L’un des trois entraîneurs de basketball d’une école secondaire de Saint-Laurent arrêtés en lien avec des crimes sexuels contre une adolescente a plaidé coupable mardi à un chef d’exploitation sexuelle. La Couronne a abandonné l’accusation d’agression sexuelle visant l’ex-entraîneur Charles-Xavier Boislard.
Rappelons que l’entraîneur déchu, dont le procès devait se tenir cette semaine, avait été accusé d’exploitation sexuelle et d’agression sexuelle sur une adolescente. Il était en position d’autorité sur la victime au moment des événements survenus entre 2010 et 2012. Elle était alors élève à l’école secondaire Saint-Laurent et y jouait au basketball.
Charles-Xavier Boislard a reconnu mardi matin avoir attouché sexuellement la plaignante. Il n’y a donc qu’une seule accusation qui a été retenue dans cette affaire, celle d’exploitation sexuelle.
“C’est le leader le plus présent des quatre, la quasi-totalité des actions commises sont ciblées par ce leader”, a expliqué aux médias après l’audition le procureur dans l’affaire, M.e Jérôme Laflamme.
La victime a rencontré l’entraîneur alors qu’elle était en secondaire 1, alors qu’elle participait à un camp de basketball. Boislard était alors son entraîneur. Il l’accompagne même chez elle certains jours dans son véhicule personnel après les entraînements. Lorsqu’elle change d’équipes et d’entraîneurs, ils continuent de se côtoyer lors de diverses activités sportives. Charles-Xavier Boislard la conduit à ses rendez-vous médicaux alors qu’elle se remet d’une blessure aux ligaments, ce qui interrompt sa participation au sein de l’équipe.
Elle a repris le basket en secondaire 4. Boislard était alors encore dans le portrait et exerçait visiblement un contrôle sur elle. Ils ont des rapports sexuels complets plusieurs fois par semaine alors que la victime se trouve au domicile du coach.
Les actions se déroulent « presque toujours dans la chambre du domicile de l’accusé. Ils vont aussi au cinéma et au restaurant”, a ajouté M.e Laflamme.
Victime dans une autre affaire
La victime a porté plainte à la police en 2016, mais a ensuite abandonné ses démarches. Elle a réactivé le dossier en 2020. Cette plaignante est la même qui aurait été agressée par Daniel Lacasse, ex-entraîneur de la même école.
Charles-Xavier Boislard, Daniel Lacasse et Robert Luu, trois anciens entraîneurs, ont été arrêtés au même moment il y a deux ans à la suite d’une enquête. Le procès de Daniel Lacasse pour exploitation sexuelle d’un athlète adolescent, alors qu’il était entraîneur de basketball, a eu lieu en octobre dernier et devrait se poursuivre cet hiver.
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Un flou demeure
L’exposé conjoint des faits dans le dossier Charles-Xavier Boislard laisse cependant une question en suspens : quand exactement les agissements reprochés ont-ils commencé ? La Couronne estime que la victime était âgée de 16 ans au moment des faits, tandis que la défense estime qu’elle avait 17 ans.
« Il y a toujours un flou. Les parties ont convenu que le juge ne trancherait pas la question, que la poursuite n’en avait pas besoin pour atteindre ses objectifs et que l’influence sur la peine devait être minime », a expliqué le procureur de la Couronne.
Il a ajouté que la victime avait été bien accompagnée tout au long de la procédure judiciaire. « Ce matin le plaidoyer de culpabilité je pense est bien accueilli de la part de Madame. Cela s’accompagne toujours d’émotions contradictoires. »
Un rapport présentenciel et une évaluation sexologique ont été demandés par les deux parties. L’affaire doit revenir devant les tribunaux cet hiver. C’est Me Eddy Ménard who defends Charles-Xavier Boislard.