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Marie L’Allier, justice agent | The Press

« Il n’y a rien de plus gratifiant que de défendre mes joueurs. » Et pour Marie L’Allier, il est temps de briller.

Il y a de l’action dans le monde des agents certifiés FIFA ces jours-ci. Elle vient d’aider sept d’entre eux » [ses] girls » pour signer des contrats avec la Super League of the North (SLN), une nouvelle ligue professionnelle de soccer féminin au Canada. Quatre d’entre eux ont signé avec les Roses de Montréal.

« Je suis fier, je suis heureux ! », a déclaré L’Allier lors d’une entrevue avec La presse. Nous l’avons rencontrée la semaine dernière dans un hôtel du centre-ville de Montréal. Ce matin-là, sa cliente Mégane Sauvé, nouvelle porteuse de la couleur des Roses, était présentée aux médias.

PHOTO FOURNIE PAR LES ROSES DE MONTRÉAL

Mégane Sauvé and Marie L’Allier

Pour L’Allier, le retour de Mégane Sauvé à Montréal, après un an et demi au Portugal, revêt une symbolique particulière.

Quand j’ai évolué pour devenir agent, une joueuse comme Mégane, j’ai travaillé très dur pour avoir sa confiance, pour la représenter. J’ai commencé à lui solliciter en 2020, je n’avais même pas encore de client à cette époque. Elle m’a écouté !

Marie L’Allier

Tous deux ont étudié à l’Université de Montréal – Sauvé a remporté deux championnats nationaux avec les Carabins, en 2017 et 2022. C’est là qu’ils se sont rencontrés.

« Au début, j’ai senti qu’elle était très honnête, le nouveau latéral gauche des Roses nous a soumis. Elle va vraiment écouter son athlète. Dès le début, ça va là où je veux aller. »

« Le déclencheur »

Marie L’Allier, 31 ans, est avocate. Elle se spécialise en droit des affaires au sein du cabinet boutique montréalais BLP Avocats, « une carrière précieuse » pour elle, qui demeure sa « priorité ». « J’ai la chance d’avoir des patrons qui me soutiennent et m’encouragent dans cette passion que j’ai de représenter les sportifs, et dans ma pratique du droit des affaires et du sport. »

C’est donc en même temps qu’elle fait office de justicier auprès de ses joueurs.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Marie L’Allier

Allier a joué au football dès l’âge de 5 ans, évoluant dans des circuits compétitifs pendant des années. Elle pratique toujours son sport, mais de manière récréative. La Montréalaise d’origine a également été entraîneure pendant 10 ans, de l’âge de 17 ans jusqu’à son examen du barreau. Durant cette période, elle a bâti un important réseau de contacts dans le milieu des entraîneurs et du monde sportif au Québec. Elle frappe à plusieurs portes, et échange notamment avec Marinette Pichon, aujourd’hui directrice sportive (DS) des Roses, ainsi qu’avec Émilie Castonguay (directrice générale adjointe des Canucks de Vancouver et ancienne agent), Sasha Ghavami (agent de football et investisseur ), Hassoun Camara (ancien footballeur, conférencier et analyste), pour ne citer qu’eux.

Après 10 ans, elle cherche à raccrocher son poste d’entraîneur, mais pas à « abandonner » le football.

C’est là que se produit le « déclencheur ».

« Les joueurs amateurs se sont retrouvés dans une situation avec un club qui ne voulait pas les libérer », précise l’avocat. A cette époque, j’hésitais un peu à m’y lancer davantage, car je ne connaissais pas vraiment ce domaine. C’était du droit du sport, mais aussi du droit administratif. »

En revanche, ses joueuses ont vécu des situations qui les rendaient « tristes, anxieuses », et qu’elle trouvait « franchement injuste ».

Cela m’a poussé à me dire : “OK, je vais reprendre le dossier, je vais les représenter pour qu’ils puissent être libérés de ce club-là.”

Marie L’Allier

Le club ne collabore pas. Soccer Québec soutient également l’organisation. Marie L’Allier et ses joueurs ont finalement obtenu gain de cause devant Canada Soccer et ont fini par être libérés.

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« J’ai compris que ce chemin rassemblait mes passions : le droit, les affaires, le football et le côté relationnel. »

«C’est un plaisir de négocier avec elle»

Elle devient avocate à 24 ans, puis agent à 27 ans. En 2021, elle cofonde l’agence AMA Gestion sportive, aux côtés de ses anciens associés Ali Gerba et Amro Radwan.

Mais aujourd’hui, elle est autonome et se concentre uniquement sur le football féminin. Une discipline qui, visiblement, a le vent en poupe.

PHOTO FOURNIE PAR PHILVIEWS

Miranda Smith, nouvelle joueuse du Rapid d’Ottawa, et Marie L’Allier

Pour développer son réseau en Europe, elle a mis à profit sa « pure passion » pour le football, « sollicitant » des joueurs, des clubs, des agents, recrutant des dirigeants par « démarchage téléphonique » et via les réseaux sociaux. Elle a effectué plusieurs voyages dans des clubs en (Paris FC), au Portugal (Benfica, Sporting), en Suède (Hammarby), au Danemark, en Espagne, ce qui lui a permis de « renforcer ses relations » et d’en « développer de nouvelles ».

Tout ce parcours fait aujourd’hui de Marie L’Allier une agente « qui connaît le football » et avec qui « c’est un plaisir de négocier », nous confie Marinette Pichon.

Les deux ont évidemment interagi fréquemment ces derniers mois, alors que les équipes du SLN se constituent pour la saison inaugurale.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Marinette Pichon, directrice sportive des Roses de Montréal

C’est une femme qui donne toujours la priorité aux intérêts de ses joueurs.

Marinette Pichon, directrice sportive des Roses de Montréal

Le DS des Roses est une ancienne star de l’équipe de France, longtemps détenteur du record de buts des Bleus. Si elle l’évoque, c’est qu’elle a dû croiser, tout au long de sa carrière, des agents qui n’avaient pas à cœur les intérêts des joueurs. N’est-ce pas ?

« Il y a toujours des faits qui marquent dans la vie. Lorsque vous posez la question aux agents, ils ne répondent pas immédiatement, ils laissent passer des opportunités pour les joueurs et se retrouvent sans club. […] Je trouve irrespectueux de la part des agents de ne pas considérer les approches potentielles, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. »

Cela ne semble pas être la faute de Marie L’Allier.

« Ce n’est pas quelqu’un qui va vous emmener dans des conditions qui ne s’annoncent pas bonnes, souligne Mégane Sauvé. Elle veut le meilleur [pour ses joueuses]et pas seulement gagner de l’argent. »

Pour le principal concerné, tout cela va de soi.

« Je travaille beaucoup le matin, le midi, le soir, parfois la nuit », raconte-t-elle. [Quand elle était au Portugal]Mégane a fait le saut lorsque j’ai répondu à des moments… intéressants ! Mais cela fait partie des sacrifices. C’est une telle passion pour moi. Je veux dire que cela rend tout plus facile. »

La SLN, « très compétitive »

En dehors des plus grands clubs européens, les salaires et les conditions de travail de la SLN sont « très compétitifs » par rapport à ce qu’on retrouve ailleurs dans le monde, affirme Marie L’Allier. Et parfois même aller « bien au-delà ». Le salaire minimum y est de 50 000 dollars, ce qui est « supérieur » à la moyenne des clubs européens, dit-elle. “Et on commence à avoir des preuves tangibles que le niveau va être très intéressant”, avec le profil des joueurs qui arrivent. Ce qui l’« encourage » aussi, ce sont les ententes avec les diffuseurs RDS, TSN, - et CBC. «Ça apporte beaucoup de crédibilité, des yeux. Cela peut paraître anodin, mais la façon dont les matches seront filmés, une ligue européenne va regarder ça et dire : « OK, c’est pointu ». ! » » Allier s’est entretenu avec les six clubs du SLN. Son observation est qu’ils « ne veulent pas avoir l’impression que c’est une première année. Ils tentent de hausser le niveau en s’inspirant de ce qui se fait en NWSL [aux États-Unis] et dans d’autres grandes ligues mondiales.

 
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