Après les qualifications, un pilote de renom nous disait non sans une pointe d’ironie : « Personnellement, je ne parierai pas sur BMW, car RLL va encore trébucher « . Il est vrai qu’en deux saisons avec la M Hybrid V8, l’écurie américaine n’a pas apporté entière satisfaction, au point de faire naître des rumeurs de divorce prochain. Mais durant l’hiver, quelques modifications ont été apportées, tant à la voiture qu’à l’organigramme.
Au final, l’équipe de Bobby Rahal n’a pas à rougir de ses performances. L’enthousiasme de ses pilotes ? C’est une autre histoire… Alors bien sûr, la n°25 a perdu du temps sur un changement inopiné de disque arrière droit très tôt dans la course, avant d’écoper de pénalités puis d’être envoyée dans un face-à-face. – talonné par Filipe Albuquerque (Cadillac n°10) dans le dernier tiers de la course. Mais la n°24, de son côté, a réalisé une copie parfaite ou presque, en partant de la pole position, la première du BMW M Team RLL en GTP.
Compte tenu de la pointe de vitesse du Bavarois, Dries Vanthoor semble avoir une véritable carte à jouer lors de la dernière relance, à 38 minutes du but. Hélas, sa voiture endommagée par un contact un peu plus tôt, le Belge a été contraint de se diriger vers la voie des stands pour changer le capot avant, celui-ci raclant le tarmac.
Nick Tandy dans l’histoire
Donc à l’esprit, Matt Campbell s’est également montré impuissant face à Felipe Nasr, qui a pris l’avantage à 22 minutes de la fin. Depuis son arrivée en Floride, le trio que forme l’Australien avec Mathieu Jaminet et Kévin Estre se plaint d’une monture moins vive que le n°7 de Nasr/L. Vanthoor/Tandy, sans que personne ne puisse en expliquer la raison. Et cela s’est vérifié en course, Campbell cédant même à quatre minutes du coup de sifflet final face à Tom Blomqvist, inscrit sur l’Acura ARX-06 n°93 de Meyer Shank Racing avec Colin Braun, Scott Dixon et Felix Rosenqvist.
De quoi permettre à Felipe Nasr de triompher pour la deuxième fois consécutive (la troisième fois toutes catégories confondues) aux 24 Heures de Daytona avec 1”3 d’avance sur le deuxième. Laurens Vanthoor et Nick Tandy ont inscrit leur nom sur la liste pour la première fois. Tandy, qui devient ainsi le premier pilote de l’histoire à remporter les 24 Heures du Mans, les 24 Heures de Daytona, les 24 Heures de Spa et les 24 Heures du Nürburgring.
-Le top cinq final est complété par la Cadillac/WTR n°10 (Albuquerque/R. Taylor/Hartley/Stevens) – qui pourra longuement ruminer ses trois drive through – et la Porsche 963/n°85. JDC-Miller Motorsports (Bruni / Van der Helm / Wehrlein / Aron).
Un vibrateur qui fait des dégâts
Trois concurrents de la catégorie GTP ont perdu leurs espoirs de podium sur le nouveau trottoir de la chicane du Mans. Les charges entraînées par ces dernières seraient désormais plus latérales que longitudinales et peut-être certains n’ont-ils pas su adapter leur réglage en conséquence, y laissant leur suspension avant droite. C’est le cas d’Alex Palou (Acura n°93) en début de soirée, puis de Fred Vesti (Cadillac n°31) et Nico Pino (Porsche n°5) peu avant 7 heures du matin.
Finalement, la Lamborghini SC63 n’a bouclé que 34 tours, victime d’une surchauffe moteur. L’Acura ARX-06 n°60 s’est retrouvée dans le rail après que Louis Delétraz ait perdu le contrôle en pneus froids dans la soirée.
La deuxième manche du Championnat IMSA SportsCar, les 12 Heures de Sebring, est prévue le 15 mars. Une épreuve qui verra l’arrivée en GTP de l’Aston Martin Valkyrie.