D’une manière générale, la campagne électorale qui s’est terminée ce vendredi (27.12.) s’est déroulée dans une atmosphère paisible et calme. Durant les 21 jours qu’a duré cette campagne, aucun incident majeur impliquant les différentes formations politiques n’a été observé.
Un climat qui est également salué par Christian Baïdessou, expert international des questions électorales, qui déplore cependant le manque d’enthousiasme et l’absence de débats de fond entre candidats lors de cette campagne.
« En termes d’enthousiasme pour un triple vote, on aurait pu s’attendre à un engouement plus grand. Ce qui n’est malheureusement pas le cas. Hormis quelques tournées impliquant des membres du gouvernement – et comme toujours avec les moyens de l’État –, la plupart des jeunes candidats avec lesquels j’ai parlé déclarent opter pour une campagne locale plus en adéquation avec leurs moyens et capacités de mobilisation. Il convient de noter l’absence de débats de fond dans la plupart de ces activités. campagne”estime Christian Baïdessou.
Un manque d’enthousiasme dû au boycott ?
Pour une partie de l’opposition qui refuse de participer à ces élections, le manque d’enthousiasme lors de la campagne est le résultat de leur appel au boycott. C’est ce qu’explique le porte-parole de l’opposition Max Kemkoye.
“Nous rejetons totalement un système électoral irrégulier sans garantie de transparence. Par exemple, le refus de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) de soumettre les procès-verbaux aux délégués des candidats, le refus d’afficher les résultats dans les bureaux de vote et le refus de proclamer les résultats dans les circonscriptions électorales. Tout cela, ajouté à l’exclusivité du contrôle total de l’ANGE et du Conseil constitutionnel par le gouvernement, rend ce processus inacceptable. Alors, avec un tel système, seuls les « damnés » peuvent accepter d’aller à ces élections.», décide le porte-parole de l’opposition.
Mais pour François Djekombé, président du parti Union sacrée pour la République (USPR) et candidat aux législatives, boycotter ces élections n’y changera rien.
“Les citoyens sont libres de voter, car ces élections déterminent leur vie. Que nous y participions ou non, notre pays continuera d’avancer. Je pense qu’au lieu de boycotter en disant : « Si je vote, qu’est-ce que ça va changer ? », il faut aussi se demander : « Est-ce que refuser de voter va changer quelque chose ? »« .
A noter que la campagne électorale a également été boycottée par les médias privés, qui ont dénoncé le manque de soutien financier de l’Etat. La suspension des diffusions interactives par la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA) durant cette période a également été vivement critiquée.