Comme Vingegaard, ils font face à la peur après une chute

Comme Vingegaard, ils font face à la peur après une chute
Comme Vingegaard, ils font face à la peur après une chute

Les séquelles physiques sont une chose, les séquelles psychologiques en sont une autre. Jonas Vingegaard (Team Visma | Lease a Bike), récupéré après une lourde chute lors du Tour du Pays Basque il y a près de trois mois, « le plus difficile de (à) carrière “fait son grand retour sur le Tour de France ce samedi 29 juin à Florence (Italie). Le double tenant du titre, « pas en mauvais état » mais sans certitudes, il faudra aussi gérer l’appréhension du retour au vélo, inhérente aux suites d’une chute en cyclisme.

Difficile de savoir comment il va réagir, car il n’a jamais été confronté à une telle situation depuis qu’il a explosé au plus haut niveau. Va-t-il conduire comme avant ? Est-ce que cela va atténuer les risques ? « Cela dépend de la sensibilité du coureurdécrit Anthony Perez (Cofidis). L’énorme chute du Pays Basque va traumatiser certaines personnes plus que d’autres. »

“Si tu as trop peur, il vaut mieux rester à la maison.”

Steff Cras, lui aussi violemment projeté au sol lors de la descente en Espagne, victime d’un pneumothorax, de plusieurs fractures de côtes et de deux fractures vertébrales dorsales, assure par exemple qu’il ne subira aucune conséquence psychique. « J’avais peur sur le moment, c’était traumatisant car je n’arrivais pas à bien respirer, mais au fil des semaines, on oublie la chute.précise le dirigeant de TotalEnergies. C’est juste de la malchance. Si tu réfléchis trop, tu vas reculer… C’est comme monter une côte, si tu penses que tu vas abandonner, tu abandonnes. Tout est dans la tête. Et s“Si tu freines plus fort, tu perds la course. Si tu as trop peur, il vaut mieux rester à la maison ou arrêter le sport, car les descentes font partie du cyclisme.”

Le Belge a enchaîné les descentes lors de l’entraînement en Sierra Nevada, ce qui l’a aidé à préparer son retour à la compétition en Slovénie il y a quelques jours (9e). « Mais ilc’est une autre histoire pour Vingegaard, qui est resté longtemps à l’hôpitalcomparer-t-il. « Je n’ai pas été opérée et je suis rentrée chez moi rapidement. »

“Il a fallu du temps pour revenir…”

Pour Perez, « Il y a des chutes qui marquent plus que d’autres ». Et pas forcément ceux imaginés : le Toulousain avait été percuté par une voiture dans une descente du Tour 2020, ses poumons avaient été perforés, mais il n’avait pas « Je n’avais aucune appréhension » pour son retour, car il était « Je suis tombé sur un événement de course ».

” Cependant, Il y a eu des chutes où c’était plus difficile mentalement aprèsil continue. Quand tu ne sais pas ce qui s’est passé, quand ton cerveau ne l’a pas compris… Il cite un exemple.

« En Ardèche, dans une descente, un petit virage à gauche, j’étais dans le deuxième groupe et je me suis dit : « Maintenant, détends-toi, aucun risque ! » Et boum ! Je me suis envolé, alors que j’étais dans la roue de gars qui avaient très bien passé ce viragese souvient le coureur de Cofidis. Peut-être que mon corps s’est relâché, que je n’étais pas concentré… Après, tous les virages que j’ai pris qui ressemblaient à celui-là, je me suis moins penché, j’ai pris moins de risques. Il a fallu un peu de temps pour revenir, je dirais quelques mois… »

« Une vraie appréhension !

Un autre témoignage, celui de Romain Combaud (Team dsm-firmenich PostNL), confirme les difficultés mentales que peuvent rencontrer les cyclistes après une chute. « Il y a une réelle appréhensionnote le Français. On a l’impression de rentrer à la maison après la course… Après une grosse chute, j’ai eu peur en remontant sur mon vélo !

Comment cette peur est-elle caractérisée ? « Nous prenons moins de risquesil à répondu. On verra davantage le danger, ça nous fera réfléchir un peu plus… On se dira : « C’était bien avant, mais plus maintenant. Et nous attendrons.

Pour surmonter cette peur, de plus en plus de cyclistes bénéficient d’un soutien psychologique. “Il y a beaucoup de travail mental, ça devient important dans notre sport”notes Combaud. « L’équipe m’a proposé une aide psychologique après ma chute au Pays Basqueprécise Cras, mais je n’en ressentais pas le besoin, car j’avais ma famille et ma femme à mes côtés. »

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Une aide bienvenue mais qui n’est pas toujours suffisante, car le rythme dans le peloton ne cesse d’augmenter, et les risques avec. « Parfois, on est à plus de 100 kilomètres de l’arrivée, et il faut être très vigilant en haut d’une bosse, car à la descente, il peut y avoir des cassuresnotes Combaud. Avant, on se disait qu’on allait pouvoir récupérer en haut, manger, tout ça, mais maintenant, la descente est presque plus importante que la montée. Ça fait un peu peur, mais bon, c’est le vélo qui devient comme ça… »

 
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