Armel Le Cléac’h détient le record du Vendée Globe depuis 2017, bouclant le tour du monde à la voile en 74 jours, 3 heures et 35 minutes. En route vers les Sables d’Olonne, Charlie Dalin et Yoann Richomme remontent l’Atlantique Nord avec une semaine d’avance.
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Armel Le Cléac’h n’est pas surpris. En saluant les marins du Vendée Globe, au départ le 10 novembre, il s’attendait à voir l’un d’entre eux revenir avec un nouveau record. « Les bateaux ont énormément progressé en huit ans. Passer en dessous de 70 jours semblait abordable. Ce qui est plus surprenant, c’est l’écart qui se creuse.»
Charlie Dalin et Yoann Richomme ont en effet passé le Cap-Vert en 58 jours, soit huit de moins qu’il y a huit ans.
Course en tête, en duel, arrêtez-vous. Cela nous oblige à ne jamais lâcher le pied. Vous devez toujours être à votre meilleur.
Armel Le Cléac’h, winner of the Vendée Globe in 2017à France 3 Normandie
Armel Le Cléac’h observe de près le trio caracoler en tête. « Dommage pour Sébastien Simon, qui a cassé un foil, et a eu une chance de jouer. J’étais comme Yoann Richomme, au poste de chasseur en 2012 face à François Gabart et il le sait, il faut y croire malgré tout.
« Charlie doit, de son côté, gérer la pression qui augmente avec l’arrivée. Une avarie pourrait tout compromettre et il est important de garder la tête sur les épaules, malgré la fatigue.
Des avancées technologiques avec des foils, mieux maîtrisées
En 2016, Armel Le Cléac’h parcourt le monde avec une nouveauté technologique : les Foils, ces fameuses ailes qui permettent de prendre de la vitesse en réduisant la surface de contact entre le bateau et l’eau. Non sans risque.
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The foils of Paprec Arkéa, Yoann Richomme’s boat
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©Vendée Globe
Ces bateaux peuvent brusquement accélérer et descendre brusquement jusqu’au niveau des vagues qu’ils heurtent violemment. Les premières générations ont forcément causé davantage de dégâts matériels. Les marins ont dû apprendre à maîtriser leur nouveau jouet technologique. Et les ingénieurs ont bien travaillé.
Guillaume Combescure, Imoca technical director of Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) explains : « Nous avons affiné le design, les sections hydrodynamiques et la forme pour offrir une meilleure stabilité au bateau. Nous avons constaté des progrès notables avec cette édition, nous arrivons vraiment à des solutions performantes.
La voile reste encore un sport mécanique avec des pépins toujours possibles comme la casse du crochet d’une voile d’avant pour Yoann Richomme ce vendredi 10 janvier.
Une préparation intense, avec toute une équipe
La course n’a pas changé et se vit toujours, en solitaire et en mer, avec « vent et eau salée » mais le Vendée Globe commence bien avant de franchir la ligne de départ, en novembre. Les marins se préparent depuis quatre ans, avec une belle équipe.
-Derrière Le Havrais, Charlie Dalin, se trouvent un architecte, des ingénieurs, un lamineur pour le composite, un mécanicien hydraulique, un électronicien qui gère toute l’énergie du bord, un monteur pour le cordage, sans oublier le chef de projet, la logistique…
La réussite d’une course est une combinaison de facteurs, entre les choix du skipper et de l’architecte, la préparation physique et mentale du marin et l’état du bateau.
Guillaume Combescure, technical director of Macif Santé Prévoyance
« Les marins s’entraînent beaucoup. Ils participent à plusieurs courses préparatoires qui leur permettent de mieux connaître leurs bateaux et de tester le matériel. C’est grâce à cela qu’ils ont appris à dompter les foils. D’un côté, le matériel évolue et s’avère plus fiable et de l’autre, les marins sont plus aguerris.précise Guillaume Combescure, le directeur technique de Charlie Dalin.
Les deux leaders du Vendée Globe ont d’ailleurs suivi le même chemin, diplôme d’architecte naval en poche. AAnciens colocataires et coéquipiers, ils partageaient également les mêmes cours, au centre Finistère Course au Large à Port-la-Forêt.
Besides, Yoann Richomme confesses, « Il a une obsession maniaque pour préparation, ingénierie et analyse.
Charlie Dalin vit pour la voile depuis qu’il est petit. À nos confrères de Paris Match, sa mère nous raconte qu’à table il « montrait la direction du vent avec les couverts “, qu’il ” je cherchais quoi faire, l’angle à prendre ».
L’envie de naviguer l’emporte sur tout. ” Nous lui avons lancé un défi : s’il voulait continuer à naviguer, il fallait aussi qu’il ait de bonnes notes. », précise sa mère.
Des conditions météo plus favorables en tête de course
De meilleurs bateaux, des skippers hautement qualifiés, mais celui qui donne le ton, c’est la météo. A ce petit jeu, les conditions n’ont rien à voir avec 2020, où la météo avait été épouvantable. Surtout pour le chef de course.
Même si Guillaume Combescure a observé une descente de l’Atlantique un peu compliquée. « Ils n’ont quasiment doublé Armel Le Cléac’h qu’à mi-course. Un signe que nous pouvons faire encore mieux. avec il se réjouit.
Croisons les doigts, sauf avarie, le Varois Charlie Dalin et Yoann Richomme pourraient arriver en Vendée entre le mardi 14 ou le mercredi 15 janvier, soit 65 ou 66 jours après le départ, établissant un nouveau record. Vingt-huit ans après le Granvillais, Christophe Auguin, un autre Normand pourrait inscrire son nom au palmarès des courses au large les plus prestigieuses.
D’ailleurs, comme l’a toujours dit un autre ténor de la voile : « En mer, on ne pense pas vraiment au record. La seule chose qui compte, c’est d’arriver avant le deuxième”. Et c’est signé…. Michel Desjoyeaux. Double vainqueur du Vendée Globe.
Classement et cartographie sur le site du Vendée Globe.