Mettons les choses au clair, Marc Bergevin avait parfaitement le droit de accorder une entrevue à un média anglophone, plus précisément au journaliste Pierre LeBrun, afin d’analyser son règne avec les Canadiens de Montréal.
Il ne l’a pas fait pour vous et moi, ni pour les lecteurs de The Athletic. La seule et unique raison pour laquelle il a accordé cette interview était de s’assurer que tous les propriétaires de la LNH connaissaient sa version de l’histoire. Car si au départ, de nombreux observateurs (moi en premier lieu) s’attendaient à ce qu’il retrouve rapidement un poste de directeur général, c’est tout le contraire qui s’est produit.
La tempête parfaite
Marc Bergevin a réussi à amener les Canadiens à la finale de la Coupe Stanley en 2021. J’ai entendu 100 fois que les Canadiens ne méritaient pas d’y être, mais ils ont quand même battu les Maple Leafs, même s’ils tiraient de l’arrière 3-1 en au premier tour, les Jets en quatre et les Golden Knights en six.
Malheureusement, les choses ont commencé à se détériorer rapidement par la suite. Ils ont perdu la finale contre le Lightning en cinq matchs. Shea Weber a pris sa retraite et Logan Mailloux a été repêché en première ronde par l’équipe, déclenchant un scandale qui a ébranlé les fondations du Centre Bell. De plus, les Hurricanes se sont permis de faire une offre hostile à Jesperi Kotkaniemi.
On apprenait aussi quasiment au même moment que Carey Price allait probablement rater une partie du début de saison suivante en raison d’une blessure au genou. De quoi vite oublier le beau parcours de série. Bref, avant même le début de la saison 2021-2022, on savait que les carottes étaient cuites.
Une offre intéressante
Malgré tout, Geoff Molson a présenté à Marc Bergevin une prolongation de contrat de trois ans qui, selon ce qui circulait alors dans la LNH, lui rapporterait 3 millions $ par saison. Cette offre était évidemment en deçà des attentes de Marc Bergevin, et cela explique en grande partie pourquoi il ne l’a pas acceptée. Par la suite, l’équipe connaît un début de saison épouvantable et Geoff Molson décide de remercier son directeur général.
Marc Bergevin s’est ensuite joint aux Kings à titre de consultant auprès du directeur général Rob Blake. Il attend toujours une opportunité de redevenir directeur général d’une équipe de la LNH.
Kotkaniemi a dû partir
Marc Bergevin est également revenu sur le départ de Jesperi Kotkaniemi dans son entrevue avec The Athletic, confiant que le joueur finlandais lui avait dit vouloir partir. Celui surnommé « KK » avait reçu une offre hostile de 6,1 millions de dollars pour un an de la part des Hurricanes.
Il n’est pas nécessaire d’être un grand analyste pour comprendre que cette offre hostile était un cadeau du ciel pour Marc Bergevin. Il pourrait facilement justifier qu’il ne pouvait pas égaler l’offre de son choix de première ronde en 2018. Ce faisant, il pourrait automatiquement corriger une erreur majeure, soit de l’avoir sélectionné troisième au classement général. Je peux vous confirmer que Marc Bergevin a pensé à égaler cette offre hostile des Hurricanes, mais heureusement, il ne s’est pas obstiné.
Reste que la sélection de Logan Mailloux a entaché sa réputation dans la LNH et semble encore être un obstacle. Cela explique sûrement pourquoi il n’a pas voulu s’appesantir sur cette décision dans son entrevue avec Pierre LeBrun. Il sait très bien que ce dossier le suivra longtemps. Reste maintenant à savoir si cet article de The Athletic lui permettra de convaincre un propriétaire d’ici peu.