J’essaie très fort d’aimer Montréal

J’essaie très fort d’aimer Montréal
J’essaie très fort d’aimer Montréal

J’en ai un peu marre de ressembler à un idiot du village de Québec qui cherche des raisons de détester Montréal.

Pour ressembler au gars frustré qui a perdu son équipe de NHL et qui en rêve encore.

Parce que ce n’est pas le cas.

J’étais à la maternelle lorsque les Nordiques sont partis. Ce serait génial s’ils revenaient, mais j’ai grandi avec le Canadien. C’est vrai que c’était ennuyeux de grandir avec Martin Rucinsky et Turner Stevenson. Mais je chérissais leurs cartes de hockey parce qu’ils étaient des joueurs de notre club.

Et j’ai vécu à Montréal dans le passé. J’ai découvert ses charmes. Bref, je ne suis pas séquestré aux Galeries de la Capitale à Québec. J’ai donné beaucoup de chances à Montréal. Et quand on travaille dans les médias, on ne peut pas exclure de devoir y travailler à temps plein.

J’y suis allé il y a quelques jours avec un cœur miséricordieux et joyeux. L’esprit est plein de positivisme et d’indulgence.

Il y a de la joie

À mon arrivée, j’ai fait une longue marche le long du canal Lachine dans la Petite-Bourgogne et à Saint-Henri. C’était merveilleux : le grand soleil, les familles, les coureurs, les vélos, les sourires, les pique-niques, les frisbees, les chiens.

Mon ami m’a emmené à la terrasse St-Ambroise. C’était une fête, des happy hours, du beau monde. C’était alors l’heure d’un bon burger sur la rue Notre-Dame.

Le lendemain, je me suis réveillé avec la magnifique vue sur le canal Lachine d’un côté et le centre-ville de l’autre. Nous avons acheté un excellent steak à la boucherie locale pour le dîner.

Je pouvais tout faire à pied où que j’étais. Un méchant beau secteur. Et la ville commençait à s’animer pour le Grand Prix.

Cela m’a un peu réconcilié avec Montréal. Force est de constater qu’un gros steak, de bonnes bières et beaucoup de soleil ne représentent pas la vie à Montréal. Mais cela m’a rappelé à quel point cette ville peut être géniale.

Et puis tout est parti en vrille.

J’ai réalisé que le prix affiché d’un condo de 800 pieds carrés dans le secteur où je vivais était de 700 000 $. Au moins, il est livré avec un réfrigérateur, un lave-vaisselle, un four et un micro-ondes à ce prix-là !

Nous avons ensuite pris la voiture avec mon ami. Il a fallu une bonne demi-heure pour parcourir 6 km. Nous avons traversé et contourné une dizaine d’obstacles routiers. Nous avons été envoyés faire nos valises par un piéton (avec raison) en plus d’en couper 4 ou 5 pour avoir une chance de tourner un jour. Il a fallu faire un double tour en coupant deux voitures pour réussir à prendre le bon chemin. Pour mon ami, il n’y avait rien de plus banal.

Je voulais manger dans le quartier Berri-UQAM un soir. C’est près du bureau de TVA. Je me suis cogné le nez sur des dizaines d’entreprises fermées et recouvertes de publicités pour des spectacles ayant déjà eu lieu. Cet endroit est donc devenu très triste. Je n’ai pas non plus besoin d’insister sur le fait que je n’aurais pas voulu que mes jeunes enfants voient des gens sous crack chanter lors d’un sprint sur Sainte-Catherine à 18 heures. Tout cela s’est passé dans l’indifférence.

J’ai pris le métro. Mais il a fallu attendre très longtemps, car quelqu’un marchait sur les rails. Il faisait vraiment chaud. Plusieurs personnes visiblement intoxiquées ont donc eu la brillante idée d’enlever leur pull et de partager leurs poils mouillés sur la poitrine avec tout le monde.

C’est du sport !

Je suis retourné au Québec et je me suis dit qu’au moins Montréal allait passer un bon week-end avec son Grand Prix.

Et les pompiers ont décidé de vider les terrasses.

Et la police a décidé de fermer l’accès au site du Grand Prix lors des essais libres, alors même que les organisateurs n’avaient pas donné une telle directive. Même les employés de l’écurie étaient bloqués devant l’entrée.

Et la sécurité n’a pas pu empêcher les spectateurs d’envahir la piste lors du tour d’honneur du champion Max Verstappen.

MÉGA/WENN

En septembre, les meilleurs golfeurs du monde seront à Montréal pour la Coupe des Présidents. Il y a tellement de travail que j’ai peur qu’il faille demander à Tiger Woods de se rendre à l’Île-Bizard en pédalo.

Eh bien, j’essaie très fort d’aimer Montréal. Mais Montréal ne s’aide pas, semble-t-il. Et quand je reviens au Québec, dans notre troisième liaison et chicanes de tramway, ou avec notre amphithéâtre sans LNH qui coûtera moins de la moitié de ce que coûteront les rénovations pour maintenir debout le stade olympique, je me dis qu’au fond, notre beau village se porte plutôt bien. Et qu’on peut se consoler même si on n’avait pas notre club de hockey.

 
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