90 % des médaillés français ont déclaré éprouver des sentiments de solitude, de tristesse, voire de dépression, alors que l’enthousiasme créé autour de Paris 2024 s’est désormais calmé.
Publié le 28/11/2024 07:05
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Ils se retrouvent une nouvelle fois, loin de la capitale, à Tignes, en Savoie. Les 83 médaillés français de Paris 2024 participent aux Etoiles du sport, un événement qui permet aux jeunes espoirs de bénéficier de l’expérience de leurs aînés, en l’occurrence les champions olympiques et paralympiques.
Mais quelques mois après l’événement, la ferveur s’est retombée. 90 % des médaillés français de Paris 2024 ont déclaré ressentir de la solitude, de la tristesse et de la dépression. Une tendance qui touche évidemment les champions olympiques, mais qui est encore pire chez les athlètes paralympiques. Car outre l’enthousiasme forcément essoufflé, ils voient désormais disparaître les subventions et les sponsors.
Nélia Barbosa, vice-championne paralympique de canoë, en est un exemple. Elle a été soudainement confrontée à cette dépression, juste après les Jeux. Au point d’appeler un psychologue. « On nous demande tellement de choses… On nous demande d’être à 100 % tout le temps, chaque jour. En fait, nous sommes des êtres humains et nous avons des défauts. »explique-t-elle.
« Nous sommes passés de trois entraînements par jour à rien du tout, du jour au lendemain. La fête est finie et nous devons reprendre une vie normale.
Nélia Barbosa, vice-championne paralympique de canoësur franceinfo
« J’ai eu beaucoup de mal à reprendre l’entraînement. Nous avons vécu quelque chose de tellement grandiose, de tellement unique que nous ne retrouverons jamais de telles émotions dans d’autres compétitions. Cela fait un peu réfléchir.résume le médaillé français.
Pour Antoine Praud aussi, sa condition dépassait la nostalgie. Il a également eu du mal à retrouver une vie normale après sa médaille de bronze en para-athlétisme. “On avait vraiment l’impression qu’il y avait une “ambiance de Jeux” et du coup il n’y en a plus et ça te manque à moitié : ‘Rendez-moi ça, c’était tellement bon, tout le monde était souriant et heureux’. Il y a cette petite dépression qui vient vous gifler et vous dire que les Jeux sont finis et qu’il faut attendre quatre ans pour revivre cela.il confie.
Une dépression accentuée par perdre leurs sponsors comme la plupart des athlètes paralympiques. Mais Nélia Barbosa et Antoine Praud comptent bien décrocher de nouvelles médailles dans quatre ans à Los Angeles.
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