«Je vais te tuer, tu vas mourir. Si tu n’avortes pas, c’est moi qui t’avorte » : François (le prénom a été changé) a-t-il réellement proféré ces menaces de mort jeudi dernier contre sa compagne, enceinte de quelques semaines ? Il s’est retrouvé ce lundi au box du tribunal correctionnel de Meaux pour s’en expliquer. Mais au dernier moment, il a préféré demander un délai pour sa défense.
C’est à Courtry, chez son amie, que les menaces ont été proférées. Même si elle n’a pas porté plainte et ne s’est pas constituée partie civile à l’audience, elle a dénoncé des violences psychologiques et physiques récurrentes, notamment des gifles, des coups de poing et des étranglements. Même si ces deux jeunes gens se fréquentent depuis trois ans, alternant ruptures et retrouvailles, ils ne vivent ensemble que depuis un mois.
La substitut du procureur Léa Dreyfus a demandé le placement du prévenu en détention provisoire, dans l’attente de l’audience du procès. Le procureur avait un argument de poids : la veille des violences, François avait été condamné à 14 mois de prison avec sursis avec sursis par le tribunal correctionnel de Meaux, dans le cadre du plaidoyer de culpabilité, pour une affaire de vol aggravé. “Il n’a absolument pas tenu compte de cet avertissement légal”, a-t-elle déclaré.
Ce n’est pas vraiment l’analyse de l’avocat de la défense, qui plaidait pour un contrôle judiciaire strict. « Cette condamnation du 20 novembre n’est pas définitive car mon client peut encore faire appel », a rappelé Me Emmanuel Giordana. Avant de souligner : “Il a à peine 20 ans, c’est important.” Lors de l’enquête sociale rapide, il a précisé différentes possibilités d’hébergement autre que chez sa compagne et il a évoqué son CDI dans un fast-food. Mais rien n’a été vérifié. Les juges ont décidé de placer François en détention provisoire, en attendant son procès, prévu le 23 décembre.