Vous venez de remporter la barre du Figaro Région Bretagne Océane, quel parcours vous a mené jusqu’ici ?
J’ai appris à naviguer à l’Aber-Wrac’h en Optimist. Ensuite, j’ai fait mes cours à
Brest au Pôle Espoirs en 420 en sport études et au Pôle France en 470 France. J’ai ensuite alterné avec la Région Normandie et Cédric Chateau sur des projets comme le Tour de France en Diam 24 ou le match race. Et depuis plusieurs années en foil : en 69F et ETF26 avec une équipe féminine. Tout cela m’a permis de me former à la voile sur plusieurs supports. Et des livraisons et des formations en Figaro.
Comment vous est venue l’envie de partir au large ?
Il y avait deux choses qui m’intéressaient : le foil et le large. Par rapport à mon entourage, mes amis, c’est la mer qui a pris le dessus. Et notamment après l’étape de la Solitaire du Figaro Paprec en double (3ème avec Pierrick Letouzé) que j’ai pu faire cet été. Je sortais d’une blessure cette année (ligaments croisés). Je n’avais pas réussi à m’y retrouver et ça a été un tournant. Déjà pouvoir naviguer à nouveau sans appréhension et sans douleur et performer dans cette épreuve, cela m’a confirmé que c’était ce qui me plaisait.
Vous aviez déjà participé à une sélection il y a quatre ans, pourquoi revenir ?
Il y a quatre ans, je venais de faire quelques déplacements en Figaro avant la sélection. J’étais encore étudiant (Ensta Bretagne à Brest) et c’était plus à découvrir. Il y a deux ans, j’ai déposé un dossier mais j’étais encore dans mes études et ça avait été compliqué. Surtout, je me suis cassé le ménisque deux semaines avant la sélection, donc c’était fini. Ce fut une année blanche pour moi. C’est super de terminer cette année avec cette victoire sur la sélection car j’ai fini mon diplôme, réparé mon genou et gagné la barre de
Figaro
.
Vous avez fait beaucoup d’équipages. Mais le solitaire vous attire depuis longtemps ?
J’ai fait ma formation en équipage, c’est très enrichissant de travailler comme ça. Mais c’est bien aussi de naviguer seul et de se dire que c’est toi qui l’as fait seul, avec tes petites mains, et que tu ne dépendais de personne.
Vous avez navigué sur pas mal de supports : comment voyez-vous la navigation sur le Figaro 3 ?
Grâce au monotype, je l’aime beaucoup. Tout le monde peut se battre sur un pied d’égalité. C’est vraiment important pour moi, un peu comme aux JO. Alors oui, le bateau est dur mais il est super sympa. Il existe de nombreuses allures permettant de réaliser de superbes glissades. J’ai hâte d’apprivoiser cette bête.
La saison à venir s’annonce intense avec comme temps forts une Transat Paprec en double (Concarneau – Saint-Barth) et la Solitaire du Figaro Paprec : comment l’imaginez-vous ?
J’ai de la chance car c’est une saison qui démarre en double. Je pourrai me former rapidement et après, je bénéficierai d’une belle structure de formation et d’accompagnement qu’est le Pôle Finistère Course au Large. J’ai aussi un partenaire fantastique en la personne de Victor (Le Pape, skipper du Figaro Espoir). Et maintenant à moi de progresser rapidement grâce à tout cet entourage. Jusqu’à présent, j’ai toujours fait un stage ou des études. Mais désormais, je vais pouvoir être à 100% sur mon projet sportif. Ça va être nouveau et c’est excitant.
Que vous apportera le démarrage avec Victor (Le Pape) et le Pôle Finistère Offshore Racing ?
Le Pôle est un cadre privilégié pour débuter, se structurer, retrouver les leviers du bateau. A moi aussi de m’enrichir d’autres expériences pour performer le plus rapidement possible. Le défi est de me nourrir du Polonais et de Victor mais aussi de créer un duo où j’ai quelque chose à apporter.
Y a-t-il une appréhension à se lancer dans la navigation hauturière en solo,
Non, j’ai peut-être eu des appréhensions avant mais l’étape de cet été où on a vraiment tout fait comme si on était seuls : du brief météo au contrôle du matériel et ça m’a rassuré sur ce que je veux faire.
Sénégal