Daniel Cousin – « la sélection, ce n’est pas le carnaval »

Daniel Cousin – « la sélection, ce n’est pas le carnaval »
Daniel Cousin – « la sélection, ce n’est pas le carnaval »

Discret ces derniers mois, l’ancien international gabonais Daniel Cousin est sorti de son silence en accordant une interview exclusive pour Afrik-Foot.com. Sans ironie, l’ancien attaquant de Lens s’est exprimé sur les débuts du nouvel entraîneur des Panthères, Thierry Mouyouma, ou encore sur sa vraie-fausse arrivée au poste de directeur général de la sélection gabonaise.

Entretien réalisé par Yoro Mangara,

Comment jugez-vous les débuts de Thierry Mouyouma à la tête de la sélection gabonaise ?

Je pense que c’est un bon début. Ils ont privilégié un coach local, ce qui est à la mode aujourd’hui en Afrique. Et pour avoir joué avec lui en sélection, c’est quelqu’un de droit, d’honnête, qui saura apporter de la rigueur dans la sélection et de la discipline. On l’a vu lors des deux derniers matches des éliminatoires de la Coupe du Monde Afrique, on a fait un faux pas Côte d’Ivoire (défaite 1-0) tout en réalisant un très bon match. Il faudra lui laisser du temps et ne pas se précipiter.

Le Gabon est à un point de la Côte d’Ivoire dans son groupe de qualification pour la Coupe du monde. Pensez-vous que votre pays peut se qualifier pour la Coupe du Monde ?

Je pense que c’est possible. Je crois que nous aurons neuf places en Afrique (9 places garanties et une possible 10ème après victoire aux barrages intercontinentaux, ndlr). Il y a des places à prendre, il faut y croire. Pourquoi pas le Gabon ? Le sérieux sera le moteur de cette qualification.

© IconSport

Nous sommes sur la bonne voie, d’autant plus que Pierre-Emerick Aubameyang revient en sélection. Il a eu une longue discussion avec le coach qui constitue un groupe autour de lui. Il sera composé de jeunes qui ont du talent. Maintenant, il va falloir y aller, en commençant par gagner les matchs à l’extérieur. Nous savons tous que nous avons du mal à gagner à l’extérieur. C’est un petit défaut qui doit être corrigé. Nous devons faire un sans-faute pour espérer nous qualifier pour la Coupe du monde. Ce serait historique et ce serait une bonne chose pour le pays et la population gabonaise.

Une coupure de courant a entraîné l’interruption temporaire du match contre la Gambie le 11 juin (3-2) à Franceville dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde. Est-ce une bonne image pour le pays ?

C’est une mauvaise image. Je serai honnête avec vous. Une coupure de courant en plein match n’est pas possible. Et le pire c’est que ça se répète. Mais je sais qu’au niveau de l’État, les autorités tentent de corriger cela. J’habitais au Gabon et j’ai moi aussi été victime de ces coupures d’électricité. Je le savais chez moi, j’ai des problèmes d’électricité chez moi (rires), donc je sais ce que c’est ! Évidemment, cela a l’air très amateur.

« Certains joueurs veulent faire en équipe nationale ce qu’ils n’osent pas faire en club »

Pourquoi n’avez-vous pas conservé votre poste de directeur général au sein du staff Mouyouma ?

J’ai dû récupérer mon travail. Je me suis rendu à Libreville en novembre 2023 pour discuter avec les responsables du football gabonais. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à trouver un terrain d’entente. Nous ne sommes pas parvenus à un accord avec la fédération. Cela ne veut pas dire que demain nous ne pourrons plus travailler ensemble car, dans la vie, il ne faut jamais dire jamais. Aucune porte n’est fermée, mais pour l’instant j’ai décidé de m’effacer un peu.

Que pensez-vous du management de Mouyouma ? Il a déjà écarté Aaron Boupendza et exclu Guélor Kanga d’un rassemblement…

C’est un message fort qu’il veut faire passer en matière de discipline. Pour avoir connu Boupendza et Kanga en sélection, ils commettent toujours des manquements à la discipline à répétition. Je comprends la décision de Mouyouma, car à un moment donné, il faut dire stop. La sélection nationale, ce n’est pas le carnaval. Il y a certains joueurs qui veulent faire en sélection ce qu’ils n’osent pas faire en club. Ils viennent à la sélection et font tout et n’importe quoi, je pense qu’à un moment, ça signifie la fin de la récréation. C’est un message fort qu’il a envoyé au reste du groupe. Elle doit imposer un cadre et laisser son empreinte. Il doit montrer aux gens qu’il n’est pas là pour rire. Il a pris une bonne décision. C’est une bonne chose d’avoir sanctionné ces joueurs.

“Aubameyang doit lâcher prise”

Pierre Emerick Aubameyang est de retour en sélection, êtes-vous satisfait de ce retour ?

Bien sûr, PEA est sans aucun doute notre meilleur joueur de tous les temps. Nous avons eu des carrières intéressantes, mais Pierre est de loin au-dessus des autres. Il n’y a pas de photo. Rien que le fait d’être là pour motiver les jeunes, galvaniser, remobiliser les troupes, est important. La sélection a besoin de lui. Je pense qu’il doit s’impliquer un peu plus. Pierre est parfois retenu, et je crois qu’il doit s’investir davantage dans cette sélection car il peut vraiment nous faire grandir comme Eto’o l’a fait avec le Cameroun, Drogba avec la Côte d’Ivoire. Il lui faut lâcher prise sur ces dernières années pour que le football gabonais puisse encore davantage bénéficier de lui.

Restera-t-il à l’OM, ​​ou répondra-t-il à l’appel de l’Arabie Saoudite et d’Al-Shabab ?

Cela dépendra de son père qui est son agent. J’aurais aimé qu’il reste encore un an car je pense qu’il peut encore jouer à un haut niveau. Après, tout dépendra de l’offre qu’il recevra et de ses ambitions aussi. J’habite à Marseille, donc je connais un peu la ville. S’il doit rester à l’OM juste pour disputer le championnat sans Coupe d’Europe, est-il intéressé ? Je ne sais pas ! Mais pour moi, en tant que Franco-Gabonais vivant à Marseille, j’aimerais qu’il y ait une année supplémentaire pour aider le club à revenir en Europe.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV « Ils voulaient ma peau » – Actualités
NEXT Almeida remporte la 6ème étape devant le maillot jaune Adam Yates