la transition écologique plus fragilisée que jamais

la transition écologique plus fragilisée que jamais
la transition écologique plus fragilisée que jamais

20h00 Une première estimation s’affiche sur nos écrans de télévision. Les sondages l’avaient prédit : le Rassemblement national, dirigé par Jordan Bardella, a enregistré un score inédit, se hissant à la première place avec 31,5% des voix. Loin derrière, Valérie Hayer, de Renaissance, le parti au pouvoir, arrive en deuxième position avec 14,7% des voix. Raphaël Glucksmann, du Parti socialiste, la talonne avec 14% des suffrages. Manon Aubry, de La France insoumise, progresse par rapport à 2019 avec 9,5% des voix, soit trois points de plus. Voici le premier tableau. Un tableau sans vert. Car EELV est relégué en cinquième position.

La vague verte qui avait porté Yannick Jadot à la troisième place du scrutin de 2019 avec 13,1 % des voix s’est retirée. Menée par Marie Toussaint, la liste EELV dépasse péniblement les 5 %, le seuil minimum pour obtenir des sièges. « Face à la guerre menée contre l’écologie, nous avons tenu bon, mais nous reculons et nous reculons clairement »a reconnu la tête de liste dans son discours, déplorant un «défaite sèche et amère »pour un «l’écologie en berne». Dans un communiqué publié dans la soirée, le parti évoque un “leçon d’humilité” que “nous assumons avec lucidité ».

Coup de canif à la mort du Green Deal

L’échec des écologistes symbolise à lui seul le manque de soutien aux thèmes environnementaux ces derniers mois. La crise agricole a cristallisé un sentiment de rejet à la fois des normes européennes et du Green Deal. Présenté comme le “boussole de l’économie européenne”, elle a perdu le Nord. Alors que de nombreuses directives ont été adoptées en un temps record (fin des véhicules thermiques en 2035, taxe carbone aux frontières, fin des produits issus de la déforestation importée…), dans un contexte d’urgence climatique, les attaques ont cessé ces derniers mois de se multiplier. La loi sur la restauration de la nature a été bloquée à la dernière minute malgré un accord en trilogue alors que la directive sur la réduction des pesticides a été tout simplement enterrée. La liste déjà longue est appelée à s’allonger.

«La forte progression de l’extrême droite, qui prône de sérieux reculs en matière de protection de l’environnement et la sortie des énergies fossiles, menace le leadership climatique de l’Europe et sa capacité à protéger ses citoyens des effets du réchauffement climatique», explique Caroline François-Marsal, responsable Europe, au Réseau Action Climat. L’association avait également scruté les programmes des principaux candidats à quelques jours du scrutin européen.

Trois listes ont obtenu le meilleur score, Les Écologues (EELV-EE), PS-Place Publique (PS-PP) et La France Insoumise (LFI), qui ont fait de la « transition écologique et sociale » leur priorité. En dernière place : La Reconquête et le Rassemblement national. Jordan Bardella ne l’a jamais caché, pour lui le Green Deal est « écologie punitive ». Il souhaite donc mettre fin à l’interdiction de vente de véhicules thermiques en 2035 et stopper tout nouveau projet d’éoliennes. Marine Le Pen a même déclaré il y a quelques jours vouloir arrêter tous les projets d’énergies renouvelables.

La vague n’a pas tout avalé

Modèle anti-européen, le Rassemblement national veut aussi s’en prendre à ses normes pour les entreprises. Il souhaite revenir sur la directive CSRD, qui impose à un nombre croissant d’entreprises d’établir un reporting sur leurs impacts environnementaux et sociaux et sur leur capacité à réduire les plus négatifs. Jordan Bardella a dénoncé un « fardeau normatif ». Quant au devoir de vigilance européen qui vient tout juste d’être adopté, faisant de l’UE un continent pionnier en matière de droit de la responsabilité sociale des entreprises, le RN veut tout simplement le supprimer.

Il n’en demeure pas moins que la France n’est évidemment pas le seul pays à avoir voté à cette élection européenne. Certes la vague d’extrême droite est puissante mais elle n’a pas tout englouti. Le Parti populaire européen, les Socialistes et Démocrates ainsi que Renew Europe conservent la majorité au Parlement européen. Cela suffira-t-il pour prendre des mesures à la hauteur de l’urgence actuelle ? « Ne perdons pas de vue le fait que la grande majorité des Européens sont préoccupés par le changement climatique et souhaitent une action climatique plus ambitieuse. Les sondages d’opinion le confirment régulièrement, a réagi Laurence Tubiana, architecte de l’Accord de Paris. L’UE doit réagir en donnant la priorité à la dimension sociale ».

 
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