Projet pilote | Des cours de natation en cadeau en milieu défavorisé

Jeudi soir, 16 enfants fréquentant une école primaire de Montréal-Nord ont célébré la réussite de leur dernier cours de natation, sous le regard émerveillé de leurs parents, grâce à l’organisme Les Lutins. Et vu le succès du projet pilote, ils ne seront probablement pas la seule cohorte à en bénéficier.


Publié hier à 23h02

Il est 15 heures, un jeudi de septembre, et la cloche sonne à l’école Saint-Vincent-Marie. Après l’école, des bénévoles et des taxis attendaient 16 élèves de deuxième année qui se dirigeaient, avec un mélange de peur, d’effroi et d’excitation, vers leur premier cours de natation.

«Et aucun d’entre eux ne savait nager, au début», a déclaré Fanny Gendron, membre du conseil d’administration de l’organisme Les Lutins, à l’origine du projet pilote.

Huit semaines plus tard, rien d’autre n’existait que les progrès impressionnants de ces jeunes filles et garçons, dans le petit enclos de la piscine de l’école de natation Aquapro, à Laval.

S’ils étaient tous très craintifs, deux mois plus tôt, à l’idée de simplement tremper la tête dans l’eau, les longueurs, sauts et jeux aquatiques se succédaient… Sous les yeux de leurs parents, qui ne les avaient jamais vus. nager avant.

« Je sais maintenant comment sauter dans le creux ! » Je pourrai nager avec mes amis», a déclaré la petite Emma à la fin de la séance.

Lors d’une sortie à la piscine l’année dernière, l’école a été obligée d’acheter plus de 75 gilets de sauvetage, car le centre aquatique n’en avait pas assez pour tous les enfants qui ne savaient pas nager.

“Il y avait vraiment un besoin, et c’est fou de les voir maintenant”, a réagi M.moi Gendron, également orthopédagogue à l’école Saint-Vincent-Marie.

Les propriétaires de l’école de natation Aquapro, contactés par Mmoi Gendron, a proposé de donner lui-même les cours, gratuitement, aux enfants sélectionnés. Normalement, les cours de natation coûtent environ 300 $ par enfant. Ils ont également distribué à chacun un bonnet de bain et un maillot de bain, à leurs frais.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

L’orthopédiste est à l’origine d’une tradition de Noël mise en place depuis 2017, dans l’établissement : la distribution d’un cadeau de Noël personnalisé à tous les élèves de cette école dite défavorisée. Les pyjamas ont même été ajoutés au mélange l’année dernière. “On s’est dit qu’on voulait de la magie toute l’année, pas qu’à Noël, et on a eu l’idée de proposer des cours de natation”, a-t-elle expliqué à La presse.

La soirée s’est terminée autour d’un repas assuré par le snack du centre sportif, après la remise des diplômes et médailles pour féliciter les jeunes.

“Nous nous sentons chanceux”

Parents, frères et sœurs, grands-parents, oncles et tantes : tous ont filmé la scène, complètement captivés par la confiance des 16 jeunes, mais aussi émerveillés par le nombre de bénévoles réunis.

« Pour un parent, c’est tellement important de savoir que son enfant est bien pris en charge et qu’il est en sécurité ! C’est vraiment bien organisé », explique Blondine Jean Pierre, la mère de Floyd. Son grand frère, qui n’a jamais eu accès aux cours de natation, était également très fier.

Après chaque cours, une collation attendait les enfants avant leur retour à l’école, où ils étaient attendus vers 18 heures.

La grand-mère d’un des apprentis nageurs, présente jeudi soir, a également tenu à transporter sa petite-fille de l’école à la maison afin de donner un coup de main à sa mère, étudiante seule et qui n’aurait peut-être pas pu supporter les frais liés au activité.

C’est l’organisme Les Lutins qui a financé les frais de transport, soit environ 240 $ par semaine.

Cathy Roberts, maman du petit Samuel, voulait inscrire son fils à des cours de natation l’été dernier, mais on lui a répondu que l’attente était de deux ans dans sa région. L’accès à la piscine la plus proche, si elle est disponible, nécessiterait un trajet d’au moins 30 minutes, ce qui compliquerait la routine familiale.

Les chiffres révélés par La presse En octobre dernier, on faisait état de la difficulté d’accéder aux cours de natation au Québec en ce moment. Dans certaines villes, à peine un enfant sur dix peut espérer nager.

Demande cruciale

Si Fanny Gendron avait eu la chance de pouvoir compter sur l’école de natation Aquapro de Laval, elle aurait quand même aimé pouvoir offrir des cours aux enfants dans une piscine plus près de chez elle.

« Mais il n’y a presque pas de piscines à Montréal-Nord. Présentement, seule la piscine Henri-Bourassa est ouverte, mais elle est surutilisée», a-t-elle déploré.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Les propriétaires de l’école de natation Aquapro ont proposé de donner eux-mêmes des cours aux enfants sélectionnés.

Le directeur de l’école Saint-Vincent-Marie, qui a également assisté au dernier cours, a assuré avoir des échanges avec le maire de l’arrondissement à ce sujet.

M.moi Gendron a déclaré que les gens peuvent toujours faire un don pour aider d’autres enfants à apprendre à nager, sur leur site de collecte de fonds. Déjà en pourparlers, elle a indiqué que l’initiative pourrait être reprise prochainement dans d’autres écoles.

A corriger
Une version antérieure de ce texte indiquait que l’association Lutins avait pris en charge les frais des cours de natation, mais l’école de natation Aquapro les proposait gratuitement dans le cadre du projet pilote, afin d’encourager les dons pour les cours futurs.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les faux départs, la mauvaise habitude de l’Argentine
NEXT Eagle Football a un investisseur pour entrer en bourse