Un changement d’entraîneur déclenche souvent une renaissance

Un changement d’entraîneur déclenche souvent une renaissance
Un changement d’entraîneur déclenche souvent une renaissance

Un tiers, un tiers, un tiers

Licencier un entraîneur est aussi vieux que le temps. En tant que joueur, j’ai déjà vécu le départ de mon entraîneur au milieu d’une saison. J’ai vécu ce sentiment avec les Penguins, mais aussi avec les Flyers.

À Philadelphie, Craig Berube a remplacé Peter Laviolette après seulement trois matchs (trois revers). C’était en 2013-2014.

À Pittsburgh, Michel Therrien a pris la place d’Eddie Olczyk lors de ma saison recrue (2005-2006). Trois ans plus tard, Dan Bylsma reprend le flambeau de Michel.

J’ai toujours aimé Mike. Il m’a eu coaché pendant cinq saisons, dont un an à Wilkes-Barre dans la Ligue américaine. Je le dis aujourd’hui avec le recul. Si nous n’échangeons pas Mike contre Dan en 2008-09, je ne sais pas si nous gagnerons la Coupe Stanley.

Je me répète, mais j’adorais Mike. Je ne le critique pas. Il était bon pour moi. Le changement a cependant porté ses fruits. Nous avions besoin d’une voix différente à cette époque. Oui, nous avons gagné avec Bylsma dès ses premiers mois derrière le banc des Penguins. Il a eu un impact sur notre victoire. Mais il y avait aussi d’autres éléments. Sergei Gonchar a raté une grande partie de la saison et nous avons effectué des échanges à des moments clés cette année-là. Bill Guerin a changé la dynamique de notre équipe à son arrivée.

Un changement de entraîneur ça change plusieurs choses en pleine saison. C’est comme si vous pouviez repartir de zéro. C’est un renouveau et une renaissance. C’est une renaissance de la culture, une renaissance de la pratique et une renaissance des réunions de routine et d’équipe. Il y a un vent de changement qui touche toute l’organisation.

Le passage de Mike à Dan avait propulsé notre équipe.

Lorsqu’il y a un licenciement, il y a un phénomène mathématique. Guy Boucher l’a déjà bien expliqué. Dans un vestiaire, ils sont un tiers des joueurs à se réjouir du départ du entraîneuril y a un tiers des joueurs qui sont tristes et l’autre tiers reste en ligne.

L’objectif d’un nouveau entraîneur il ne s’agit pas de motiver le tiers des mécontents, mais de faire en sorte de faire entrer les gars restés ambivalents dans le groupe des gars heureux. Quand une grande majorité d’acteurs croit aux valeurs du nouveau entraîneurles autres qui boudent n’ont pas d’autre choix que de suivre. De toute façon, il y a toujours des gars qui râlent dans un vestiaire de la LNH.

Avec l’arrivée d’un nouveau entraîneuril y a une nouvelle énergie. On a le sentiment de recommencer une saison. La voix dans le vestiaire change, les lignes changent et les joueurs cherchent à gagner la confiance du nouvel homme derrière le banc. Pour un joueur qui ne réalise pas une bonne saison, un changement de entraîneur c’est aussi l’occasion de remettre une saison sur les rails. Vous ne pouvez plus blâmer la personne qui a géré votre temps de jeu. Il suffit de se regarder dans le miroir.

Quant à Jim Montgomery, je le connais de loin. Je n’ai pas de relation particulière avec lui. J’ai encore des antennes à Boston et je sais que c’est un entraîneur juste, mais exigeant. Il était aimé de ses joueurs. Lorsque vous maintenez une fiche supérieure à ,700 (120-41-23) derrière le banc d’une équipe de la LNH, vous ne restez pas longtemps sans emploi.

Doug Armstrong et les Blues n’ont pas hésité à lui ouvrir une porte. Montgomery méritait une autre chance. J’ai regardé des interviews avec plusieurs joueurs des Bruins et une phrase revenait sans cesse : « Nous perdons un bon être humain. »

Au premier tour des séries éliminatoires l’an dernier, Montgomery avait déclaré que David Pastrnak devait mieux jouer contre les Maple Leafs. Il l’a critiqué publiquement. Qui a marqué le but en prolongation lors du match 7 pour éliminer les Leafs ? Pastrnak. C’est le signe que son message passait toujours.

Mais quelques mois plus tard, les Bruins voulaient du changement. C’est encore une fois la loi cruelle du sport professionnel.

* Propos recueillis par Jean-François Chaumont, journaliste senior LNH.com

 
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