l’essentiel
La moitié de la moitié. C’est ce qu’a duré l’entretien avec le grand Suisse, samedi 14 décembre à midi, au lendemain de la victoire au Stadium sur Saint-Étienne à l’occasion du dernier match de L1 de l’année (2-1) lors de la quinzième journée. Visiblement « joyeux », professionnel et parfois drôle, le milieu Vincent Sierro (29 ans ; international, 10 sélections) n’a éludé aucune question. Evolution de l’équipe, relation avec le coach, méthodes d’entraînement : tour d’horizon avec le patron.
Vincent, la nuit a dû être agréable…
Bien sûr. C’est toujours agréable de gagner, et au Stadium. De toute façon, il est plus facile de s’endormir quand on gagne.
Surtout vu le scénario puisque c’est la première fois que le TFC s’impose cette saison, après avoir été mené.
Cela montre le caractère du groupe. La dynamique dans laquelle nous sommes, la confiance en nos qualités. Quand on marque, on n’a aucun doute : on arrive tout de suite à se remettre dans le bon sens. Après, on sentait qu’on avait ce petit quelque chose pour aller plus loin et, au final, gagner le match. Et voilà, c’est la troisième victoire consécutive à domicile. Être maître de chez soi, c’est ce qui nous a manqué l’année dernière.
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L’équipe a gagné en maturité, ne perd pas le fil du match, continue d’appliquer le plan de jeu. Vous faites de vrais progrès, non ?
Assez. Pour moi, c’est flagrant depuis deux mois. Nos derniers succès se construisent dans la sérénité, dirais-je. Nous n’essayons pas de jouer à tout prix lorsque cela n’est pas possible ; nous nous adaptons à la pièce, ses besoins, son scénario. Par exemple, contre Saint-Étienne, nous avons eu beaucoup moins de possession que prévu. Cependant, nous avons concédé très peu d’occasions. Nous agissons en conséquence.
Comment expliquer, justement, ce changement face au Tef ?
C’est un tout. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu pas mal de départs cet été et donc d’arrivées. Il faut du - pour que l’alchimie se produise. Pour que l’automatisation soit mise en place ; Cela n’arrive pas en une ou deux semaines. Sachant que McKenzie joue comme ça, que King veut le ballon dans une certaine zone… Nous avons commencé le Championnat et les résultats n’étaient pas satisfaisants ; néanmoins, nous sentions que nous étions sur le point d’en récolter les fruits. Ce petit succès en plus à marquer… Naturellement il y a encore beaucoup de choses à améliorer car tout n’est pas parfait. Nous sommes en tout cas sur la bonne voie.
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Le coach ne cesse de vanter votre état d’esprit, le fait que vous vous battez les uns pour les autres…
Nous sommes l’une des équipes qui encaissent le moinsobjectifs attendus une L1 [la deuxième, même, derrière le Paris-SG avec 1,06 occasion de but/match]ça veut dire quelque chose. C’est l’affaire de tous : il ne s’agit pas seulement du gardien qui fait des miracles, des défenseurs qui défendent bien ou des milieux de terrain qui aident en conséquence. S’il faut être bas, tout le monde joue le jeu ; s’il faut appuyer, même chose. C’est pour ça que je pense que le TFC n’est pas facile à jouer pour nos adversaires. Nous sommes un bloc. Tout le monde court, tout le monde respecte les tâches défensives.
Vous êtes aujourd’hui aux portes de l’Europe. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
(sourire) L’objectif est toujours d’être classé le plus haut possible. On aimerait bien grimper à nouveau, ce serait magnifique. Cela demandera de la cohérence car ce qui comptera ce sera le soir du 34e jour. Il y a beaucoup de points sur lesquels nous pouvons nous améliorer pour obtenir des résultats face aux grands acteurs du Championnat. Soyons plus efficaces dans tous les domaines.
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Carles Martinez Novell a déclaré au coup de sifflet final : “Nous nous donnons le droit de rêver.” Quelles sont les ambitions du Toulouse Football-Club pour 2025 ?
Nous aimerions tous retourner en Europe – les supporters le demandent, tout comme nous, les joueurs. La condition est d’être performant tout au long de la saison. Il n’y a pas de secrets.
Il y a un an jour pour jour, Toulouse passait les vacances en position de barrage. Nous avons parcouru un long chemin !
L’équipe, j’insiste, s’est beaucoup agrandie. L’année dernière, l’entraîneur était nouveau, cette saison aussi, l’équipe – comme nous l’avons dit – a beaucoup changé ; bref, il fallait mettre en place un nouveau processus. Et si l’on se concentre uniquement sur 2024, nous sommes quand même une des équipes de L1 à avoir le plus capitalisé (6eavec 50 points en 32 matchs, sur l’année civile). On travaille bien la semaine, le coach sait ce qu’il veut établir pour le match tout en sachant que nos principes restent les mêmes. Vidéo, beaucoup de détails, beaucoup d’échanges pendant les séances, que ce soit de la part du coach, de ses assistants, des analystes. Résultat : à la longue, l’équipe sait parfaitement ce qu’elle doit faire. Tout le monde va dans la même direction.
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Quelle est selon vous l’identité du TFC 2024-2025 ?
Difficile de résumer. Nous aimons jouer, être dans les petits espaces comme en profondeur. Petit périmètre et verticalité, nous avons les deux cordes à notre arc. Car le but n’est pas d’avoir le ballon pour avoir le ballon, mais de créer du danger.
Six draps propres, soit 40 %. Derrière, même sans Nicolaisen blessé (cheville droite) qui ne reviendra qu’en janvier, vous avez trouvé votre rythme de croisière.
Clairement. Désormais, une fois de plus, cela part du front avec le harcèlement des assaillants. Puis les arrière-plans. Cela permet à nos défenseurs d’être moins exposés.
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Devant, Gboho diminué, c’est Babicka qui était aligné d’entrée face à l’ASSE et il a marqué. Le danger est multiple, c’est votre avis ?
Nous avons la chance d’avoir des profils différents. Et des remplaçants qui entrent et peuvent débloquer un match.
Au milieu de terrain, on y arrive : tu fais la doublet avec Casseres puis il y a les pistons Dönnum qui repique souvent à l’intérieur et Suazo qui le dépasse. Le secteur semble-t-il assez équilibré de l’extérieur ?
Je pense que oui. Cristian et moi jouons beaucoup. Et heureusement car on peut souvent se retrouver numériquement inférieur face à 3 ou 4 voire 5 adversaires. Il faut enchaîner les courses, les kilomètres, se couvrir et se couvrir. Parfois, c’est dur physiquement mais oui, je pense que nous nous en sortons plutôt bien. Nous sommes généreux (rires). Aron ne triche pas non plus ; Gabriel, c’est la même chose : un guerrier qu’on voit s’attaquer partout. Quand votre coéquipier se déshabille sur le terrain, vous avez juste envie de l’imiter. C’est la vraie solidarité ; il ne s’agit pas de parler avant le match avec de longues phrases. Cela arrive sur le terrain, quand vous voyez votre ami sur le terrain et que vous revenez le chercher. J’ai l’impression que nous le faisons tous.
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Vous êtes passionné de tactique. Avec votre rôle de capitaine, avez-vous des conversations privilégiées avec Carles Martinez Novell ?
Oui, ça peut arriver… et c’est drôle parce qu’en équipe nationale, lors de l’Euro, on jouait un peu dans ce même système avec un milieu droitier, qui était latéral gauche. Et qui, en phase de possession, a créé le surplus. Pour nous, en Suisse, c’est Aebischer ; à Toulouse, c’est Dönnum. Nous en avons discuté en début de saison avec le coach. Après, il est tellement bon en tactique, il regarde beaucoup de matches, il vous parle de plein de joueurs. Ensuite il y a Jordan (Galtier, assistant) qui filme l’entraînement, décortique des petites séquences et on travaille dessus. Cela fait progresser.
Personnellement, comment jugez-vous votre première partie de saison ?
J’ai fait des matchs plutôt bons puis il y en a eu d’autres où j’étais moins content, disons. J’ai aussi été moins décisif sur le but que lors de la phase retour l’année dernière (ses 6 buts ont été inscrits entre la J18 et la J27). J’essaie de m’adapter aux besoins du XI, ça reste le plus important. Il y a des moments où le travail est ingrat, cependant s’il aide le TFC à fonctionner, je le fais volontiers. J’essaie aussi de faire des différences en passant, dans les 30 derniers mètres, et je sais que je peux encore avoir de meilleures stats.
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