C’est peu dire que la cérémonie de vœux, mercredi 22 janvier, à la Maison du sport français, à Paris, était attendue. Dans un contexte de forte réduction budgétaire, la volonté du gouvernement, par un amendement le 16 janvier, de réduire l’enveloppe allouée au sport de quelque 34 millions d’euros supplémentaires était dans toutes les têtes.
Devant un amphithéâtre bondé, le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), David Lappartient, a réitéré son « incompréhension totale » face à la nouvelle coupe envisagée. “Nous sommes prêts à accepter l’effort général mais tout est une question de proportions, et là elles ne sont pas respectées”a-t-il souligné, plaidant pour un amendement « posé par des personnes non en phase ». « Nous sommes derrière vous, Madame la Ministre, pour que le budget soit à la hauteur »a-t-il ajouté à la ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, Marie Barsacq, présente dans la salle.
« Comment pouvons-nous accepter cela après l’été que nous avons vécu ? “, a ajouté Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique (CPSF) et nouvelle présidente de l’Agence nationale du sport, le bras armé de l’État en matière de politiques publiques sportives. « Le gouvernement fait fausse route, ces coupes budgétaires sont un non-sens »ajouta-t-elle en parlant de« une injustice flagrante pour le sport français » et demander à Marie Barsacq de faire entendre la voix du sport à Matignon.
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Bravo dans la salle ; une vingtaine de personnes quittant l’amphithéâtre du CNOSF avant l’intervention du ministre. L’action a été approuvée par le conseil d’administration du CNOSF plus tôt dans la journée, “pour marquer notre mécontentement”a expliqué à l’AFP Eric Tanguy, patron de la fédération française de volley-ball.
« Les arbitrages ne sont pas finalisés »
Invitée à prendre la parole, Marie Barsacq a réaffirmé son soutien au mouvement sportif. “Tu me trouveras toujours à tes côtésassura-t-elle. Je dois la solidarité au gouvernement ; fidélité à vous. » Dans un exercice d’équilibriste, le ministre des Sports avait en effet présenté aux sénateurs l’amendement incluant le plan supplémentaire de 34 millions d’euros avant de qualifier cette proposition de « vraiment disproportionné »dans une interview mardi à Ouest de la France. « Les arbitrages ne sont pas finalisés. Nous sommes dans une phase de discussions avec les parlementaires pour trouver le bon équilibre, je reste pleinement mobilisé »» a déclaré Marie Barsacq mercredi.
La ministre sait qu’elle est attendue. Car depuis une semaine, le monde du sport ne décolle pas. Des sportifs aux organisations interprofessionnelles, en passant par les élus des collectivités locales ou les présidents de fédération, elle a rarement semblé aussi unie. Même si “la réponse est un peu tardive”regrette cependant un observateur averti du sport français.
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Certes, l’amendement du gouvernement a été rejeté jeudi par le Sénat, mais il a fait office d’étincelle au sein d’un écosystème chauffé à blanc par la baisse des crédits sportifs de 273,4 millions d’euros (dont un peu plus 85 millions liés aux Jeux olympiques et paralympiques). ) prévu dans le projet de loi de finances 2025 – une baisse d’un tiers du budget.
-« Sabotage du vivre ensemble »
Une tribune signée par plus de 6 000 acteurs du sport (élus, présidents de fédération, sportifs, anciens ministres des sports, etc.) a été publiée dans Le Parisien Mercredi matin. La veille, plus de 400 athlètes ayant participé aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, dont Teddy Riner, Marie Patouillet et Alexis Hanquinquant, avaient appelé Emmanuel Macron, dans un texte publié dans L’équipea « préserver l’héritage des Jeux »comparer les économies envisagées par le gouvernement à « sabotage du vivre ensemble ».
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Dans une déclaration au quotidien sportif, le président Macron a déclaré « raison » Mercredi aux sportifs insoumis. ” Nous devons tenir nos engagements et donner les moyens à nos athlètes et pour que l’héritage des Jeux profite à tous. », a souligné le chef de l’Etat, qui marque sa dissonance avec le gouvernement sur ce sujet. A l’issue du conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a déclaré « légitime de revenir à un niveau d’étiage plus raisonnable » après « la séquence exceptionnelle en 2024 ».
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Il appartient désormais à la commission paritaire – composée de sept députés et sept sénateurs –, réunie le 30 janvier, de décider du volume des coupes budgétaires qui affecteront le ministère des Sports.