Meilleur joueur de la CAN 2024, Jean Ninou Diatta revient, dans cet entretien accordé à Record, sur ce 5ème titre continental consécutif remporté avec l’équipe nationale. Le membre du Ngor Almadies Beach Soccer souligne que la seule chose qui manque au palmarès est la Coupe du Monde. Il n’a pas oublié d’informer qu’il quittera le DUC pour un autre club de Ligue 2, l’ASC Cambérène qui a guidé ses premiers pas dans le football à onze.
Vous venez de remporter votre 8ème CAN, la 5ème pour votre compte personnel…
Je rends grâce à mes parents (l’un est vivant, l’autre n’est plus, ndlr) et à ma famille. J’en suis à ma 5ème CAN remportée, Alhamdoulilah. J’ai remporté les 5 CAN auxquelles j’ai participé depuis mon arrivée dans l’équipe en 2016.
Qu’est-ce qui a été décisif dans votre triomphe après avoir raté vos débuts en Egypte ?
Nous avons été touchés dans notre fierté après cette première défaite contre la Mauritanie. Ce premier match perdu nous a boosté avec le coach qui a remobilisé le groupe avec le discours d’un grand coach. Il nous a motivé et nous a rappelé nos valeurs. C’est ce qui nous a facilité le reste.
Les jeunes font pression sur certains cadres pour les mettre à la retraite…
Nous, les cadres, nous sentons bien avec les nouveaux. Le beach soccer est une famille. Nous le faisons savoir aux nouvelles personnes qui nous rejoignent. Il n’y a pas de problème, nous sommes tous frères et amis. D’autant plus qu’on se connaît car on se croise quotidiennement sur les terrains de foot sur sable.
L’équipe nationale avait remporté la CAN à 7 reprises. Quelle a été votre motivation pour obtenir cette 8ème ?
On s’est dit que la première Coupe du monde sur notre continent (le pays organisateur des Seychelles, ndlr), il ne fallait pas la rater. Nous ne pourrions pas imaginer une Coupe du Monde sur notre continent sans nous. Pour nous, c’était impossible. C’est la raison pour laquelle nous avons travaillé dur pour nous qualifier pour la finale. Maintenant, comme on dit habituellement, une finale n’a pas d’importance, il faut la gagner.
Alors votre prochain objectif est probablement la Coupe du Monde ?
Notre objectif, mes partenaires et moi, c’est la Coupe du monde, rien que ça. C’est notre préoccupation. Nous n’avons plus rien à prouver en Afrique. Le Sénégal a fait beaucoup pour nous. Donc tout ce que nous voulons, c’est lui offrir la Coupe du monde.
Vous êtes actuellement le meilleur footballeur au niveau national et continental. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
J’ai quitté le Golf pour venir m’établir à Ngor avec une saison exceptionnelle. Ma meilleure saison depuis que j’ai commencé à jouer au beach soccer. Nous avons joué 15 matches toutes compétitions confondues, championnat et coupe, que nous avons tous gagnés. J’ai été le meilleur joueur du championnat et de la Coupe d’Afrique grâce à mes partenaires en club et en équipe nationale. J’en profite pour faire un clin d’œil à mes partenaires du club et à mes amis, mes copains, pour des conseils.
Nous savons que vous êtes également actif dans le football à onze. Dans quel club joues-tu ?
En football à onze, j’ai joué au DUC mais cette année je reviendrai à la case départ, l’ASC Cambérène où j’ai débuté en junior. Ils sont les premiers à me faire confiance, d’autant que le coach, le président et les joueurs sont tous mes amis. Je ne serai pas déçu. Quand je suis parti, c’était encore de l’amateurisme, il n’y avait aucune motivation. Maintenant, avec les nouveaux dirigeants, ça va.
Quelle est la différence entre le football à onze et le beach soccer ?
La différence entre le beach soccer et le football sur gazon, qu’on appelle football à onze, c’est le règlement et aussi le fait qu’au football à cinq ou au football sur sable, il n’y a pas de répit, on court pendant tout le match, sans escale. Tout arrêt coûte cher. En revanche, dans le football à onze, le joueur est libre de se cacher pour se reposer ou marcher pendant que les autres jouent.
Comment parvenez-vous à combiner football à onze et football sur sable ?
Tout dépend de la période, des problématiques et de bien des choses. S’il n’y a pas de compétition internationale ou de regroupement avec l’équipe nationale, nous prenons des dispositions avec nos entraîneurs, en fonction de l’importance du match, que ce soit en football à onze ou en football sur sable. Ce n’est pas très compliqué, c’est juste un problème d’organisation.