuses informations sur la disposition des couches géologiques (croûte terrestre et manteau). Ces indications sont véhiculées sous forme de bulles de gaz, notamment d’hélium – qui existe sous différentes formes appelées « isotopes ».
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Un schéma très clair
Il faut savoir que l’hélium 3, un isotope léger, était piégé dans la Terre au moment de sa naissance. Sa présence en forte proportion au niveau d’une Source indique donc la présence d’une remontée de roches du manteau terrestre à proximité (« signature du manteau »), tandis qu’une faible teneur signifie au contraire une plus grande épaisseur de croûte (« signature du manteau »). signature crustale »).
Or, la cartographie des sources tibétaines a révélé une tendance très nette, annonce la revue Science dans un article du 10 janvier 2024 consacré à l’étude de Simon Klemperer et ses collègues – présentée le mois précédent au congrès de l’Union américaine de géophysique. (AGU), et actuellement en phase de pré-publication.
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Au sud d’un “doubler” il y avait des sources portant des signatures crustales, et au nord, d’autres portant des signatures mantelliques.
Cette limite correspondrait au bord le plus éloigné de la plaque tectonique indienne glissant sous le Tibet avant de plonger dans le manteau. Mais dans une zone au sud, près de la frontière orientale du Bhoutan, trois sources contenaient également des signatures mantelliques. Les auteurs interprètent ce signal comme celui d’une déchirure de la plaque indienne dans l’épaisseur de sa croûte.
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Flux de roches chaudes du manteau terrestre
Selon leur analyse, la partie supérieure de la croûte glisserait sous l’Himalaya parallèlement à la surface, tandis que la partie inférieure plongerait vers le manteau (subduction). Dans la brèche, un flux de roches chaudes provenant du manteau s’infiltrerait en sens inverse (voir schéma ci-dessous).
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Cette vision se retrouve également « appuyé par l’analyse des ondes sismiques » franchir la frontière entre la croûte et le manteau, poursuit la Science. Les vagues captées par des centaines de stations ont permis aux auteurs de visualiser des structures souterraines ; or, “deux taches visibles sur une image semblent indiquer qu’une tranche inférieure de la plaque indienne s’est détachée de sa partie supérieure.”
De plus, une analyse plus récente, basée sur un ensemble différent d’ondes sismiques, indique un «déchirure sur le bord ouest de la planche» Indien. A l’ouest de la rupture possible, la tranche inférieure semble avoir une profondeur d’environ 200 kilomètres, suggérant qu’elle est “encore intact” ; tandis qu’à l’est, la roche du manteau coule à seulement 100 kilomètres de la surface.
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Risques sismiques
Ces nouveaux travaux ne remettent pas en cause le fait que depuis 60 millions d’années, une lente collision des plaques tectoniques indienne et eurasienne a rapproché l’Inde (anciennement une île) de l’Eurasie, avec pour conséquence de former la chaîne de l’Himalaya.
« Mais les sommets ne sont que le bruit et la fumée de la bataille ; des manœuvres tectoniques à des dizaines de kilomètres en dessous d’eux animent l’affrontement et recèlent des mystères »précise la Science.
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Le professeur Klemperer souligne que la déchirure de la plaque indienne – si elle devait être confirmée par la communauté scientifique – pourrait également influencer la survenue de tremblements de terre au Tibet. Selon lui, cette séparation géologique serait susceptible d’influencer « sur comment et où se forment les tensions »Par conséquent, « sur les risques sismiques ».
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