Christian Hirschbühl en action lors du slalom de Val d’Isère, le 12 décembre 2021.Clé de voûte
Il est moins populaire, attire moins les annonceurs, mais Christian Hirschbühl retrouvera les skis le 17 novembre, lors du slalom de Levi. On n’attendait plus l’Autrichien, dont la dernière titularisation remonte au 16 janvier 2022 après une grave blessure à la cheville.
14.11.2024, 16:5814.11.2024, 17:16
Il n’avait plus donné signe de vie depuis le slalom de Wengen, le 16 janvier 2022, et est tombé sur les fesses en glissant dans la pente. La chute semblait inoffensive, mais la glace bernoise lui laissa de lourdes séquelles et stoppa net sa carrière.
Les médias autrichiens ont même titré un « Endlich ! » désespéré. lorsque les dirigeants ont annoncé le retour de l’infirme du Vorarlberg.
Oui, enfin.
Car le slalomeur de 34 ans, au ski élégant et calme, semblait destiné à la casse, cochant la case retraite sportive avec une valise de regrets. Cloîtré chez lui à cause de cette foutue cheville cassée, Hirschbühl regardait ses amis sur son écran de télévision, passivement, panser ses blessures (morales et physiques).
Pire, le slalom requiert l’explosivité de la jeunesse, il était difficile de parier sur un retour du slalom sur le devant de la scène. Pire encore, sans avoir skié et enfilé un dossard de Coupe du Monde plus de 1000 jours plus tard.
Mais au bout du long tunnel des galères, il y a la lumière (artificielle) de Levi Black.
Il a dû transpirer, combattre les doutes pour trouver sa place dans un hangar de départ :
« La période de souffrance de près de trois ans semble terminée, ce qui me rend personnellement très heureux. Pendant longtemps, je n’avais pas l’impression que je pourrais à nouveau skier en compétition.
Christian Hirschbühl.
À la colère et au mérite. S’il affiche aujourd’hui le sourire, l’Autrichien reste prudent quant à ses chances de réussir sur le tracé finlandais. Ses derniers jours d’entraînement ont, selon lui, montré que sa vitesse et son aisance technique ne sont pas encore au niveau qui lui permettait auparavant de figurer régulièrement parmi les 25 meilleurs skieurs de slalom du monde. Il semble un peu loin (voire révolu) le temps où il avait pu terminer la saison 2019 à la 13ème place du classement général de la spécialité.
“Ces deux ou trois dernières semaines, j’ai vu qu’il y avait encore un peu de rattrapage à faire (ndlr : par rapport à ses coéquipiers), mais je suis prêt à commencer”
Christian Hirschbühl, le nécessiteux.
Un coup de tonnerre en novembre 2021
En réalité, ce rattrapage est presque secondaire. L’athlète de Ski Austria aurait pu tirer l’eau plusieurs fois. Mais pas lui. Il est toujours là. Et même si sa carrière n’a jamais décollé, restant le plus souvent dans l’ombre de Feller, Hirscher ou encore Michael Matt, il a su se sublimer (4e en 2017 à Wengen et auteur de plusieurs top 10).
C’est surtout à la même époque qu’il remporte son plus gros succès : une victoire à Lech Zürs, le 14 novembre 2021. Et trois courses plus tard, une cheville qui a le mal.
En 2024, le plaisir est intact et la confiance retrouvée. Il fonctionne déjà depuis plusieurs mois, comme l’a révélé Marko Pfeifer. L’entraîneur principal de Ski Austria, toujours à travers le communiqué de la fédération, a expliqué que son protégé aurait pu boxer des bâtons lors du slalom de Kranjska Gora, en Slovénie. Malheureusement, les conditions météorologiques ont contraint les organisateurs à annuler l’événement.
Hirschbühl ne sera certainement pas à son avantage dans la forêt de poteaux finlandaise. Mais le bonhomme a le mérite de n’avoir rien lâché. Pfeifer a confirmé que son athlète en a encore sous le capot : “Il a bien performé à l’entraînement ces derniers temps et j’espère qu’il pourra à nouveau compter sur ses anciennes forces à son retour en Finlande”, a déclaré le chef de l’équipe autrichienne.
Il lui faudra rassembler ses forces, mais le slalomeur du club de Riefensberg fait partie de cette espèce de skieurs qui ont du cran, comme Stefan Luitz ; ces gens courageux qui méritent plus de reconnaissance, voire moins d’hommage.
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