La sécurité des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024 avait été un sujet de fortes interrogations – et de tensions – avant l’événement estival, compte tenu d’un contexte international faisant craindre d’éventuels attentats, mais aussi en raison de la volonté de la direction de Paris 2024, soutenu par les pouvoirs publics, pour organiser la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques sous la forme d’un défilé nautique sur la Seine. Finalement, l’événement s’est déroulé sans problème majeur, mais il a eu un coût pour les pouvoirs publics. Et c’est loin d’être anodin.
Les gouvernements successifs avant et après les Jeux olympiques n’ont jamais donné une estimation globale et précise de ce que pourraient être les conséquences de cette « assurance sécurité olympique » sur les finances de l’État. Mais différents documents publiés ces dernières semaines, à la suite de l’examen du projet de loi de finances pour 2025, dévoilent de premiers chiffres de cette mobilisation de policiers, gendarmes et militaires. En les additionnant, on arrive à une première estimation de 1,4 à 1,5 milliard d’euros.
A titre de comparaison, l’État a dépensé 1,13 milliard d’euros pour soutenir la construction des sites olympiques-paralympiques et a contribué à hauteur de 158 millions d’euros au budget du comité d’organisation des jeux (Cojop).
Ecoutez aussi Paris 2024 : du risque terroriste à la délinquance, le défi de la sécurisation des JO
Pour l’armée, qui mobilisait près de 15 000 soldats en moyenne par jour – soit près de 20 % de la force opérationnelle terrestre – le coût de cette participation, par exemple, n’est pas encore définitivement arrêté. Mais le chef d’état-major des armées a donné un bilan aux députés de la commission de la défense. “Le général Thierry Burkhard a indiqué que le coût était de l’ordre de 300 millions à 400 millions d’euros”détaille la députée (Parti socialiste) du Val-de-Marne Isabelle Santiago dans son rapport sur la mission « Préparation et emploi des forces terrestres ».
Ce montant s’ajoute aux 1,14 milliard d’euros de dépenses engagées par les Jeux pour la police et la gendarmerie qui, à elles deux, ont déployé en moyenne 35 000 personnes par jour durant l’été. La charge financière que représente la sécurisation des JOP aura surtout été assumée par la police nationale : le coût pour cette dernière est estimé à 814 millions d’euros, quand il est estimé à 327 millions pour la gendarmerie. Celle de la participation de l’armée de l’air (près de 9 000 aviateurs mobilisés notamment) n’est pas connue à ce stade.
Il vous reste 60,25% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
