Laurence St-Germain ne s’est jamais complètement remise de la blessure à la cheville qui lui a fait manquer quatre slaloms au cœur de l’hiver dernier. Ralentie par la douleur, la championne du monde a vu le podium lui échapper à son retour à la compétition, un mois plus tard.
« J’avais hâte que la saison se termine ! », a-t-elle admis en marge de l’annonce de son nouveau sponsor, la messagerie Intelcom, en octobre, à Montréal.
Elle ne regrette cependant pas d’avoir participé aux trois derniers slaloms de la Coupe du monde, où elle a terminé 22e.e19e et 22e. Son équipe lui a assuré qu’il n’y avait aucun risque d’aggravation de la déchirure du ligament de la cheville gauche subie à l’entraînement le 11 décembre.
Cependant, au fil du temps et des examens, elle a appris que la blessure était plus complexe que le diagnostic initial. Un autre ligament était touché et elle souffrait d’un œdème osseux, d’où la douleur qu’elle ressentait dans sa botte.
St-Germain a décidé de prendre « du recul […] pour tout remettre en place [sa] cheville “. Elle a annulé sa participation aux camps sur neige prévus au printemps et en juin, se consacrant à la guérison et à l’entraînement physique. C’est donc avec une certaine appréhension qu’elle a chaussé les skis en septembre au Chili.
“Ça s’est vraiment bien passé, mieux que je ne le pensais”, a-t-elle déclaré. Parce que j’ai encore un peu mal, mais moins en skiant. »
L’athlète de 30 ans a néanmoins dû se reconditionner par rapport à la vitesse entre les enjeux. « En slalom, on ne va pas au 160 comme Valérie [Grenier] en super-G et en descente, mais les portes arrivent quand même vite. Je me suis blessé en chevauchant, ce qui m’a fait tordre la cheville. Quand c’est allé plus vite [à mon retour]J’ai découvert que mon cerveau ne bougeait pas assez vite. »
Son entraîneur Francis Royal a donc travaillé pour lui donner confiance en l’envoyant sur des « parcours plus rapides » qu’elle retrouverait dans la course.
« Chaque tournant me distrayait un peu, que ça fasse mal ou non. Tout cela a disparu au Chili. J’ai vraiment relativisé beaucoup de choses durant ces trois semaines là-bas. »
À tel point qu’elle n’a pas profité de la possibilité de rentrer plus tôt en Europe pour « rattraper » les journées perdues au ski. « A mon âge et avec mon expérience, avoir une formation de qualité [en salle]me sentir bien, en bonne santé et sans douleur, c’est ce qui fera la différence lors de ma première course à Levi. »
À la recherche d’un premier podium
St-Germain lancera donc sa saison samedi dans la station de Laponie finlandaise. Ses ambitions sont tempérées… pour l’instant.
«J’essaie de ne pas me fixer trop d’objectifs précis, mais je veux absolument remonter sur le podium», a débuté celle qui vise un premier podium en Coupe du monde après s’être classée parmi les 10 premières à 13 reprises. premières.
« Cette année, ce sont les Championnats du monde. Défendre mon titre serait un peu dur, car c’était déjà une grosse surprise pour moi et pour tout le monde quand j’ai gagné [en 2023]. En gros, ce que je veux, c’est me mettre dans une position où je peux y aller à 100% et viser la médaille sans restriction et sans crainte de pouvoir attaquer. A partir de là, il n’est pas impossible que je sois sur le podium. »
Est-ce que ce sera lors de la première course ? Je ne sais pas, mais j’ai confiance que je serai à 100 % d’ici la fin de la saison.
Laurence St-Germain
Auréolée de son nouveau statut de championne du monde, la représentante du club du Mont-Sainte-Anne a imposé une plus grande pression à Levi il y a un an. Elle avait connu une contre-performance lors de la première épreuve (42e du tour initial) avant de rebondir en terminant septième le lendemain.
Après ses déboires la saison dernière, l’étudiante à la maîtrise en génie biomédical s’attend à ce que les regards des autres ne soient plus rivés sur elle. Du moins, pas avant les Mondiaux de Saalbach, en Autriche, en février.
“En ce moment, c’est juste moi qui me mets la pression pour revenir là où j’étais avant de me blesser et me mettre en position de pouvoir performer”, a-t-elle recadré. Je ne dis pas que quand j’aurai le dossard qui dit « champion en titre » au départ, je n’aurai pas un petit stress supplémentaire, mais je garde ça pour février ! »