Il faudra attendre au moins 2025 pour assister à la deuxième édition de la Ligue africaine de football. Cette compétition, annoncée en 2019, dont la paternité revient à Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football (FIFA), était censée réunir chaque année vingt-quatre équipes de seize pays avec un système de promotions et de relégations – une première mondiale -. et constituent la compétition réservée aux meilleurs clubs du continent. La finale a même été présentée comme un « Super Bowl à l’africaine ».
Mais la Confédération africaine de football (CAF), qui l’organise, n’a donné aucune indication pour l’édition de cette année. “J’ai parlé début novembre avec Véron Mosengo-Omba, son secrétaire général, et j’ai compris que la Ligue africaine n’aurait pas lieu en 2024. Il ne m’a pas donné d’informations plus précises”explique Frédéric Kitenge, directeur général de Tout Puissant Mazembe (République démocratique du Congo).
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Entre qualification pour la Coupe d’Afrique des nations 2025 et début de la phase de poules de la Ligue des champions – compétition phare des clubs africains depuis 1964 – le calendrier de fin d’année est déjà surchargé. En 2023, la CAF a inauguré son championnat avec un format réduit, puisque seulement huit équipes y ont participé entre le 20 octobre et le 12 novembre.
Pas avant septembre 2025
Le club sud-africain des Mamelodi Sundowns s’est imposé en finale face au Marocain Wydad Casablanca (1-2, 2-0) et a empoché 3,7 millions d’euros, contre 2,8 millions pour son malheureux adversaire. Les demi-finalistes ont reçu 1,6 million d’euros, les quarts de finalistes 930 000 euros. Cette première édition a également été un succès auprès du public, avec une moyenne de 39 000 spectateurs par match. « J’espère qu’il y aura une suite, car c’est une compétition économiquement intéressante qui met en valeur le potentiel du football africain. Mais il y a évidemment un problème autour de son organisation et on se demande si cette Ligue africaine va continuer à exister.”chiede Frédéric Kitenge.
Le manque d’informations de la CAF sur une compétition qu’elle avait pourtant revendue lors de conférences de presse laisse les dirigeants des clubs dubitatifs. « Nous attendons le calendrier et les détails sur le formatindique Hicham Aït Menna, président du Wydad Casablanca. Pour le premier semestre 2025, cela s’annonce très compromis, entre les matches de sélection nationale, le reste de la Ligue des Champions et la Coupe de la CAF. [la deuxième compétition continentale de clubs] et la Coupe du Monde des clubs aux États-Unis. »
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Certaines dates circulent, dont septembre. Interrogés, Veron Mosengo-Omba et Samson Adamu, directeur des compétitions de la CAF, n’ont pas répondu aux questions de Monde Afrique.
L’Arabie Saoudite, seul sponsor
M. Aït Menna ne prévoit pas la disparition de la Ligue africaine de football, mais estime que l’édition 2025 pourrait, une fois encore, ne porter que sur “Huit équipes et elles s’affrontent dans un seul pays, pendant une semaine.” Au centre des enjeux se trouve également la question du financement du tournoi. La CAF a signé un contrat de partenariat avec le ministère saoudien du Tourisme en octobre 2023, mais depuis aucun autre sponsor n’a officiellement annoncé son arrivée.
“La FIFA, qui est à l’origine de cette compétition, pourrait peut-être jouer un rôle”suppose le président du Wydad. Pour l’instant Gianni Infantino, trop occupé à maintenir coûte que coûte son Mondial des clubs en quête d’annonceurs et de diffuseurs, ne s’est pas exprimé sur le sujet.
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« Cette Ligue africaine est arrivée quand on ne l’attendait pas, elle a disparu cette année… On peut donc tout imaginer : qu’elle disparaisse ou qu’elle redevienne bientôt d’actualité. La réponse appartient à la CAF. estime Benoît You, directeur général de l’ASEC Mimosas, à Abidjan. Même au sein des Mamelodi Sundowns, club dont le propriétaire n’est autre que le patron de la CAF Patrice Motsepe, personne ne semble plus avancé sur l’avenir de la Ligue africaine.