C’est un signe clair de la précarité croissante des étudiants. A 13 heures ce samedi, une très longue file d’attente s’est déjà formée autour du Parc des Princes (Paris, 16e arrondissement). Plusieurs centaines d’élèves attendent leur tour pour entrer dans la « Cantine Solidaire » du PSG.
Après la crise du Covid, le club de la capitale a organisé trois à quatre fois par an une grande distribution à destination des étudiants en difficulté financière. Pour cette neuvième édition “il y a un changement d’échelle”souligne Fabien Allègre, directeur de marque et vice-président de la fondation PSG pour les collectivités. Habituellement limité à 400 étudiants, ce nombre a été cette fois porté à 2 500, soit six fois plus.
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Malgré l’augmentation du nombre de places, tous les créneaux « ont été achevés en moins de 24 heures »se plaint Julien Meinon. A la tête de l’association Linkee, il est chargé de distribuer 10 kilos de fruits, légumes et produits frais aux étudiants. “On le voit tous les jours : de plus en plus d’étudiants sont en difficulté et il devient urgent de trouver des solutions à ce problème”continue.
En ligne, tous les étudiants devaient répondre à un « questionnaire de vulnérabilité » dans lequel leur situation financière était étudiée. Parmi les bénéficiaires de la journée figure principalement Alia (21 ans), étudiante à l’université Paris-Nanterre. « J’ai tout de suite compris qu’en faisant mes courses au supermarché, je ne tiendrais pas le mois », raconte la jeune femme. Pour manger, et éviter de devoir sauter des repas comme près d’un tiers des étudiants, il limite drastiquement ses dépenses : «Au début du mois, j’achète tous les produits de première nécessité comme les pâtes, le riz, les produits d’hygiène. Et puis je cherche ces poubelles anti-gaspi et, une fois par semaine, je me rends à une distribution alimentaire. C’est ma solution de continuer à manger des produits frais.explique.
D’autres étudiants confient cependant avoir renoncé aux produits frais pour des raisons économiques. Chérazade explique notamment qu’elle n’achète jamais de fruits « parce que ça coûte trop cher ». Et pour les légumes, il préfère les aliments en conserve, jugés moins chers. « Venir ici permet de mieux manger et de se faire plaisir », explique l’étudiant en BTS de Bagneux (Hauts-de-Seine).
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