C’est l’un des premiers bâtiments majeurs que l’on voit lorsque le centre-ville de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, apparaît au détour d’un virage. Perché sur un rocher, l’Hôtel Explorer a célébré son 50e anniversaire en 2024 en accomplissant 50 bonnes actions pour aider la communauté où il est né.
Il est souvent cité comme le premier grand hôtel du Nord.
Construit en 1974, cet hôtel a connu des visites notables, notamment le passage de trois générations de la famille royale.
En 1994, la reine Elizabeth y séjourna lors de sa visite dans la capitale. En 2011, le prince William et son épouse Kate y ont également séjourné. Plus récemment, le roi Charles, avant son couronnement en 2022, et Camilla, ont également foulé le parquet de la suite royale.
Le directeur des conférences et banquets, Rolland-Eric Rakotomena, n’hésite pas à qualifier l’hôtel de grand joyau de l’hospitalité et du tourisme dans les Territoires du Nord-Ouest.
Celui qui y travaille depuis huit ans se souvient de la visite du prince Charles et de Camilla en 2022.
« Ils sont gentils, ils sont agréables »dit-il. « Nous leur avons apporté des petites gourmandises dans leur chambre, des petits souvenirs, et ils ont vraiment apprécié.»
Moments historiques
Dans les années qui ont suivi l’ouverture de l’hôtel, l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest y a élu domicile. En effet, en l’absence de bâtiment officiel jusqu’en 1993, c’est dans une salle de conférence de l’hôtel que se sont déroulées les premières sessions législatives d’un gouvernement naissant.
C’est également dans cet hôtel qu’a eu lieu une partie des travaux de la commission Berger, qui a étudié les conséquences possibles de la construction d’un gazoduc dans la vallée du Mackenzie chez les Premières Nations de la région.
De 1974 à aujourd’hui, l’hôtel, propriété de Nunastar Properties, a vu Yellowknife évoluer et s’imposer comme un lieu d’importance pour le Nord.
L’hôtel Explorer a été le théâtre de plusieurs événements historiques dans les Territoires du Nord-Ouest, comme la Commission Berger qui a examiné les effets potentiels du gazoduc de la vallée du Mackenzie en novembre 1976.
« Le nombre de dignitaires renommés qui sont venus ici, le nombre de conférences que nous avons eues, les conférences internationales à l’hôtel… Pour une ville comme Yellowknife, il y a tellement de gens intéressés à venir ici. »explique Stacey Roteliuk, directrice des ventes et du marketing chez Nunastar Properties
Tourisme et montgolfière
Shane Clark se souvient de son séjour à l’hôtel à la fin des années 1980, lorsqu’il y travaillait comme contrôleur de nuit. Il y a passé quelques étés alors qu’il était étudiant en hôtellerie en Alberta.
Aujourd’hui courtier immobilier, il se souvient de Yellowknife à cette époque, une ville beaucoup plus petite.
« Quand j’y travaillais, c’était le bâtiment d’origine avec 18 étages »il se souvient. « C’était amusant, c’était dynamique. Il y avait une très bonne équipe d’employés. »
Contrairement à aujourd’hui, la majorité des clients de l’hôtel n’étaient pas des touristes partant à la recherche des aurores boréales.
Le tourisme n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. Il y avait beaucoup de voyages de fonctionnaires, quelques voyages d’affaires de grandes entreprises, comme les mines d’or.
Shane Clark, ancien employé de l’hôtel Explorer
Il se souvient de ce qu’il croit être la première cohorte de touristes étrangers visitant Yellowknife, en provenance du Japon. Pour la première fois de son histoire, l’hôtel est resté ouvert pour eux pendant la période des fêtes. Le chef s’est remis au travail pour préparer les repas de ces six ou huit clients, a-t-il précisé.
« C’est aussi à l’hôtel que l’on pouvait rencontrer la plupart des habitants de la ville, au restaurant. C’était « le » restaurant, et il était toujours plein. À moins que vous n’étiez au mess des mineurs du centre-ville, vous étiez au Bedrock Café.
Une anecdote qui me vient à l’esprit est la visite à l’hôtel de l’homme d’affaires Richard Branson, fondateur de la marque Virgin, après le crash de sa montgolfière près de la communauté de Délı̨nę.
« Il voyageait en montgolfière pour une sorte de mission visant à établir un record transpacifique et il se rendait à Los Angeles avec son copilote. »dit Shane Clark. Ils ont dévié de leur trajectoire et ont traversé l’Alaska avant de s’écraser.
Je me souviens de l’avoir vu dans la salle de réception. Je ne savais pas qui il était. […] Il avait son entourage et c’était un grand moment. Mais nous ne savions pas pourquoi ! Nous ne savions même pas qu’il avait fait voler sa montgolfière partout dans le monde.
Shane Clark, ancien employé de l’hôtel Explorer
M. Clark se dit fier d’avoir fait partie de l’équipe de l’hôtel.
« Je pense que ça a toujours été le grand hôtel du Nord. C’est l’endroit où séjourner lorsque vous venez à Yellowknife. »dit-il. « C’est un beau bâtiment, et [l’hôtel] fait tellement pour la communauté. »
50 bonnes actions
Toujours dans un esprit d’aide à la communauté, 50 bonnes actions ont été organisées tout au long de l’année 2024 pour souligner le 50e anniversaire.
Les propriétaires et les employés ont contribué financièrement à plusieurs événements caritatifs et ont participé à plusieurs activités, comme les défilés de la Fierté et de Noël.
Récemment, le personnel a chanté des chants de Noël aux résidents du Centre pour personnes âgées Avens, à Yellowknife. Rolland-Eric Rakotomena est fier d’y avoir participé.
« La philosophie de la maison est pour la communauté, pour garder la communauté vivante »dit-il.
Stacey Roteliuk affirme que les employés ont grandement apprécié l’initiative et ont proposé plusieurs idées.
« Deux chefs de cuisine ont demandé s’ils pouvaient préparer des repas pour le refuge pour jeunes Home Base »dit-elle. « Cela a rendu tout si beau […] pour aider en retour ».
Mme Roteliuk, qui travaille depuis longtemps dans l’industrie hôtelière, affirme que ce lien avec la communauté est important.
Elle espère que l’hôtel pourra poursuivre ces contributions et ces bonnes actions dans les années à venir.
Avec les informations de Shannon Scott