Football. « Cris dans le stade » dénonce le racisme, longtemps perçu comme du folklore dans les tribunes

Football. « Cris dans le stade » dénonce le racisme, longtemps perçu comme du folklore dans les tribunes
Football. « Cris dans le stade » dénonce le racisme, longtemps perçu comme du folklore dans les tribunes

« Pourquoi le football ne peut-il pas se débarrasser de ce fardeau qui lui fait honte ? », demande Mohamed Bouhafsi. En cause, la multiplicité des événements racistes entendus dans les tribunes ces dernières décennies.

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Dans son documentaire d’1h30 intitulé Des cris dans le stadediffusé ce soir sur France 5le journaliste et chroniqueur de C à toi documents avec les personnes concernées par certains des événements les plus significatifs de l’histoire du racisme dans le football. Basile Boli revit ainsi avec émotion les cris de singes entendus à Auxerre en 1990, Joseph-Antoine Bell les jets de bananes à Marseille la même année, tandis que Demba Ba explique qu’en 2013 il a refusé un contrat avec le club italien de l’AS Rome pour ne pas subir le racisme.

Les champs lexicaux déjà problématiques de Pascal Praud

Confrontés aux images, les interlocuteurs revivent intensément ces événements, parfois enfouis au plus profond d’eux-mêmes. «Cela faisait partie du spectacle», ils ne peuvent que réagir, comme résignés. Certaines séquences paraissent insupportables, comme un reportage de Pascal Praud pour Le foot à la télé, présentant tour à tour six joueurs du FC Nantes ressemblant à ceux tombés d’un arbre. Avec ce commentaire : « Le FC Nantes a changé de couleur depuis deux ans. Le drapeau jaune a flotté sur le championnat et l’avenir est alors devenu sombre. Six de ses entrées sont noires, pour effacer les nuits trop blanches de l’année dernière. »

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Le temps fait des ravages et certains acteurs de l’industrie reviennent à leurs postes d’alors. Ancien président du PSG, Michel Denisot affirme ainsi que son équipe n’aurait pas dû jouer lorsque George Weah a été accueilli pour son dernier match avec des banderoles où les O étaient remplacés par des croix celtiques et les S par des éclairs façon SS.

Lilian Thuram, Samuel Umtiti et Robin Leproux parmi les intervenants

Les intervenants de haut niveau (Lilian Thuram, Samuel Umtiti, Robin Leproux, Philippe Diallo, etc.) portent le documentaire et permettent de mesurer les progrès réalisés jusqu’à présent, où la France semble plus épargnée que l’Espagne ou l’Italie.

Mais le football reste le reflet d’une époque et ne peut être un havre de paix sans corrélation avec la société. Le racisme d’extrême droite existe encore dans quelques tribunes, par des individus isolés comme les suprémacistes de Lille ou de Nice, ou le groupe Mezza Lyon dans les allées du Parc OL. Des comportements qui perdurent sur internet et les réseaux sociaux, où l’anonymat rend la prise de parole moins complexe.

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Bien que non abordé dans le documentaire, l’autre combat dans les stades français est aussi celui contre l’homophobie et la transphobie. Il est probable qu’une production sur ce thème dans deux décennies provoquerait des réactions similaires à celles rencontrées Des cris dans le stade

France 5 Mardi 11 juin (21h05)

 
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