Juraj Slafkovsky et son aveu inquiétant : « Un joueur de quatrième ligne »

Juraj Slafkovsky, premier choix au classement général de 2022, a-t-il enfin trouvé son identité en Ligue nationale ?

Difficile à dire, mais selon ses propres mots, il serait devenu un « joueur de quatrième ligne ».

Une blague, sans doute. Mais une plaisanterie qui, pour beaucoup, sonne comme un aveu involontaire. Hier soir, après avoir livré une performance plus robuste que d’habitude contre les Stars de Dallas, avec sept coups sûrs, le colosse de 6 pieds 3 pouces et 230 livres a plaisanté : « Je suis un joueur de quatrième trio maintenant, ha, ha, ha. »

Charmant, Juraj. Mais si vous pensez que cette déclaration va nous faire oublier votre énorme contrat de 61 millions de dollars sur huit ans qui prendra effet la saison prochaine, vous rêvez en couleurs.

Et pourtant, à voir comment Martin St-Louis gère son temps de glace, on se demande si cette phrase n’a pas une part de vérité.

Car quand arrive la prolongation du 3 contre 3, où la vision, les mains et la vitesse sont essentielles, Slafkovsky reste collé au banc, spectateur d’un spectacle auquel il n’est jamais invité.

Et soyons honnêtes, on comprend pourquoi : il n’a ni la vision exceptionnelle, ni les mains magiques, ni la vitesse explosive nécessaire pour dominer dans ce contexte.

Tout cela devient encore plus alarmant quand on se souvient qu’il est censé être un joueur de premier trio, un premier choix au classement général, un élément clé de l’avenir du Canadien.

Depuis son arrivée dans la LNH, on s’attendait à ce que Slafkovsky utilise sa taille imposante pour devenir un « attaquant de puissance » un joueur de premier plan, un joueur capable de dicter le tempo et d’ouvrir des espaces à ses coéquipiers.

Mais soyons honnêtes : hormis quelques flashs sporadiques, il n’a pas été à la hauteur de ces attentes. Son tir est correct, mais il ne fait pas trembler les gardiens.

Sa vitesse est acceptable, mais loin d’être spectaculaire. Sa vision est fonctionnelle, mais jamais transcendante. Bref, Slafkovsky n’a pas les outils nécessaires pour briller en prolongation.

C’est là que réside le problème. Martin St-Louis ne l’utilise jamais dans les moments cruciaux, et pour cause.

A trois contre trois, ce n’est pas de robustesse qu’il faut, mais d’intelligence du jeu, de créativité et de rapidité.

Ce sont des qualités qu’on retrouve chez des joueurs comme Nick Suzuki ou Cole Caufield, mais pas chez Slafkovsky.

Si l’on devait résumer son jeu en un mot, ce serait “limite”. Et ce n’est pas ce que l’on attend d’un joueur qui recevra un salaire annuel de 7,6 millions de dollars à compter de l’année prochaine.

Ah, parlons de ce contrat. Dès la saison prochaine, Juraj Slafkovsky empochera 10 millions de dollars par an pendant deux ans, suivis de 9 millions de dollars en 2027.

Ses trois premières années lui rapporteront un total faramineux de 29 millions de dollars. Ce n’est clairement pas le salaire d’un joueur de quatrième trio.

Et pourtant, on ne peut s’empêcher de se demander si ce contrat ne devient pas un fardeau pour le Canadien, une comparaison constante entre ce qu’il est payé et ce qu’il livre sur la glace.

Et là, on ne peut s’empêcher de revenir sur le malaise évident de Kent Hughes lors de sa conférence de presse de mi-saison.

Lorsqu’on lui a demandé son évaluation de la saison de Slafkovsky jusqu’à présent, il a pris un moment pour répondre avant de laisser échapper, presque à contrecœur : « Juraj peut faire mieux. Et il le sait. »

Un constat simple, mais plein de sens. C’est une manière polie de dire que Slafkovsky n’a pas répondu aux attentes.

Et comment est-ce possible ? Depuis son arrivée à Montréal, il semble toujours en quête d’une identité, oscillant entre le rôle de joueur robuste et celui d’espoir offensif.

Hier soir, il a montré des signes de vie avec ses sept coups sûrs. C’est un début, certes. Mais cela ne suffit pas à justifier son statut de premier choix, encore moins son contrat astronomique.

Slavkovsky a été drafté pour devenir un pilier de l’attaque, un joueur qui fait la différence dans les moments importants. Et pourtant, dans ces moments cruciaux, il est absent. Invisible en prolongation, inutile en fusillade.

Ce n’est pas un hasard si Martin St-Louis préfère regarder ailleurs.

Il est temps pour Slafkovsky de se regarder dans le miroir et de décider quel genre de joueur il veut être. Les attentes sont énormes et son potentiel physique est indéniable.

Mais tout cela ne veut rien dire s’il ne trouve pas le moyen d’apporter une réelle valeur ajoutée à son équipe. Si sa taille est son principal atout, alors il doit apprendre à l’utiliser au maximum.

S’il veut être plus qu’un joueur de quatrième ligne, il doit prouver qu’il peut produire, qu’il peut être un moteur offensif et pas seulement un passager.

Et en ce moment, cette blague sur la quatrième ligne sonne comme une cruelle réalité. Car à moins d’un retournement de situation spectaculaire, c’est là que son jeu semble s’adapter le mieux.

Le hockey est un sport qui ne pardonne pas les demi-mesures, et Slafkovsky doit comprendre que son avenir dépend entièrement de sa capacité d’adaptation et d’évolution.

Car en ce moment, il est coincé entre les attentes d’un premier choix et la réalité d’un joueur qui n’a pas encore trouvé sa place.

Alors Juraj, tu veux faire des blagues sur ton rôle ? Bien. Mais n’oubliez pas : les joueurs de quatrième ligne ne gagnent pas 10 millions par an.

Et pour ceux qui le font, les excuses et les demi-mesures ne sont pas acceptables.

À suivre

 
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