Sandrine Barbarin se souvient de ce samedi 30 mars. Ce soir-là, peu après minuit, au bar de l’hôtel de Lille où séjournaient les cadres de la Fédération française de Karaté et disciplines associées (FFKDA) pendant les championnats de France, Francis Didier, son président, aurait l’a attaquée. “Êtes-vous heureux? Avez-vous obtenu ce que vous vouliez ? »aurait crié le chef. Il lui aurait ensuite saisi les poignets et le col à plusieurs reprises. ” Fermez-la ! Vous n’êtes rien, rien du tout ! » Et concluait son attaque en déclarant : «Je ne me soucie pas du revêtement de sol. Je suis au pouvoir depuis vingt-cinq ans, il ne se passera rien. » Choquée, Sandrine Barbarin, qui siège au conseil d’administration de la fédération et préside un club en Isère (Dojo du Vercors), a porté plainte deux jours plus tard et s’est vu prescrire quatre jours d’incapacité totale de travail.
La raison de la colère de Francis Didier ? Un article de Dauphiné released publié la veille, qui révèle l’ouverture d’une enquête préliminaire pour abus de confiance par le parquet de Grenoble à la suite d’une plainte déposée fin janvier par Sandrine Barbarin pour soupçons de mouvements financiers dissimulés. Une somme de 100 000 euros aurait transité le 10 juin 2022, “dans la plus grande opacité”selon le karatéka – également avocat –, entre le comité départemental de l’Isère et la fédération, sans apparaître dans leurs comptes annuels et sans l’accord préalable, pourtant indispensable, des conseils d’administration des deux associations concernées.
Faux, répondent Francis Didier et Mario Grumic, directeur des services de la FFKDA. « Le comité départemental disposait d’un fonds de réserve très important. Son président, Thierry Lombardi, a décidé de reverser cette somme [100 000 euros] à la fédération de continuer à bénéficier de subventions. Ceci est clairement établi dans la comptabilité fédérale. Nous avons été totalement transparents avec Mmoi Barbarin »appuie le responsable juridique, qui précise avoir commandé un audit du comité de l’Isère au cabinet KPMG.
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Impossible de savoir depuis quand ce système a été mis en place, ni à quoi a servi l’argent, s’interroge Sandrine Barbarin. Les mêmes soupçons de malversations pèseraient sur le comité du Rhône voisin, soutient Michel Cipriotis, capitaine de police à la retraite, secrétaire général adjoint de la fédération de 2008 à 2012 et ancien président de la ligue lyonnaise.
“Le 12 décembre, c’est clair pour moi, je prends ma retraite”
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