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“Certains ont mis toutes leurs économies”, plus de 1.300 victimes de cybercriminalité attendent l’ouverture d’un procès extraordinaire

C’est un procès hors norme qui s’ouvre à Nancy à partir de ce lundi 21 octobre 2024. Vingt-huit personnes sont jugées pour cybercriminalité en bande organisée. Plus de 1 300 victimes ont été recensées dans toute la et plus de 800 parties civiles sont attendues. Le procès aura lieu au Palais des Congrès compte tenu de son ampleur.

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150 avocats, 28 prévenus, 28 millions d’euros de dommages et intérêts, 810 parties civiles et 1 310 victimes connues. Ce procès est présenté comme le plus grand procès de l’année. Un procès majeur baptisé « Carton rouge ». Il débute à Nancy du lundi 21 octobre au vendredi 15 novembre 2024. Nous avons cherché à connaître l’état d’esprit des victimes avant l’ouverture de ce procès.

Achat de cryptomonnaies, de diamants ou encore de faux agents de footballeurs… Les escrocs ont opéré sur plusieurs domaines pour détourner l’argent des victimes. Depuis 2016, Guy Grandgirard et son équipe travaillent sur ce dossier. Il est à la tête de l’Association française de défense des consommateurs (ADC).

« Tout a commencé lorsque nos boîtes de réception ont été inondées et cela nous a intrigués… Nous avons lancé une enquête sur ces sites d’achat de cryptomonnaies et de diamants. Et on s’est rendu compte qu’il y avait des usurpations de noms d’entreprises ou des noms fictifs”, explique le président de l’association.

« Certains sites disaient qu’ils existaient depuis 10 ans alors que lorsque nous avons mené nos recherches, ils n’existaient que depuis trois mois. Leurs appels aux victimes étaient dématérialisés sur des serveurs intraçables. Il y avait un réseau VPN. Tout était camouflé »poursuit le défenseur des consommateurs.

A partir de lundi, l’association ADC se constitue partie civile dans ce procès pour escroquerie en bande organisée. Un système complexe avec des escrocs spécialisés dans les cryptomonnaies ou la qualité des diamants afin de convaincre les victimes.

Là, nous avons des professionnels parfaitement formés, c’est de la manipulation mentale !

Guy Grandgirard, président d’ADC France

« Nous nous sommes constitués parties civiles pour accéder aux dossiers criminels… Cela nous permet de voir ce qui s’est réellement passé et de pouvoir prévenir nos adhérents. Il y aura aussi de la jurisprudence, on pourra la représenter dans le cadre juridique plus tard », explique Guy Grandgirard, président de l’association. “J’attends de ce procès qu’on reconnaisse le statut des victimes, et aussi une sanction.”

L’association France Victimes sera également présente, pour aider et rassurer les personnes venues de toute la France assister aux audiences à Nancy, au Palais des Congrès.

« Nous sommes là pour répondre aux questions des victimes et les soutenir » explains Anne-Sophie Gavriloff, president of France Victimes 54. « Toutes les victimes n’ont pas porté plainte au civil et si elles ne le font pas, elles ne peuvent pas recevoir d’indemnisation. »

Selon la loi, jusqu’à l’ouverture du procès, les victimes peuvent se constituer partie civile. L’association sera là pour remplir les dossiers. Dès juin 2024, elle envoie des lettres aux victimes pour les prévenir du procès.

« Le deuxième point fort, ce sont les journées de plaidoirie des parties civiles. Appelés à témoigner, ils se retrouvent fragilisés.» Un psychologue sera mobilisé sur place.

Il y a des gens qui ont investi toutes leurs économies et se retrouvent fragilisés, nous les accompagnerons tout au long de la démarche judiciaire.

Anne-Sophie Gavriloff, president of France Victimes 54

« L’idée est qu’ils se sentent en confiance. Ce procès va remuer beaucoup de choses. Certaines victimes ont honte parce qu’elles ont été escroquées. Il y a des victimes qui ont investi des milliers d’euros.» conclut la jeune femme.

Après délibération, France Victimes aidera également à la constitution des dossiers d’indemnisation. Les parties civiles pourront faire appel au Fonds de Garantie si les personnes condamnées ne sont pas solvables. Mais les plafonds sont très bas, ils ne seront pas à la hauteur du préjudice, estimé à près de 30 millions d’euros dans ce dossier.

Une ligne téléphonique est mise en place à la disposition des victimes tout au long du procès : 07 50 54 59 32 ou [email protected]

 
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