Jonathan Clauss, de retour en terrain connu – .

Jonathan Clauss, de retour en terrain connu – .
Jonathan Clauss, de retour en terrain connu – .

L’arrière droit des Bleus, Jonathan Clauss, a vu sa carrière décoller définitivement à Bielefeld, à quelques kilomètres du camp de base des Bleus à l’Euro. Là où le Français, qui avait presque perdu espoir, a commencé à croire qu’il pouvait jouer au plus haut niveau.

Dès le début, Jonathan Clauss y a vu un clin d’œil du destin. Un Euro en Allemagne, le pays où il s’est fait connaître et un camp de base à Bad Lippspringe, à 45 kilomètres de Bielefeld, le club qui l’a fait exploser. « Je suis content d’y retourner, c’est là que tout a commencé », sourit-il avant de s’envoler vers l’Euro. « C’est l’un des clubs où j’ai vraiment pris plaisir à rejouer au football. Un entraîneur m’a donné ce second souffle, le goût d’être sur un terrain, d’être heureux. Le clin d’œil personnel est très beau. Revenir en Allemagne avec le coq sur le cœur, ça réveille des souvenirs, et ça fait réfléchir, ça prend de la place. L’Allemagne reste un pays que j’ai beaucoup apprécié à travers la vie et le football. »

Car lorsqu’il signe à l’Arminia Bielefeld en 2018, le moral du joueur est au plus bas. Son équipe de Quevilly-Rouen vient d’être reléguée en National et Clauss n’a plus de contrat. Une période difficile, d’autant que le Strasbourgeois a déjà galéré pour y arriver : non retenu au centre de formation de Strasbourg, il est passé par Vauban (5e division), Linx (5e division allemande), Raon L’Etape (5e division) et Avranches (National)…

« Il a tout filmé »

« Il était au chômage, il y avait quelques touches de clubs de Ligue 2. Il doit partir en essai à l’étranger… », se souvient un proche. En Biélorussie, en l’occurrence. Au cas où, Clauss avait aussi en tête, un temps, un plan B, celui de faire des petits boulots. Jusqu’au coup de fil de Samir Arabi, directeur sportif, à l’époque, du club de Bundesliga 2. « Je regardais beaucoup la Ligue 2 car il y a beaucoup de joueurs intéressants, répète le manager. Je l’avais vu plusieurs fois et la première fois, j’ai vu qu’il avait quelque chose de spécial. Sa technique mais aussi sa vision du jeu. Il sentait très bien les positions sur le terrain. » L’Alsacien, qui comprend et parle un peu l’allemand, signe. Et le destin fait le reste : l’arrière droit du club se blesse et après trois entraînements, Jonathan Clauss débute comme titulaire à Hambourg. « Je me souviens qu’à son arrivée au stade de Hambourg, il filmait tout car jouer dans un tel stade un lundi soir, c’était particulier », sourit Samir Arabi. « Là, il se retrouve directement en Allemagne en Bundesliga 2 avec des stades de 50 ou 60 000 places remplis. Il passe d’un QRM-Sochaux à Bielefeld-Stuttgart à la Mercedes-Benz Arena », se souvient un membre de son entourage. D’abord arrière latéral dans une défense à quatre, Clauss s’épanouit encore davantage lors d’un changement de système, où il joue plutôt le rôle d’ailier.

Discipline et bonne ambiance

« Il était déjà meilleur offensivement que défensivement », reconnaît Samir Arabi. Sa carrière décolle définitivement et les doutes exprimés par certains en interne s’évaporent très vite. Il dispute 29 matchs lors de sa première saison. Et, s’il pouvait parfois sortir de la boîte par le passé, le latéral s’apaise. « La discipline allemande, c’était quelque chose pour un gars comme lui qui n’avait pas été discipliné depuis le centre de formation. Il payait des amendes parce qu’il arrivait en retard à l’entraînement », ajoute un proche. Sur le terrain, rien à dire. Dans le vestiaire, non plus. « Il s’est adapté facilement, c’est un bon gars. Il a été complètement accepté par le groupe, se souvient Arabi. Il était très important pour l’équipe, il plaisantait dans le vestiaire. Il était drôle, il mettait la bonne ambiance. » Il mettait parfois de la musique, aussi. L’aventure s’est arrêtée au bout de deux ans, en 2020, quand l’Arminia Bielefeld est monté en Bundesliga avec une équipe talentueuse (notamment Stefan Ortega, actuel gardien de Manchester City). Adoré des supporters, devenu un cadre de l’équipe (36 matches, 5 buts, 10 passes décisives), Clauss a choisi de rejoindre Lens. « On voulait le garder mais on n’a pas réussi à trouver un accord. Ça arrive », confie Samir Arabi. Convaincu que le joueur peut viser les sommets, son entourage le rapatrie en France avec le succès qu’on lui connaît. Et cette participation à l’Euro. « Je serais un menteur si je vous disais que je m’y attendais, avoue Arabi. Je vous aurais dit qu’il pouvait jouer au plus haut niveau mais qu’il devienne international, c’est incroyable. » Et son passage à l’Arminia Bielefeld y est pour beaucoup.

Valentin Jamin, avec Arthur Perrot (à Paderborn)

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