Avant janvier 2017 et un succès 20-23, le Stade Rochelais ne s’était imposé qu’une seule fois à Félix-Mayol, c’était en 1973. Depuis, les Jaune et Noir ont recommencé en octobre 2018 (9-13) puis en février 2021 (11- 29), sans compter la victoire au Vélodrome de Marseille la saison dernière (8-23). Mais les coéquipiers actuels d’Uini Atonio n’ont jamais affronté l’ambiance attendue ce samedi dans un stade qu’on attendait surexcité pour ce barrage face aux Varois de Charles Ollivon. « Je pense que ça pourrait plaire à certains, une ambiance comme celle-là où beaucoup de joueurs se font siffler, sourit Sébastien Boboul. Cela peut les motiver. »
Et de fait, si la saison des Maritimes n’a rien de réussi, les ambiances hostiles ne les ont pas trop gênés. «Je pense qu’il va faire très, très chaud. Ils ont un gros public et une grosse équipe, très physique. Cela va être tout un choc ! J’adore jouer à domicile et avoir tous nos fabuleux supporters mais c’est vrai que jouer dans un stade super hostile est quelque chose qui peut être un boost. On verra bien, et j’ai hâte de voir ça”, déclare Grégory Alldritt, qui n’a rien dit d’autre en 2023 avant d’aller défier le Leinster à l’Aviva Stadium de Dublin en finale de la Champions Cup, pour un résultat favorable qu’on connaît. .
Des souvenirs vifs
« On connaît le contexte dans lequel on va se retrouver mais je ne suis pas sûr que tout le monde soit conscient de l’ambiance qu’il y aura, tempère malgré tout l’expérimenté Brice Dulin. Toulon cherchait depuis quelques temps à retrouver cette osmose avec son public et à mon avis, ils seront encore plus prêts que les joueurs sur le terrain… mais ce sera un beau moment à vivre. Les Toulonnais sont sur une bonne dynamique, ils ont récupéré pas mal de joueurs, le retour de Baptiste (Serin, NDLR) en milieu de saison leur a fait un bien fou. Ils jouent du bon rugby, avec une capacité à bien utiliser le ballon grâce aux joueurs dont ils disposent donc le but sera de les contenir au mieux pour avoir le ballon et tenter de marquer. »
« Peut-être que toutes les aventures et difficultés que nous avons vécues nous ont tendus »
Pas évident compte tenu des dix derniers mois du club à la caravelle. “Il faut être honnête, nous n’avons pas été transcendants cette année mais voilà, nous sommes en barrage et nous préparons correctement ce match”, glisse Boboul, le coach de l’attaque. « Il faut essayer de faire ressortir la performance, le match, si on veut espérer pouvoir aller en mi-temps. On a montré une certaine dynamique sur les trois ou quatre derniers matches, maintenant je pense que ça ne suffira pas ce week-end, il va falloir monter encore un cran, ajoute le capitaine Alldritt. Le mois de mai a été un peu laborieux pour tout le monde, avec des semaines de Coupe d’Europe pendant lesquelles on est resté ici plutôt que de revivre ce qu’on a vécu ces dernières saisons (avec le doublé 2022-2023, NDLR). Voir Toulouse célébrer son titre nous a rappelé des souvenirs, et nous a donné envie d’y retourner. Ensuite, il y a eu aussi beaucoup de travail de la part de tout le monde. »
Provocation
Pas de quoi repartir avec autant de certitudes que le RCT sur la ligne de départ des play-offs, ni que les saisons précédentes. « Malheureusement, on a prouvé qu’en étant champion d’Europe, qualifié directement en demie et en étant quasi favori pour le titre, on ne l’a pas gagné… grince le Gersois. Peut-être que toutes les aventures et difficultés que nous avons rencontrées tout au long de la saison nous ont resserrés et ont construit un personnage suffisamment fort pour faire quelque chose. Et on a la chance d’avoir ce staff qui le sait et qui est habité par ces phases finales. Mais il faut garder les pieds sur terre, on aura une première réponse déjà ce week-end. »
Dans l’enfer de Mayol, les provocations ne devraient pas manquer. On a vu les adversaires de La Rochelle tenter de sortir Will Skelton et ses coéquipiers de leur torpeur ces derniers temps, « mais on en a aussi qui sont un peu nerveux, qui titillent, c’est du donnant-donnant. Il y aura un peu de ça aussi, mais c’est normal », sourit Sébastien Boboul. « L’objectif maintenant est de récolter toute l’énergie qu’on a pu récupérer ces derniers mois, ainsi que les frustrations, pour tout faire ressortir pour que le résultat soit beau de notre côté », conclut Brice Dulin. Et tant pis si cela dénonce les rouges et les noirs.
