C’est un constat inévitable dans le monde compétitif du sport professionnel : lorsqu’une équipe continue de perdre, c’est presque toujours l’entraîneur qui en souffre.
Publié hier à 15h51
Martin St-Louis est arrivé derrière le banc des Canadiens le 9 février 2022. Depuis ce jour, il affiche une fiche de 83-113-29 comme pilote du Canadien, s’échelonnant sur 225 matchs. Actuellement, le Canadien occupe 31e place au classement général de la Ligue nationale de hockey.
Avec des résultats aussi en retard, la plupart des entraîneurs seraient sans aucun doute confrontés au bruit de l’horloge et au - qui s’écoulerait, en raison de résultats attendus depuis longtemps. À titre de comparaison, la direction des Bruins de Boston a récemment conclu que Jim Montgomery n’était plus l’homme de la situation derrière le banc, malgré une fiche de 120-41-23 à la barre du club.
St-Louis a mené les Canadiens à une fiche de 14-19-4 pour conclure la saison 2021-2022, et puis ses équipes n’ont jamais fait mieux que 28e place au classement général du circuit.
Dans un contexte de reconstruction annoncé et déjà planifié, la direction canadienne saura-t-elle continuer à jouer la carte de la patience avec son sélectionneur, même si les défaites continuent de s’accumuler et que l’équipe ne progresse pas ?
Si tel est le cas, St-Louis peut s’estimer chanceux, car ses prédécesseurs derrière le banc montréalais ont souvent été payés beaucoup moins que cela. Retour en arrière.
Dominique Ducharme
C’est lui qui était aux commandes jusqu’à ce que la direction du club décide de confier le volant à Martin St-Louis. Ducharme ne sera pas resté longtemps derrière ce banc; un bref passage de 83 matchs répartis sur deux saisons, avec une fiche de 23-46-14. Il a mené l’équipe à la Finale 2021 à la suite d’un étonnant parcours en séries éliminatoires, mais les retraites de Carey Price et Shea Weber, combinées aux décisions hâtives du directeur général Marc Bergevin, ont finalement fait couler le club et donc précipité son départ. Des rumeurs couraient également que les relations de Ducharme avec certains vétérans du club n’étaient pas au beau fixe.
Claude Julien
Après avoir dirigé le Canadien pour la première fois au début des années 2000, Julien revient sur la scène en février 2017, à la tête d’un club qui aspirait à de grandes choses ou, du moins, c’était ce que croyait alors la direction. Mais les échecs répétés du Canadien en séries – deux sorties rapides dès le premier tour –, ainsi que deux saisons qui se sont terminées hors du tableau des séries, ont fini par avoir raison de Julien. L’entraîneur a été congédié au lendemain d’une défaite contre les Sénateurs d’Ottawa, un sixième revers en huit matchs. À ce moment-là, le Canadien avait une fiche de 9-5-4 et se retrouvait en 4e rang de ce qu’on appelait alors la Division du Nord.
Michel Therrien
Michel Therrien a également connu un premier tour derrière le banc montréalais au début des années 2000, avant d’être rappelé en ville pour le début de la saison 2012-2013. Comme Claude Julien un peu plus tard, Therrien n’a pas pu survivre à un long déclin pour son club, qui avait perdu six de ses sept matchs précédents au moment du licenciement, dont trois défaites par blanchissage. Détail intéressant tout de même : au moment de cette décision, en pleine Saint-Valentin 2017, le Canadien de Therrien était toujours en tête de la division Atlantique, avec six points d’avance sur les Sénateurs d’Ottawa. Toutefois, le directeur général Marc Bergevin n’a pas pu résister à l’idée d’un retour de Claude Julien, qui venait d’être congédié la semaine précédente par les Bruins de Boston.
Jacques Martin
Voilà un autre entraîneur qui a dû en payer le prix malgré une fiche très respectable à la barre du Canadien, en l’occurrence une fiche de 96-75-25, incluant le printemps magique de 2010 et une place en finale de l’Est. Mais contrairement au Canadien d’aujourd’hui, le CH d’alors était en mode résultats, et pour Martin, tout s’est effondré le 17 décembre 2011, à cause d’une équipe qui n’a pas du tout performé à la hauteur des attentes. Au moment d’indiquer la sortie à Martin, le Canadien s’est retrouvé à 11e se classe dans la Conférence Est avec 33 points en 32 matchs et une fiche de 13-12-7.