A 21 ans, César Rougé réalise sa saison la plus prolifique en termes de matches disputés. Il n’est pas étonnant de voir son club, les Dragons Catalans, lui proposer une prolongation de contrat de deux ans, qu’il a rapidement signée.
Ses débuts précoces (17 ans) en Élite 1 avec son club de Limoux ont été les premiers signes d’une carrière professionnelle. Un passage de plusieurs semaines avec le Melbourne Storm (du 6 au 18 janvier 2020) a tapé dans l’œil de Steve McNamara, qui a insisté pour que le joueur, qui n’avait que sept matches d’Élite à son palmarès, participe à deux semaines d’entraînement avec ses Dracs en juillet 2020. Un premier contrat de deux saisons et des passages en équipe réserve ont permis au natif de Loupia de franchir de nouveaux paliers.
Des niveaux où Greg Bird, James Maloney, Mitchell Pearce et Sam Tomkins ont joué les professeurs et les guides. Une richesse pour le Blanquetier, élevé dans les serres de Limoux XIII et dans un terreau très fertile pour son sport adoré. Là où son grand-père Yves (Pexiora XIII), son grand-oncle Antoine (Limoux XIII), son oncle Olivier (12 saisons en équipe première à Limoux) et son père Jérôme (quatre saisons en équipe première, entraîneur des U19 et président de l’école de rugby pendant 10 ans) ont foulé leurs crampons et leur passion, pendant plusieurs décennies. Son grand frère, Barthélémy Rougé, international U19 et ancien pilier des Dragons U23, avant de mettre le rugby entre parenthèses pour intégrer l’école d’ingénieurs INSA de Toulouse, reste un soutien avisé du « petit » qui a découvert le XIII de France en 2022, avant un match de Coupe du monde contre les îles Samoa. « Il doit jouer de gros matches maintenant pour progresser, mais oui, le potentiel est là »a déclaré de lui le directeur des Blues, Trent Robinson, en poste en NRL avec les Sydney Roosters depuis 2013. « C’est un joueur qui travaille beaucoup, il a de grandes qualités et il prend de l’expérience après chaque match. C’est un bon garçon qui a envie de travailler, qui veut apprendre tout le temps et qui aime le rugby. Je ne m’inquiète pas pour lui, il s’entend avec tout le monde et je sais qu’il a une belle carrière devant lui. » reprend son coéquipier et partenaire à la charnière, Théo Fages.
« Je suis ici pour performer et peu importe la position dans laquelle je me trouve, du moment que je suis dans les dix-sept. »
Aujourd’hui, Rougé est loin d’être un inconnu en Angleterre et, inévitablement, la tentation de traverser la Manche lui trotte dans la tête : « Quand on se sent bien là où on est, qu’on joue et qu’on a envie de performer dans une équipe comme les Dragons, c’est tout à fait logique d’y rester. Depuis mon arrivée dans ce club, je me nourris de joueurs expérimentés pour progresser et c’est encore le cas aujourd’hui. »affirme le meneur de jeu de l’équipe de France.
De plus en plus de joueurs en fin de contrat
Prêté deux matches à Whitehaven (2022) et deux semaines à Hull KR en 2023, César Rougé a souvent été ballotté, entre une place de remplaçant et une autre en équipe réserve depuis son premier match en SL, le 7 août 2021 face à St-Helens au Totally Wicked Stadium. Deux matches de Super League en 2021, quatre en 2022 et sept en 2023, la progression est là, mais elle est lente et ronge le joueur qui compte déjà neuf feuilles de match cette année. Deux à l’arrière, trois en charnière et quatre sur le banc pour doubler le talonneur, César Rougé sait tout faire (bien). « Je suis là pour performer et peu importe le poste où je suis du moment que je suis dans les dix-sept. Nous sommes des joueurs de rugby, dans un match tout peut arriver et il faut être prêt à toute éventualité et être appelé à occuper plusieurs postes. »ajoute Rougé qui assure que « C’est toujours bénéfique d’offrir une certaine polyvalence à son coach. Cela permet aussi de se fermer quelques portes en moins ».
Travailleur infatigable, ne comptez pas sur lui pour se plaindre, se morfondre ou s’excuser. César Rougé fait tout pour être le premier dès qu’un exercice se présente à l’entraînement.. « Quand on est jeune, il faut se débarrasser d’un maximum d’épines. Il faut travailler son cardio, car si on est le meilleur, personne ne pourra te dire qu’il te manque ça. C’est ce que j’essaie de faire et c’est pour ça que j’arrive en début de saison en bonne forme. »explique ce grand plaqueur. Un garçon qui mesure surtout les aspects sur lesquels il doit gagner en maturité : « Dans mon esprit, je devrai être plus précis dans mon exécution, dans les moments clés du match et apporter un élément déclencheur avec plus d’explosivité. Je dois gérer une équipe et cela s’apprend en jouant »conclut celui qui espère retrouver sa place dans l’équipe samedi à Hull KR.
Sept joueurs seront encore en fin de contrat cet automne. Matthieu Laguerre, Fouad Yaha, Micky McIlorum, Alrix Da Costa, Matt Ikuvalu, Siua Taukeiaho (un an en option) et Manu Ma’u, tandis que Franck Maria et Guillermo Aispuro-Bichet espèrent décrocher un premier contrat professionnel. Rappelons que Tom Johnstone, Mike McMeeken (Wakefield), Tom Davies (Hull KR) et Jordan Abdull (Hull FC) ont déjà annoncé leur départ et que Benjamin Garcia, Julian Bousquet, Romain Naverrete, Paul Séguier, Jordan Dezaria et César Rougé ont signé une prolongation de contrat. Dans l’autre sens, Tommy Makinson (St-Helens), Oliver Partington (Salford) et Nick Cotric (Canberra) ont déjà signé pour rejoindre les Dracs en attendant l’officialisation d’Elliott Whitehead (Canberra) et Luke Keary (Sydney Roosters).
