Le grand vainqueur et son dauphin se sont relayés sur le plateau du Figaro pour raconter leur aventure et leur duel.
Ils sont arrivés les uns après les autres, mais pas dans l’ordre des Sables-d’Olonne. Yoann Richomme, deuxième du Vendée Globe, a été le premier à voguer vers la rédaction du Figaroce lundi midi, suivi du vainqueur, Charlie Dalin, ce mardi à 8h15. Les deux hommes ont pu longuement décrypter leur exploit sur les plateaux du Figaro TV avant de prendre le temps d’échanger avec les spécialistes de la voile du secteur de la voile. département. sportif. Des échanges riches avec deux grands champions disponibles, souriants et épanouis, bien qu’épuisés après leur duel autour du monde et leur prestation à bout d’eux-mêmes.
Interrogé par Thibaut Gauthier sur un éventuel « Vendée Blues », phénomène qu’il a connu il y a quatre ans après avoir perdu la première place sur tapis vert pendant 2 heures 30 minutes, Charlie Dalin a répondu : « Je ne l’ai pas encore et je pense que la victoire contribuera à empêcher que cela se produise. » Interrogé sur les sentiments qu’il a ressentis après notre triomphe, Le Havre a mentionné « de la joie, fierté », personnel mais « aussi le travail de l’équipe, qui s’est beaucoup investie et n’a jamais compté ses heures » pour que son marin puisse triompher dans ce qui constitue à la fois son « Coupe du monde » et son « Jeux olympiques ».
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Charlie Dalin n’a pas oublié de rappeler ce que ce Vendée Globe représente aussi pour son épouse, Perrine, et son fils, Oscar : « C’est un investissement familial solide. Pendant la course, il y a eu des moments de stress pour eux (…) J’ai réussi à les avoir régulièrement en visio, je ne voulais pas rompre le lien. »
Choix radical
Invité à détailler les raisons de son succès, le skipper du monocoque Macif parlé de « choix techniques et architecturaux pour la conception du bateau »bien sûr « bonne équipe » et pour la course elle-même, « de la tempête dans l’océan Indien » qu’il a choisi de ne pas contourner vers le nord, comme son dauphin, Yoann Richomme. « Même si Yoann est revenu plus tard, ce fut un moment décisif. J’ai longtemps hésité avant de prendre la décision, j’ai changé d’avis plusieurs fois. Et après, je n’avais plus le droit à l’erreur, il n’y avait pas de plan B, pas d’échappatoire. En fait, à ce stade, je cours dans cette tempête et je ne cours plus avec le reste de la flotte. »
Un choix radical qui s’avérera payant et qui confirme son engagement hors du commun tout au long de son duel avec Yoann Richomme, aboutissant au record de l’épreuve pulvérisé de près de 10 jours (64 jours, 19 heures…) : « Ce duel nous a vraiment poussé à naviguer fort et à tirer sur les bateaux. Si j’avais été seul en tête, j’aurais navigué à un rythme plus doux. Mais il n’y avait pas le choix. Et du coup, cela a donné naissance à ce record. Cela paraît monumental mais il sera battu un jour, je ne sais pas quand. »
-Se souvenir de moments de bonheur comme « le vol majestueux des albatros » et le « passage du Cap Horn de jour »Charlie Dalin a également évoqué les conditions de vie difficiles à bord, avec « humidité permanente », « le bruit très vite à plus de 80 décibels » et des périodes de sommeil réparties entre ” vingt minutes et une heure et demie, sauf une fois où j’ai glissé de trois heures heures ».
« Un nouvel os à ronger »
Non sans oublier de saluer l’importance de la Solitaire du Figaro dans son apprentissage et pour sa réussite (les 10 premiers marins actuels du tour du monde ont concouru dans l’épreuve et trois des quatre premiers l’ont remportée), Charlie Dalin n’a pas tergiversé à le moment de fixer le cap pour l’avenir : « Ça y est, c’est la Route du Rhum (2026). En 2022, je termine deuxième à 2 ans heures, donc ça va être mon nouvel os à ronger »… D’ici là, des vacances au ski en famille et des travaux sur le bateau sont prévus avant la mise à l’eau en mai prochain…
La veille, à l’heure du déjeuner, Yoann Richomme était également apparu détendu sur le plateau de l’émission “Points de vue”. Interrogé par Vincent Roux, il a néanmoins reconnu être revenu « hyper tendu musculairement, mon ostéopathe qui s’occupe de moi depuis quinze ans des années je n’ai jamais vu ça ». La tête va bien, le Varois original reconnaissant la supériorité de Charlie Dalin : « Je savais que Charlie allait être une machine difficile à battre. Il n’y a donc aucun regret, je suis très satisfait du travail effectué. Il y a trois ans, nous avons lancé une équipe à partir de zéro. »
Et après avoir évoqué son « fierté » légitime après cet excellent résultat pour sa première participation à cette « un défi juste incroyable »le skipper du monocoque Paprec Arkéa a évoqué une deuxième participation : « Je me donne du temps pour me reposer, sinon je finirais par m’épuiser, et puis après, je décide. » Alors que son duel avec Charlie Dalin se poursuivra à l’automne sur la Transat Café L’Or puis sur la Route du rhum un an plus tard, ne pas voir Yoann Richomme sur la ligne de départ du Vendée Globe dans quatre ans serait une sacrée surprise.